Quimper | Un jeune majeur jugé pour un viol correctionnalisé

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Pédocriminel En liberté

« Le silence ne vaut pas acceptation »
Un jeune homme du pays de Concarneau était jugé par le tribunal de Quimper, jeudi 6 avril, pour une agression sexuelle. L’affaire a été mise en délibéré au 13 avril.

Il lui aura fallu près de deux mois pour trouver le courage de déposer plainte. À l’audience du tribunal correctionnel de Quimper du jeudi 6 avril, soit près de deux ans après la commission des faits, la victime, une jeune majeure du pays de Concarneau, semblait d’ailleurs encore très marquée, les larmes ne quittant pas ses joues.

Au moment des faits, le prévenu, alors âgé de 19 ans, et la victime, mineure, ne se connaissent que depuis seulement quelques mois.

De simples « connaissances », selon elle.

Une relation avec « une attirance » entre eux, répond l’homme.

Le soir du 26 mars 2021 :

« Je lui ai envoyé un Snap pour savoir ce qu’elle faisait ».

Elle, le considérant comme un bon ami, voire un confident, décide de l’inviter à prendre l’apéritif, chez elle, avec ses parents.

Tous les quatre boivent des bières et quelques pastis. Il est un peu plus de minuit quand le jeune homme fait en sorte de rester dormir chez la victime. Pour cela, il indique avoir trop bu et oublié ses clés.

« Il habite à 500 mètres de chez ma cliente et il est venu à pied. Il avait laissé la fenêtre de sa chambre ouverte. Il a usé de prétextes car il n’avait qu’une idée en tête : avoir des rapports sexuels », a souligné Me Chloé Guillois, l’avocate de la victime.

Ne voyant pas le mal, le considérant comme un ami, elle décide de le laisser dormir dans sa chambre. Mais lorsqu’elle « somnolait », le prévenu, selon la victime, commence à lui toucher la poitrine avant de descendre vers le bas de son corps.

Elle, elle ne dit rien, par « peur de sa réaction, de le décevoir », puis se tourne sur le côté, au bord du lit. Entre les deux, il n’y a aucun échange verbal.

Avait-elle peur de cet homme qui avait, autrefois, « une allure sportive » ?

Oui, a assuré la jeune femme, évoquant un homme pouvant être « colérique » qui avait des « histoires sur Concarneau ». Un jeune homme souffrant d’une « mauvaise tolérance à la frustration », qui « agit sans réfléchir », selon le médecin qui a réalisé son expertise psychologique.

Selon la victime, le jeune homme insiste. Par trois fois, il aurait baissé son short. Par trois fois, elle l’aurait remonté.

Peu importe, il aurait continué avant de lui imposer un rapport sexuel. Selon lui, même si l’adolescente n’a prononcé aucun mot, il s’agissait d’un « rapport normal » et « consenti ».

« J’ai juste pleuré et je n’ai rien dit », avait déclaré la victime aux enquêteurs.

« Je trouve qu’il est déplorable, encore à ce jour, de devoir rappeler que le silence ne vaut pas acceptation. À aucun moment, il n’a consenti à recueillir son consentement », a déploré Me Chloé Guillois, demandant 5 000 € au titre des souffrances éprouvées par sa cliente.

À l’audience, le procureur Jean-Luc Lennon a, quant à lui, requis un an de prison dont six mois ferme à l’encontre du prévenu.

« Dans ce dossier, les éléments recueillis ne permettent pas d’écarter le doute raisonnable », a souligné de son côté Me Vincent Omez, l’avocat du prévenu.

Et d’ajouter :

« Tout goujat qu’il peut être, il s’est retrouvé détruit par cette affaire. Il s’est retrouvé hospitalisé à Gourmelen. Il a pris 24 kg ».

L’affaire a été mise en délibéré au 6 avril.

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