Torpes | Attouchements sexuels, 8 mois ferme aménageables pour le prévenu

Courant juillet 2009, une enfant de 8 ans aurait subi une agression sexuelle de la part d’un adulte à l’arrière d’une fourgonnette. Les autres personnes et le prévenu, qui se trouvaient à bord, alcoolisés, ne se souviennent de rien. L’adolescente, majeure depuis peu, s’en est souvenue

Majeure aujourd’hui, la victime n’avait que 8 ans lorsqu’elle a été agressée sexuellement par le prévenu. Photo d’illustration ER /Lionel VADAM

La victime a revécu son cauchemar de juillet 2009 en portant plainte en février 2016. Tout s’est déroulé sur une seule soirée à Torpes, après un barbecue.

L’heure de rentrer au domicile approche. Elle monte tout naturellement à l’arrière de la fourgonnette de son père. Une cloison isole le conducteur et le passager avant. Elle se retrouve avec un inconnu « chauve », selon ses souvenirs. Elle s’assoit sur un passage de roue. L’autre l’invite à monter sur ses genoux. Elle refuse dans un premier temps puis, face à l’insistance de l’adulte d’une vingtaine d’années, obtempère.

L’individu lui aurait alors caressé le sexe pendant tout le trajet. Il aurait également assisté à son déshabillage avant qu’elle se couche, une fois chez elle.

Elle se souvient qu’il est descendu pour regarder un film pornographique. Les adultes, tous interrogés, confus, ne se sont souvenus de rien. Elle a réussi à occulter ce traumatisme pendant 7 ans, avant d’en parler à des proches. Elle n’a pas pu identifier son agresseur sur une planche photographique dans un premier temps. Peu à peu, tout est remonté à la surface.

La deuxième entrevue avec les enquêteurs a été la bonne. Le prévenu, libre à l’audience ce vendredi, a été reconnu formellement par sa victime.

« Elle n’était qu’un objet sexuel pour lui »

Il nie les faits.

« Je n’étais pas dans la même voiture qu’elle », soutient-il. « Ma cliente a été piégée à l’époque », intervient l’avocate de la partie civile. « Les conséquences psychologiques sont bien présentes en elle aujourd’hui. Elle est en rupture scolaire, prend des antidépresseurs. Il ne fait aucun doute que cet homme est bien le responsable de ce qu’elle endure. Je réclame 3 000 € de préjudice moral pour elle ».

« L’expertise a relevé chez lui des traits psychopathiques », poursuit Margaret Parietti, la procureure. « Elle n’était qu’un objet sexuel pour lui, rien d’autre. Je requiers 18 mois ou 12 mois ferme aménageables à son encontre, étant donné l’ancienneté des faits et ses efforts de réinsertion actuels. »

Me Hakkar, l’avocat de la défense, doute de la culpabilité de son client : « La victime a eu beaucoup de mal à le reconnaître. Il n’a jamais été chauve. Il avait le crâne rasé à l’époque. Elle a été victime d’attouchements, c’est certain. Mais ses parents fréquentaient une sorte de faune humaine déviante. Leurs enfants ont été placés en famille d’accueil par la suite. Pourquoi ne pas avoir recherché un chauve dans leur entourage ? »

La plaidoirie ne convainc pas le tribunal. Il inflige au prévenu 8 mois ferme aménageables et 1 500 € de préjudice moral.

Source : estrepublicain.fr

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