Tarbes | Le père incestueux condamné à 6 ans de réclusion

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Il dit avoir eu une pulsion et lui avoir inséré un doigt dans le sexe “pour voir ce que ça faisait”
Une affaire lourde, grave, devant la cour d’assises des Hautes-Pyrénées, avec dans le box, un homme, G.C. accusé d’agression sexuelle incestueuse et de viol incestueux sur sa fille âgée à l’époque d’à peine 5 ans.

Un père, à l’origine seul, puisque la mère de l’enfant les avait abandonnés, alors que la petite n’avait pas deux ans.

Cette mère, aujourd’hui, se constitue partie civile devant la cour.

L’homme présente des faiblesses intellectuelles, ne sachant ni lire, ni écrire mais travailleur puisqu’on note des missions d’intérim dans le domaine du bâtiment.

Il était par ailleurs placé sous curatelle et sa fille placée le temps d’un déménagement.

Entre-temps, l’accusé a rencontré une autre femme, avec laquelle il a eu une autre petite fille.

C’est une cadre de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) qui va recueillir les révélations de la petite fille, placée à l’époque:

“Elle déclarait avait avoir été touchée par son père au moment de la douche”.

Son père dit avoir eu une pulsion en la savonnant et lui avoir inséré un doigt dans le sexe “pour voir ce que cela faisait”, et “elle s’est mise à crier”.

Une enfant qui va aussi dénoncer des violences physiques récurrentes qu’elle aurait subies ainsi que sa demi-sœur.

Un extrait de l’audition de la très jeune victime viendra confirmer ces déclarations sur l’écran de la salle d’audience:

“Il a mis les doigts dans ma mounette à moi, à la douche, à la maison.

J’ai crié et V. ( La compagne de son père) est arrivée.

Ils se sont chamaillés et je me suis cachée derrière elle”.

Elle est aujourd’hui placée dans la même famille d’accueil que sa jeune demi-sœur.

L’affaire est rendue complexe par la personnalité de l’accusé mais aussi celle de la victime comme l’a expliqué la psychologue qui a noté une “insécurité affective” :

“Elle présente un retard qui nécessite que l’on s’assure qu’elle comprend bien les questions.

Elle a du mal à se repérer dans le temps et dans l’espace.

Elle montre des fragilités cognitives mais aussi tous les signes d’un vécu traumatique”.

C’est donc au moment de la douche de sa fille que l’homme aurait donc eu “une pulsion” mais il est ensuite revenu sur ses déclarations.

Son ex-compagne dresse le portrait d’un homme qui pouvait se montrer violent, jaloux et qui “n’avait pas la patience de s’occuper de sa fille”.

Elle confirme que l’enfant a déjà assisté à des actes sexuels entre elle et son père.

Ce soir-là, elle a entendu la petite fille crier, puis se murer dans le silence.

Elle dit ne pas se rappeler des faits jusqu’à ce que la présidente lui rafraîchisse la mémoire en relisant les procès-verbaux.

Du côté du box, même amnésie.

L’accusé ne se souvient pas de ce qu’il a pourtant déclaré quelques mois plus tôt devant le juge d’instruction.

Il a expliqué qu’il n’était pas son “état”.

“Vous reconnaissez ou pas avoir touché le sexe de votre fille et d’y avoir inséré un doigt ? “

demande la présidente:

“Oui, juste le bout du doigt.

Je sais pas pourquoi j’ai fait cela, c’était un geste déplacé, elle a crié, ça m’a fait peur”.

Il niera tout autre attouchement sur la fillette.

L’avocate générale a requis 8 ans de prison avec un suivi socio judiciaire de 5 ans, une injonction de soins, une inscription au fichier des délinquants sexuels et un retrait de l’autorité parentale.

Me Stéphane Jaffrain, pour la défense de l’accusé a tenté de minimiser la responsabilité de cet homme “complètement isolé”.

Quand le verdict est tombé en fin de soirée, l’accusé a été reconnu coupable et condamné à 6 ans de réclusion et trois ans de suivi socio judiciaire à sa sortie, une injonction de soins.

Son autorité parentale lui a été retirée.

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