Suisse | Appel rejeté pour un pédocriminel français multi-récidiviste accusé d’agressions sexuelles sur un jeune garçon au Bénin

Un septuagénaire s’était livré à des attouchements sur un jeune garçon, au Bénin. Sa condamnation à 52 mois de prison ferme a été confirmée.

Tribunal cantonal de Fribourg. Photo: Keystone

Le pédophile de Rue (FR) a vu son appel rejeté mercredi par le Tribunal cantonal de Fribourg. Les juges ont confirmé le verdict de première instance, condamnant ce septuagénaire multirécidiviste à une peine de 52 mois de prison ferme.

L’homme s’était notamment livré à des attouchements et à des fellations réciproques sur un enfant de presque neuf ans au Bénin, au domicile de la famille du garçon.

Ces actes s’étaient déroulés à dix reprises, au mois de septembre 2015.

Le citoyen de Rue soutenait financièrement cette famille, particulièrement pauvre, depuis plusieurs années.

L’argent avait notamment servi à scolariser les enfants, à soigner la sœur de la victime et à acquérir des lits.

C’est alors qu’ils partageaient le même lit que le septuagénaire s’est livré aux attouchements sur le jeune garçon.

Ce dernier, sous l’emprise psychologique intense générée par le «bienfaiteur» de sa famille, n’a pas pu refuser ces gestes.

Actes sur un handicapé

Le prévenu avait également commis des actes sexuels sur un trentenaire souffrant d’un handicap mental, dans une petite ville fribourgeoise en 2014.

La victime était manifestement incapable de résistance au moment des faits, a estimé le Tribunal pénal de la Glâne dans son jugement du 9 novembre 2017.

La Cour avait reconnu le septuagénaire coupable, pour ces deux cas, d’actes d’ordre sexuel avec des enfants, de contrainte sexuelle et d’actes d’ordre sexuel commis sur une personne incapable de résistance.

Un jugement contre lequel le pédophile avait fait appel.

S’il reconnaissait être coupable d’actes d’ordre sexuel avec des enfants, celui-ci contestait les deux autres chefs d’accusation.

Il demandait une réduction de peine à 20 mois de détention, avec sursis.

Jugement confirmé

Le Tribunal cantonal a toutefois confirmé mercredi les conclusions des juges de la Glâne.

S’agissant des actes commis sur l’enfant, la Cour a confirmé que si le prévenu n’a pas usé de contrainte physique, il a bel et bien exercé une contrainte psychique.

Il jouait le rôle d’un grand-père bienfaiteur en prenant soin de toute la famille.

Il a exploité la dépendance qu’il a créée, mettant la victime dans l’impossibilité de résister aux actes qu’il lui imposait.

Concernant les actes commis sur le trentenaire handicapé, le tribunal a retenu, comme les juges de première instance, que la victime était incapable de résistance au moment des faits.

Celle-ci était notamment exposée à une surcharge affective liée à ses premières expériences sexuelles.

Ce jugement peut encore faire l’objet d’un recours au Tribunal fédéral.

Pas de réponse claire

Dans sa plaidoirie, l’avocate de la défense avait notamment estimé que la pression d’ordre psychologique n’était pas démontrée dans le cas du jeune garçon.

Quant aux actes sur la personne handicapée, elle avait souligné que les expertises n’ont pas permis de fournir une réponse claire pour savoir si le trentenaire était capable ou non de résistance.

De son côté, le Ministère public avait mis en avant la notion de violence structurelle à l’encontre du jeune garçon.

Le petit Béninois savait parfaitement que celui qu’il appelait «papy» était d’une aide indispensable à sa famille.

La victime aurait par ailleurs subi une forme de supériorité physique.

Dans le cas du trentenaire handicapé, celui-ci n’était pas capable, en raison de son ralentissement psycho-moteur, d’immédiatement appréhender ce qu’il se passe et de s’y opposer, a notamment souligné la procureure.

Il était donc clairement incapable de résistance,

Placement en détention

L’accusé avait également fait recours contre son arrestation immédiate après le jugement de première instance.

Le Tribunal cantonal l’avait alors libéré en décembre dernier, en attendant son procès en appel, à condition qu’il respecte plusieurs mesures de substitution à la détention, créant l’émoi parmi la population et les autorités de la commune de Rue.

Or, le prévenu n’avait pas respecté certaines des mesures qui lui étaient imposées.

Il a donc finalement à nouveau été écroué le 26 mars dernier, en raison d’une «nouvelle appréciation du risque».

Aucune nouvelle infraction ne lui était toutefois reprochée, avait alors précisé le juge cantonal Michel Favre.

Source : 20 Minutes

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