Perpignan | Le “tonton” jugé pour viol sur un garçon de 12 ans

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Viol d’un garçon de 12 ans : la “place inadaptée” de l’accusé dans la famille
le marteau de la justice, posé
Scales of justice and Gavel on wooden table and Lawyer or Judge working with agreement in Courtroom, Justice and Law concept.
Pendant 2 jours, ces 7 et 8 octobre, la cour d’assises des Pyrénées-Orientales juge Franck Cavalière, accusé de viols sur un mineur de 15 ans. Des faits qui remonteraient à l’été 2015, mais qu’il a toujours réfutés, aujourd’hui encore alors que le procès débute.

Actualisation du 24 janvier 2023:

Ces 19 et 20 janvier 2023, Franck Cavalière, accusé de viols sur mineur comparaissait en appel devant la cour d’assises de Carcassonne.

Condamné à 15 ans de réclusion criminelle en première instance à Perpignan le 9 octobre 2021, il a vu sa peine s’alourdir.

Il n’a jamais reconnu les faits. Ni pendant l’enquête, ni lors de son premier procès qui s’est tenu à Perpignan du 7 au 9 octobre 2021, et pas plus ces 19 et 20 janvier lors de son procès en appel devant la cour d’assises de Carcassonne.

“Il a présenté, comme lors de la première instance, un recul peu important sur les faits”,

commente Me Nicolas Nassier, avocat de la victime et sa famille avec MeInès Boutaleb-Gourier.

Mais Franck Cavalière, né en 1963 et assisté par Me Jean-Baptiste Mousset, a de nouveau été reconnu coupable de viols sur mineur par la cour d’assises.

Il a écopé d’une peine de dix-huit années de réclusion criminelle, assortie d’une interdiction définitive d’exercer une activité professionnelle en contact avec des mineurs.

Une peine alourdie, en regard de la première condamnation d’octobre 2021 qui l’avait sanctionné de quinze ans de réclusion, mais aussi des réquisitions de la Procureure de la République qui avait demandé 15 ans de prison, ainsi qu’un suivi sociojudiciaire pendant 5 ans, avec une peine de 5 ans de prison s’il ne s’y soumettait pas.

Pour rappel, les faits découverts en 2016 remontent à l’été 2015, époque à laquelle Franck Cavalière était venu dans les Pyrénées-Orientales pour passer des vacances chez des amis.

C’est à cette occasion qu’il a, à trois reprises, imposé des viols à Léo*, le fils aîné de la famille alors âgé de 12 ans.

L’accusé avait rencontré les parents du garçon au début des années 2000 et s’était lié d’amitié avec eux, particulièrement avec Xavier*, le père.

Il avait alors ensuite pris “une place inadaptée dans la famille”, avaient souligné les experts entendus lors du premier procès, puisqu’il était devenu “Tonton Francky” pour les enfants, tout en voyant leur mère “comme une rivale”, étant très amoureux du père.

Malgré des recherches pédopornographiques retrouvées sur son ordinateur, saisi pour l’enquête, Franck Cavalière a également nié toute attirance sexuelle pour les jeunes garçons.

 

Article du 9 Octobre 2022:

En ce premier jour de procès, la personnalité de l’accusé était au centre des débats. Une “mère poule”. Un père autoritaire, strict, “mais jamais violent”.

Franck Cavalière naît en 1963, et est l’aîné d’une fratrie de 4 enfants. Il mène une enfance normale, heureuse,

“ce n’est pas quelque chose qu’on voit souvent en cour d’assises”,

souligne la présidente du tribunal. Il enchaîne école primaire, collège, lycée, passe un CAP puis une BEP en électrotechnique et électromécanique, avant d’aller faire son service militaire.

Il rencontre une femme, fait un premier enfant, se marie, met un second enfant en route. Un homme normal, mais décrit comme enfermé dans son travail, timide, qui n’a jamais vraiment affirmé sa personnalité d’adulte.

Un homme qui découvre, ou plutôt accepte, selon la psychologue qui l’a examiné, son homosexualité sur le tard, au moment de la naissance de son second enfant, au début des années 90 :

“Ma femme se refusait à moi. Et puis je me posais des questions sur mon orientation sexuelle. Le fait que les relations se délitent avec mon épouse m’a permis de passer le pas”.

Il divorce, après que sa femme s’est réfugiée dans les bras d’un autre homme.

“Je n’étais pas assez disponible”,

confiera l’accusé lors de l’expertise psychologique.

Employé dans un complexe de nuit, Franck Cavalière gère le bowling d’une discothèque. De festive, sa consommation d’alcool devient problématique, et il fera deux cures de désintoxication.

Il connaît quelques relations amoureuses avec des hommes, deux importantes, et quelques aventures. Et puis au début des années 2000, il rencontre un homme en particulier. Cet homme est marié, a deux très jeunes enfants, et les deux hommes deviennent très amis.

Franck prend alors “une place inadaptée dans la famille”, estiment les experts, psychologue et psychiatre, puisqu’il devient tonton Francky pour les enfants, tout en voyant leur mère “comme une rivale”, étant très amoureux du père. Selon l’accusé, les deux hommes auraient entretenu une liaison au-delà de la simple amitié, avec des relations sexuelles jusqu’à son dernier séjour dans la famille.

Car il passe régulièrement des vacances chez le couple, dans leur maison d’un petit village des Pyrénées-Orientales. C’est là qu’il aurait commis les faits dont il est accusé. En 2016, l’un des fils, explique avoir été violé par Franck Cavalière, à 3 reprises, l’été précédent, alors qu’il était âgé de 12 ans.

Des recherches de termes pédopornographiques sont retrouvées sur son ordinateur :

“Il donne des explications convenues à ce sujet. C’est par curiosité, ou inadvertance”,

explique un expert psychiatre. Car Franck Cavalière nie farouchement les faits qui lui sont reprochés, tout comme des tendances pédophiles :

“Je n’ai jamais forcé l’enfant, ni commis ce dont on m’accuse”.

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