Suisse | 96 personnes interpellées dont des mineurs pour consommation de pédopornographie

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27 policières et policiers ont consacré 153 jours de travail pour effectuer 42 perquisitions
Au terme d’une opération d’envergure, la police cantonale a interpellé 96 personnes ayant téléchargé du contenu à caractère pédopornographique. Deux ont été placées en détention provisoire.

Du 1er septembre au 31 octobre 2022, la cellule cyberpédophilie de la brigade criminelle a procédé à une opération de grande envergure afin de lutter contre la pédopornographie sur Internet: 96 personnes domiciliées dans le canton de Vaud et ayant téléchargé ou mis à disposition des images ou vidéos pédopornographiques, ont été interpellées puis entendues comme prévenues, dont 15% environ sont des mineurs.

Quelque 120 affaires ont été traitées, dont une dizaine concernait des individus habitant la capitale vaudoise.

Celles-ci ont été transmises à la police lausannoise pour la suite des investigations.

Sur la totalité des personnes dénoncées au Ministère public et au Tribunal des mineurs, deux ont été placées en détention provisoire.

L’une d’entre elles est également mise en cause pour avoir commis des abus sexuels sur une mineure, informe la police lundi, dans un communiqué.

Pour la police cantonale vaudoise, 27 policières et policiers ont consacré 153 jours de travail pour effectuer 42 perquisitions qui ont mené à la saisie de 311 ordinateurs, supports de stockage et autres moyens de communication.

Collaboration internationale

Cette opération de lutte contre la cyberpédophilie a pu être menée grâce aux dénonciations effectuées par le National center for missing and exploited children (NCMEC) basé aux États-Unis.

Ce dernier est le siège des fournisseurs d’accès principaux par lesquels transitent les contenus illicites.

Un processus pour repérer ces contenus et les dénoncer aux pays concernés a été mis au point.

En Suisse, la police judiciaire fédérale (fedpol) reçoit ces signalements, les analyse et effectue les premières recherches sur l’utilisateur dans le but de le dénoncer à son tour à son canton de domicile.

Parallèlement, le Centre de compétence cyber (RC3) de la police cantonale de Genève monitore les réseaux d’échange et signale les contenus illicites ciblés aux cantons romands pour la poursuite des investigations.

Pornographie interdite

Si quelques cas sont le fait de consommateurs ou de collectionneurs de fichiers illicites conscients de leurs actes, les enquêteurs constatent qu’une partie des dénonciations concernent des internautes qui partagent ou font suivre des fichiers illicites dans un but informatif ou «humoristique».

La police cantonale rappelle que toute diffusion de pornographie interdite, quel que soit son but, constitue une infraction.

Olivia Cutruzzola, cheffe de la prévention criminelle de la police vaudoise poursuit:

«Ce n’est pas parce qu’on n’est pas allé chercher ou télécharger consciemment des images mettant en scène un enfant, que l’on n’est pas responsable de ce que l’on consomme ou partage. Dans chacune des images ou vidéos produites, il y a un abus sexuel sur un enfant. Il ne faut pas banaliser ni minimiser la souffrance.»

Elle ajoute qu’«il n’y a pas d’impunité sur Internet».

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