Sotteville-lès-Rouen | Un homme condamné pour détention d’images pédopornographiques

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Le prévenu « recherchait explicitement le viol »
photo du clavier d'un ordinateur portable
Un homme de 35 ans, habitant Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), a été condamné pour avoir téléchargé et partagé des images et vidéos pédopornographiques.

Presque complètement coupé du monde et enfermé dans celui d’images atroces.

Voilà la vie qu’un habitant de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), Romain*, a mené pendant plusieurs années, et qui lui a valu d’être condamné par le tribunal de Rouen, jeudi 25 janvier 2024, pour téléchargement et partage d’images et vidéos à caractère pédopornographique.

Des centaines de fichiers pédopornographiques.

Romain n’a plus d’emploi depuis 2015 et n’a jamais quitté le domicile familial, ayant toujours vécu avec son frère et ses parents aujourd’hui retraités.

Les téléchargements d’images pédopornographiques ont démarré en 2010.

C’est dans le cadre d’une opération menée au niveau national que son adresse IP a été repérée, conduisant à son interpellation, début décembre 2023, et à son placement en détention provisoire.

Une perquisition a été réalisée au domicile de ses parents, où des ordinateurs, disques durs et clés USB ont été saisis.

Il en ressort qu’au cours de la période 2017-2023, il a consulté des sites, téléchargé et partagé en ligne des centaines de fichiers à caractère pédopornographiques.

Des images et vidéos de nature « particulièrement violente », a souligné la présidente du tribunal, lors de l’audience.

Au cours de l’enquête et devant la justice, le prévenu a d’ailleurs admis qu’au-delà du caractère pédopornographique des fichiers qu’il téléchargeait, il était attiré par des scènes montrant des actes commis sous la contrainte.

Des images insoutenables de viols d’enfants, souvent très jeunes, ou de personnes ayant été préalablement droguées au GHB, la drogue dite du violeur.

Coupé de toute vie sociale

À la barre, le prévenu dit que tout cela était une « connerie », sans montrer particulièrement d’empathie pour les enfants victimes de viol.

Il soutient être tombé dans une « addiction », une « spirale infernale » qui a accaparé toute sa vie depuis de nombreuses années, sans avoir pour autant envie de passer lui-même à l’acte. Romain n’a pas de vie sociale.

Mais la présidente a bien rappelé le caractère interdit et particulièrement grave de ses actes.

« C’est parce que des gens visionnent ces vidéos qu’elles sont tournées, a-t-elle souligné.

Et ces vidéos montrent des adultes qui violent des enfants, ce ne sont pas des acteurs. »

Recherche explicite d’images de viols

De son côté, dans ses réquisitions, le ministère public a mis en avant que le prévenu « recherchait explicitement le viol », et « qu’une addiction, on ne s’en débarrasse pas du jour au lendemain ».

En conséquence, il a requis une peine de deux ans d’emprisonnement dont un an de sursis probatoire.

« Depuis que je suis en détention, je cogite beaucoup, rapporte Romain. J’ai conscience que ce que j’ai fait n’est pas bien. Je ne veux pas retourner en prison, je veux retrouver une vie sociale, trouver un travail puis un logement. »

Son avocate, reconnaissant la gravité des faits et le caractère insoutenable des images téléchargées, a toutefois estimé que sa place n’était pas en prison.

« Il n’y a pas d’éléments dans le dossier qui permettent d’établir qu’il puisse passer à l’acte. Ce dont il a besoin, c’est de thérapie. »

Au final, le tribunal a condamné le Sottevillais à 18 mois de prison**, dont 12 mois de sursis probatoire pendant trois ans avec maintien en détention.

Sa peine comporte également une obligation de soins psychiatriques et psychologiques, l’obligation de travailler ou de suivre une formation, et l’interdiction définitive d’exercer une activité en rapport avec des mineurs.

*Le prénom a été modifié

**Cette peine est susceptible d’appel. Tout justiciable demeure présumé innocent tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées.

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