La Villedieu-du-Clain | Sexe et guitare à l’école de musique

Huit années de détention. C’est la peine infligée hier à Yoann Comte un Poitevin de 33 ans jugé à huis clos pendant deux jours devant la cour d’assises de la Vienne pour viol et agression sexuelle sur quatre fillettes d’une dizaine d’années.

L’avocat général avait requis dix ans contre lui.

Professeur de guitare à l’école intercommunale de musique de La Villedieu-du-Clain, il dérape au printemps 2012. Pendant plusieurs semaines il s’en prend sexuellement à quatre enfants dans la salle de cours où il enseigne. Il impose plusieurs fellations à l’une des petites filles.

Depuis lundi, la cour d’assises de la Vienne siégeait à huis clos pour se pencher sur le profil psychologique et le parcours de ce jeune homme maintenu en détention depuis sa mise en examen en juillet 2013.

Inconnu jusque-là de la justice, jamais mis en cause dans des affaires à caractère sexuel, pourquoi a-t-il soudain dérapé ?
En mars dernier, Yoann s’expliquait devant des magistrats qui avaient refusé de le remettre en liberté avant son procès : « Mes défenses psychologiques se sont effondrées. J’avais déjà franchi la barrière de l’inceste avec ma sœur à l’âge de dix ans. Cet interdit, je ne l’avais pas eu. La prison a été cette règle et cette limite pour moi. »

Ses avocats, Mes Coutand et Roland-Gosselin pointent aussi une construction bancale de la personnalité du jeune homme. « Son père est mort quand il était très jeune, sa mère ne lui en a pas parlé, il n’est pas allé aux obsèques. Il n’y a pas eu de figure paternelle pour marquer les interdits » explique Me Roland-Gosselin.
« Sa détention lui a énormément servi pour s’investir, au service des autres en prison, et pour comprendre. Il a suivi des soins, il a trouvé des moyens de combler les vides laissés par le décès de son père. Il n’y a donc pas de risque qu’il recommence. »

Les parties civiles portent une autre inquiétude au vu du passé exhumé au fil de l’enquête. « Il y a eu d’autres histoires » relève le bâtonnier angoumoisin Lionel Béthune de Moro, avocat de la famille de la fillette violée.
« Cet inceste avec sa sœur, une jeune fille de 15 ans forcée alors que lui en avait dix-neuf, des comportements sexués avec d’autres femmes qui interrogent. Toute la question est de savoir si ce parcours est une évolution ou une construction de sa personnalité. »

Source: http://www.lanouvellerepublique.fr/

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