Senones | Le sexagénaire, accusé de viol sur son neveu, reconnaît les faits mais n’explique pas ses actes

Depuis hier, un sexagénaire est jugé devant les assises des Vosges pour de multiples viols sur son neveu par alliance. L’accusé avoue les faits mais n’explique pas les raisons de ce passage à l’acte.

@ AFP

A le regarder debout dans le box des accusés, on a du mal à croire que ce sexagénaire est accusé de viols devant les assises des Vosges. Depuis hier, et encore aujourd’hui, les jurés doivent pourtant statuer sur ce dossier très pesant pour la famille de la victime.

Et pour cause, cette dernière s’est donné la mort il y a un an, à l’âge de 30 ans. Il s’agissait d’un homme qui, entre l’âge de 8 et 13 ans, a dû subir les pulsions de son oncle par alliance. Entre 1995 et 2000, l’accusé s’est en effet livré à des viols sur l’enfant (qu’on appellera Stéphane), lors de sorties champignons ou de journées de pêche, mais aussi au domicile de l’accusé à Moyenmoutier.

S’il avait commencé par des attouchements, l’oncle est allé ensuite beaucoup plus loin, sans que l’enfant ne s’oppose à ces actes. « C’était un garçon qui avait du mal à dire non à l’adulte », a expliqué la mère de la victime. Emue à l’évocation de son fils, elle parle du respect qu’il avait pour l’autorité familiale, mais aussi du chemin chaotique qu’a dû affronter ce garçon : la drogue, mais aussi l’alcool. Des addictions dues en grande partie à ce qu’il avait subi pendant sa jeunesse. « Il s’est mis à boire dans l’attente de ce procès qui ne venait pas », explique la maman en larmes. D’après elle, Stéphane était las d’attendre ce procès. Un temps bien trop long à ses yeux puisqu’il avait révélé les faits aux gendarmes de Senones en mars 2012…

Interrogé sur ces accusations, le sexagénaire n’a jamais cherché à nier. Dès la première question, il a reconnu les faits. Le problème, c’est qu’il n’explique pas ce qui l’a poussé à commettre ces agissements. « Je n’ai pas de réponse. Je suis un peu coincé… », avoue l’accusé, précisant qu’il avait tout de même évolué après avoir consulté un psychologue. Sauf que Me Pasina, conseil de la famille de Stéphane, est dubitatif. « En quoi vous avez changé ? », lui demande le conseil. L’accusé n’apporte pas d’explications ou alors elles sont maladroites. « Jamais plus je ne ferai une erreur comme ça », lâche-t-il en conclusion.

L’avocate générale, Léa Beauchière, le reprend de volée : « Ce que vous avez fait, ce n’est pas une erreur. Ce sont des crimes ! » Et la représentante du ministère public enfoncera le clou en mettant en exergue les agressions qu’il aurait commises sur deux autres mineurs, il y a quelques années. « Qu’est-ce que je peux répondre à ça ?…. », lance le sexagénaire avant de préciser, concernant un de ces deux mineurs, que « cela n’avait pas été très loin. »

Me Pasina réplique aussitôt : « Il s’agissait de fellations. Je vous repose ma question : en quoi avez-vous changé ?….»

Source : vosgesmatin.fr

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