Saint-Ouen | Un autiste de 11 ans aurait été agressé lors d’une classe de neige

Medhi*, un enfant autiste Asperger de 11 ans, a-t-il été agressé sexuellement par un de ses camarades de classe lors du voyage au ski organisé par son école de Saint-Ouen fin janvier ?

Illustration. Un enfant autiste de 11 ans aurait subi des agressions sexuelles de la part d’un camarade de classe lors d’un voyage au ski avec son école de Saint-Ouen. Une enquête a été ouverte. (LP:Yann Foreix.)
Illustration. Un enfant autiste de 11 ans aurait subi des agressions sexuelles de la part d’un camarade de classe lors d’un voyage au ski avec son école de Saint-Ouen. Une enquête a été ouverte. (LP:Yann Foreix.)

A ce jour, rien n’est établi mais, suite à un rapport de la direction académique, une enquête a été ouverte et confiée à la brigade des mineurs du service départemental de la police judiciaire (SDPJ).

«C’est la deuxième fois que mon fils partait au ski avec sa classe de CM 2, raconte, bouleversé, le papa de Mehdi. Il était ravi. Mais, là bas, j’ai senti que ça se passait mal. Alors qu’il s’exprime parfaitement, il nous a écrit deux petites lettres roulées en boule. »

Le soir de son retour à Saint-Ouen, Mehdi va très mal. «Il a fini par nous dire, non sans mal, qu’un enfant de sa classe l’avait pris pour un esclave. Mais rien de plus. »

L’enfant entendu par la police judiciaire

Le lendemain, le père de Mehdi reçoit un appel téléphonique de la direction académique de Bobigny qui l’informe des faits présumés.
Quelques jours plus tard, Medhi est entendu par les policiers du SDPJ.

«Mon fils, qui est autiste Asperger, s’est retrouvé seul dans la même chambre qu’un camarade de classe connu pour être un enfant très difficile. Ce garçon l’aurait obligé à faire des choses dégradantes », raconte le père de Mehdi, qui s’interroge :

«Pourquoi n’étaient-ils que deux dans cette chambre alors que la plupart des autres enfants étaient à plusieurs ? Pourquoi aussi a-t-on mis mon fils, qui souffre d’un handicap, avec un enfant réputé perturbateur ? »

Autre question : Mehdi aurait-il dû être accompagné lors de ce voyage d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS), comme c’est le cas le reste de l’année ?
«Ni l’Education nationale, ni l’Office Vacances Loisirs, qui gère le site de colonie de vacances, ne nous avait fait de demande d’AVS pour cet enfant », remarque William Delannoy, le maire (UDI) de Saint-Ouen.

« Je veux savoir ce qu’il s’est réellement passé »

Contactée, les responsables départementaux de l’Education nationale indiquent que «la situation est connue et reçoit toute l’attention des services de la direction académique ».

Elle précise également que «l’inspecteur de la circonscription est en contact régulier avec les familles ». Mais, «compte-tenu de l’enquête en cours », elle « ne peut donner aucun élément, ni faire aucun commentaire ».

Traumatisé, Mehdi, qui dort très mal depuis son retour du ski, n’a pu aller en cours pendant plusieurs jours. Il n’y est retourné que le 8 février après que son agresseur présumé a été scolarisé dans un autre établissement.

Très ébranlée par cette affaire, la famille de Mehdi entend «aller jusqu’au bout ».

«Je veux savoir ce qu’il s’est réellement passé et comprendre pourquoi il y a pu avoir ce que je considère comme des manquements de la part de l’Education nationale. Je voudrai également qu’après cette affaire, les institutions portent un autre regard sur l’autisme et apportent enfin des réponses à ces enfants ».

* Le prénom a été changé

Source: http://www.leparisien.fr/

 

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