Montreuil | Angoisse après les suspicions d’agressions sexuelles à l’école Louis Aragon

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A la sortie, les visages des parents reflètent l’attente et l’angoisse.
Ce mardi soir, la ville de Montreuil a tenu une réunion destinée aux parents d’élèves de l’école maternelle Louis-Aragon.

 

Une cellule de crise organisée pour les informer des trois plaintes déposées par des parents d’élèves du même établissement à la mi-août.

Ce que contiennent ces plaintes ?

Des accusations d’agressions sexuelles et de viols qui auraient été commis pendant la dernière année scolaire par deux animateurs qui encadraient les petits, âgés de 5 ans, durant le temps du midi.

D’après les parents des trois enfants concernés, qui n’étaient pas conviés ce mardi, les agents auraient aussi emmené les élèves chez l’un d’entre eux.

« Ça a été un vrai choc d’entendre ça, confiait, lundi, la maman d’une des présumées victimes.

Mon fils fait des cauchemars, il pleure, il a commencé à bégayer.

Je l’ai emmené chez le pédiatre où on m’a dit que c’était du stress. »

Après ces dépôts de plaintes, l’enquête a été confiée à la brigade des mineurs de la sûreté territoriale.

Les enfants ont été entendus par les policiers et vus par des médecins.

Les domiciles des deux animateurs mis en cause ont été perquisitionnés et tous deux ont été placés en garde à vue puis laissés libres.

Selon une source proche du dossier, les affirmations des enfants ne coïncident pas avec les constatations des enquêteurs.

Les ordinateurs ont été saisis et les conclusions des analyses sont attendues prochainement.

Les deux animateurs, qui n’ont jamais été suspendus, ne travaillent plus dans cette école, mais cela n’est pas lié à l’affaire, assure la ville.

 

« Nous sommes dans l’attente »

La justice n’a donc pour l’instant rien conclu et c’est ce qu’ont expliqué les représentants de la ville lors de la réunion de ce mardi soir.

« On a dit aux parents que nous nous mettions à disposition de la justice et que nous respections le travail de la justice », indique-t-on à la direction de l’enfance et de l’éducation.

« Nous sommes dans l’attente et c’est ce qui génère peut-être le plus d’inquiétude parmi les familles. »

« Ce soir, toute maman consciencieuse va rentrer et demander à son enfant ce qu’il fait à l’école, de manière plus poussée, affirme une participante à la réunion.

On repart avec des craintes et plein de questions. »

Maman d’un garçon scolarisé en petite section, elle s’interroge aussi sur la façon dont la ville a communiqué sur ces plaintes : la réunion de ce mardi a été organisée après qu’une association panafricaine — l’UDC pour unité, dignité, courage — se soit rendue, la semaine dernière, dans l’école pour évoquer l’affaire.

« Sans l’UDC, je n’aurai pas été mise au courant, constate cette maman.

C’est regrettable, la ville a attendu une action de l’UDC pour communiquer, comme s’ils n’avaient rien appris de l’histoire de Jules-Ferry. »

Et de faire référence à une autre affaire qui a secoué Montreuil à la fin de l’année scolaire, lorsqu’une plainte pour agression sexuelle commise au centre de loisirs de l’école Jules-Ferry avait été classée sans suite.

Là aussi, l’UDC s’était saisie du dossier, allant jusqu’à organiser une manifestation devant la mairie.

« Nous ne fuyons pas, répète-t-on à la direction de l’éducation de la ville.

Mais nous n’avons pour l’instant pas plus d’informations. La justice a un rythme qui n’est pas le même que nos attentes. »

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