Sarcelles | Une fillette de 11 ans violée par 5 adolescents

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Ils “baissent leur pantalon chacun leur tour pendant que les autres surveillent”
En juillet 2021, Amina, 11 ans, a dénoncé aux policiers le calvaire qu’elle a subi. Durant tout un après-midi, cinq adolescents lui auraient imposé des fellations à tour de rôle.

Âgés de 14 et 15 ans, ils ont été mis en examen pour viol en réunion. Les garçons nient cependant avoir contraint la jeune fille à ces actes sexuels.

Les imposantes tours du quartier des Flanades, à Sarcelles, ont englouti l’innocence d’Amina*, ce 16 juillet 2021. Derrière les façades de béton défraîchies, l’adolescente de 11 ans affirme avoir été victime d’un viol en réunion commis par des garçons d’à peine 15 ans.

Presque deux ans plus tard, cette affaire sordide, sur fond d’errance et de violences intra-familiales, est sur le point d’être renvoyée devant une cour d’assises des mineurs, a appris BFMTV.com confirmant une information révélée par le magazine Marianne.

Ce jour-là, Amina, qui habite Pierrefitte, se rend en bus à quelques kilomètres de chez elle, à Sarcelles, pour aller voir une amie. Arrivée aux Flanades, elle est accostée par Édouard* et un second garçon dont elle ne connaît pas l’identité et qu’elle surnomme “mono sourcil” – à cause de son abondante pilosité -, indique une source proche du dossier à BFMTV.com.

Rejoint par d’autres adolescents, le groupe “la pousse dans le dos pour l’obliger à le suivre” et l’entraîne au 12e étage d’une tour du quartier, où les jeunes ont l’habitude de manger et fumer la chicha.

Là, ils la forcent à s’asseoir sur une chaise, “baissent leur pantalon chacun leur tour pendant que les autres surveillent” les alentours, et la contraignent à pratiquer des fellations, raconte la jeune fille lors de son interrogatoire devant la brigade de protection de la famille de la sûreté départementale du Val-d’Oise.

Souillée, la bouche et le nez en sang, l’élève en Segpa (classe réservée aux enfants aux difficultés scolaires importantes) est abandonnée dans les étages. Comme déshumanisée, elle entreprend de rentrer chez elle mais, en retournant à l’arrêt de bus, elle croise à nouveau ses bourreaux accompagnés d’un nouveau garçon, “un blanc avec des boutons”, détaille-t-elle aux enquêteurs.

“Ils l’emmènent dans une cave, le blanc avec des boutons force la victime à pratiquer une fellation”, avant de déserter les lieux.

Une habitante du quartier, alertée par les allées et venues de plusieurs jeunes autour d’Amina – qu’elle sait “naïve” – entre les barres d’immeuble et un local poubelle, informe les policiers du commissariat de Sarcelles dès le lendemain. La jeune fille est présentée par l’association chargée de son suivi éducatif comme “vulnérable” et ayant “du mal à percevoir les mises en danger”.

“Elle a grandi dans un climat de violences et a subi des agressions sexuelles de la part de son grand-père”, est-il précisé à la brigade de protection de la famille.

Convoquée, l’adolescente de 11 ans livre aux policiers le ballet terrifiant de cet après-midi d’été. Grâce aux recoupements, au visionnage des vidéosurveillances et aux prélèvements effectués sur les lieux du crime, les suspects sont rapidement identifiés.

Nés en 2006, les jeunes Sarcellois sont interpellés chez leurs parents et placés en garde à vue. En audition, les versions des cinq suspects divergent. Certains affirment ne jamais avoir parlé à cette jeune fille qu’ils décrivent comme “handicapée”, “bizarre”, “teubé” (verlan pour “bête”, NDLR), tandis que d’autres admettent avoir obtenu des fellations de sa part.

Ils se seraient rendus au 12e étage dans ce but précis, après l’avoir vue suivre Édouard “sans contrainte”, ce dernier s’étant ensuite vanté d’avoir reçu une fellation de la part d’Amina.

Du point de vue d’Édouard, l’adolescente n’a jamais été forcée à exécuter ces faveurs sexuelles. C’est elle, au contraire, dit-il, qui l’a emmené dans les étages du bâtiment et lui a “caressé le sexe”. Toujours selon la version d’Édouard, il l’aurait alors repoussée mais Amina serait parvenue à :

“Mettre sa main dans son pantalon et à le masturber avant de lui pratiquer une fellation”.

Clôturées depuis le mois de décembre, les investigations ont débouché sur la mise en examen pour “viol en réunion” de ces cinq adolescents, qui devraient prochainement être jugés devant une cour d’assises des mineurs.

* Les prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat de la victime et des mis en cause, tous mineurs.

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