Saint-Pierre | L’oncle incestueux veut éviter la prison !

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Pédocriminel En liberté

Il souhaite échapper au mandat de dépôt pour pouvoir vivre la vie qu’il s’est construite depuis !
photo d'une femme agressée plaquée au sol maintenue et molestée
Condamné en première instance à de la prison ferme avec mandat de dépôt, l’oncle qui a abusé de sa nièce pendant 3 ans souhaite une peine aménageable.

Il avait rendez-vous le 19 mai pour défendre sa cause devant la cour d’appel du chef-lieu de l’île.

Le 27 avril 2019, Claude C., 47 ans pousse la porte de la gendarmerie pour se dénoncer. Il reconnaît les agressions sexuelles qu’il a fait subir à sa nièce entre 1997 et 2000.

Tout juste revenu d’un long séjour en métropole, son retour a fait remonter à la surface les souvenirs chez sa victime, qui commence à parler de son passé à des membres de la famille.

Condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Saint-Pierre à 5 ans de prison dont 3 avec sursis et mandat de dépôt, l’inscription au FIJAIS, l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et à verser 25 000€ pour le préjudice moral.

Reconnaissant les faits, il souhaite échapper au mandat de dépôt pour pouvoir vivre la vie qu’il s’est construite depuis les agressions, avec sa compagne et sa belle-fille. Hier, il était donc de retour à la barre devant la cour d’appel de Saint-Denis pour justifier sa demande d’annulation de son incarcération pour pouvoir ensuite aménager sa peine.

À la barre, Jeanne*, la victime, a du mal à contenir son émotion :

“Je ne comprends pas pourquoi il a fait appel. Je pensais que c’était terminé et maintenant je dois revivre tout cela”.

Elle explique le traumatisme qu’elle a vécu, et qui continue de lui empoisonner la vie :

“J’ai deux garçons et l’aîné vient d’avoir 15 ans, maintenant j’ai peur de lui car il ressemble de plus en plus à un homme. Quand j’ai eu une petite fille, j’ai pas pu la prendre dans mes bras car j’ai tout de suite pensé que j’avais à la protéger. D’ailleurs mon mari a interdiction de la laver, c’est moi qui m’en occupe”.

Son avocate, Me Nathalie Pothin, revient également sur les conséquences de ces agressions, notamment les troubles alimentaires et affectifs.

L’avocate prend le relais pour revenir sur le calvaire qu’a vécu sa cliente de ses 13 à 17 ans. Claude venait alors quasiment tous les jours chez sa sœur, et emmenait sa nièce “faire les courses”.

Sur la route, il s’arrêtait dans des endroits isolés comme des champs de cannes pour l’abuser dans sa voiture. Malgré les douleurs de la jeune femme lors de pénétrations digitales, il lui dit “tout cela te servira plus tard”. Il a même tenté à au moins à deux reprises de la pénétrer avec son pénis, réussissant une fois à parvenir à ses fins.

“À chaque fois, j’avais bu. Je suis parti en métropole pour changer de vie, je n’ai jamais recommencé. Là-bas, j’ai trouvé un emploi en tant que technicien de surface dans un hôpital psychiatrique et j’ai vu les ravages des drogues, alors j’ai arrêté le zamal et l’alcool”.

Son avocat, Me Ghislain Chung To Sang insiste sur les conséquences du mandat de dépôt :

“Il assume sa peine. Pour preuve ,nous ne demandons pas d’infirmation de la décision de l’action civile. La prison ne va pas réparer la souffrance”.

L’avocat général s’étonne qu’il reconnaît les faits, mais affirme ne pas se souvenir de tentatives de pénétration pénienne :

“Vous vous souvenez de faits très précis, mais, comme par hasard vous avez un trou de mémoire, d’après vous ment-t-elle quand elle affirme cela ?”.

Le prévenu, répond, d’une petite voix :

“Je ne sais pas, si elle le dit, c’est que cela doit être vrai”.

La décision a été mise en délibéré, réponse le 24 juin prochain.

*Le prénom a été modifié

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