Saint-Quentin | Le prédateur sexuel avoue mais évite la prison

Un Saint-Quentinois de 22 ans a été condamné ce mercredi par le tribunal correctionnel à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour agression sexuelle sur une fillette de 11 ans. Mais il est reparti libre du tribunal.

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Alors que ce Saint-Quentinois de 22 ans comparaissait en récidive légale après une première condamnation pour des faits similaires en mai 2013 (il avait écopé de 4 mois avec sursis), le jeune homme échappe encore à la prison, malgré des aveux prononcés à voix basse à la barre du tribunal.

Deux tentatives

Samedi dernier, lors d’une pendaison de crémaillère, et après un repas bien arrosé, le prévenu prend le prétexte de parler avec la jeune fille de son père, décédé quelques mois auparavant, pour l’emmener au fond du jardin. Là, il tente de l’embrasser, et lui caresse les fesses. La victime parvient à s’échapper des griffes du prédateur qui va tenter le même stratagème pour l’attirer dans ses griffes quelques heures plus tard, lorsqu’il faut aller chercher de l’alcool dans une supérette.

C’est en paroles qu’il va alors se faire plus pressant, en lui disant : « c’est dommage que tu n’as pas mon âge, on se serait mis ensemble. »

Au début de l’audience, le Saint-Quentinois justifie avoir agi de la sorte sous l’effet de l’alcool. « Je regrette ce que j’ai fait, j’avais trop bu (un pack de 24 bières) et ça m’a rendu fou », explique-t-il maladroitement à la barre. Ce à quoi la présidente rétorque que « l’alcool ne peut pas expliquer seul le passage à l’acte ».

« Je la trouvais belle »

Au fil de l’interrogatoire, le prévenu va finir par avouer… l’inavouable : la jeune fille ? Il « la trouvait belle ».

Est-il attiré par des enfants ?

« Oui », répond-il.

L’homme, au parcours social chaotique, souffre de graves carences affectives selon le rapport psychiatrique, qui se sont aggravées avec la mort de sa mère, il y a sept ans.

La mère de la victime, qui se constitue partie civile, demande un euro de dommages et intérêts. Car ce n’est pas pour l’argent qu’elle est là.

« Je pensais que c’était un garçon honnête, je lui faisais confiance. Je ne veux plus qu’il s’approche de ma fille. »

Une condamnation plus forte que les réquisitions

Le substitut du procureur qualifie ce comportement « de très inquiétant… venant d’un individu qui n’en est pas à son premier fait d’arme », et réclame une peine de deux ans de prison dont un avec sursis, et l’incarcération immédiate.

Un réquisitoire que va parvenir à adoucir l’avocate du prévenu, qui, bien que reconnaissant la nécessité d’une sanction, estime que son client « a besoin d’accompagnement pour lui laisser poursuivre son insertion professionnelle. Il n’est pas sûr que dans un an, il reprenne ce chemin-là. »

Outre la peine de prison, le Saint-Quentinois ne peut plus entrer en contact avec des mineurs, donc avec la victime, ni exercer une activité en lien avec des enfants.

Source : http://www.aisnenouvelle.fr/

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