Orgon | Un pédocriminel récidiviste n’ira en prison que quatre ans pour attouchements sexuels sur trois petites victimes

L’homme de 62 ans avait déjà été condamné pour des faits similaires

Serghei Turcanu – Getty Images/iStockphoto

Le sexagénaire jugé pour avoir embrassé et touché trois enfants en prend pour quatre ans. En 2009, le pédocriminel était sous le joug d’un sursis avec obligation de soins après avoir fait de la prison ferme pour des faits similaires.

Dans le box des détenus du tribunal correctionnel de Tarascon, Christian n’en mène pas large. De l’autre côté de la salle, l’une de ses victimes, qu’il évite de regarder.

L’homme de 62 ans est jugé pour attouchements sur mineurs, pour des faits s’étant passés à Orgon, en 2009 et 2019.

La présidente Roque énonce les faits : l’année dernière, le petit Romain*, 12 ans, avoue à ses parents que leur ami Christian lui a “fait des guilis dans le dos, et a descendu ses mains pour toucher fesses et sexe en passant sous slip” quand ils étaient au restaurant et au bar.

Choquée, tout d’abord la mère ne le croit pas.

Jusqu’à ce que Lucie*, sa sœur de 10 ans, affirme avoir subi la même chose.

“Vous l’embrassiez sur le coin des lèvres, lui faisiez des papouilles, touchiez sa poitrine et passiez la main sous sa culotte, décrit la présidente au détenu qui confirme. Cela se passait au bar mais aussi chez vous, où elle venait faire de l’équitation avec votre cheval.”

Puis la mère de Romain et Lucie apprend qu’une autre victime a parlé, Julia*.

Celle-ci a confié à ses parents avoir subi les mêmes attouchements en 2009, alors qu’elle avait 11 ans.

Elle précise que Christian s’était même frotté à elle alors qu’ils étaient montés tous les deux sur le même cheval. Mais les parents n’ont rien fait, sans que l’on sache pourquoi.

Aujourd’hui, c’est face à ses trois victimes que Christian doit se justifier. À grand renfort de balbutiements et de haussements d’épaules, il reconnaît les faits et avoue avoir “des pulsions quand je bois.”

Il va même jusqu’à confier offrir de la “tendresse” à Julia, qu’il savait gravement malade.

“Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, j’aurais dû éviter les enfants. Je n’aurais pas dû arrêter les soins.”

Car Christian en 2009, était sous le joug d’un sursis avec obligation de soins après avoir fait de la prison ferme pour des faits similaires.

La présidente reconnaît :

“Je pense que le suivi psychologique n’a pas été aussi strict qu’il aurait dû l’être”.

La magistrate le questionne :

“Qu’est-ce qui vous plaît chez les enfants ?”

Nouveau haussement d’épaules de Christian qui finit par lâcher :

“Ils ont la peau douce…”

La magistrate interroge à nouveau :

“Vous vous rendez compte que vous avez fait des victimes ?”

Christian réfléchit en marmonnant :

“Sur le moment, je ne voyais pas le mal. Avec le recul, je me rends compte que Julia en souffre encore.”

En effet, la jeune femme d’aujourd’hui 20 ans pleure sur le banc des parties civiles.

“Elle m’a écrit un mail en disant que ça la hantait toujours, rétorque son avocat, Me Faupin. Pour ce petit plaisir, vous avez créé de la souffrance.”

En prenant la parole, le procureur de la République se demande si le cheval de Christian n’était pas un stratagème pour attirer des enfants chez lui.

“Nous avons été dans l’incapacité de protéger ces enfants. Nous lui avons fait confiance, et nous avons eu tort,” conclut-il, avant de requérir six ans d’emprisonnement assortis de dix ans de suivi sociojudiciaire, et interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.

À la défense, Me Bruey remet en question le sérieux du suivi de Christian.

“En détention, il ne voit une infirmière qu’une fois par mois. C’est insuffisant, il ne pourra pas guérir ainsi. Pourtant, il a conscience d’être malade et demande à être soigné.”

Le tribunal a finalement condamné Christian à quatre ans de prison ferme, dix ans de suivi sociojudiciaire après sa libération, avec pour obligation de se soigner et pour interdiction d’entrer en contact avec les victimes et avec des mineurs.

Il versera 5 000€ de préjudice moral à Julia. Le montant du préjudice de Romain et Lucie sera décidé lors d’une nouvelle audience en septembre.

* Les prénoms des victimes ont été modifiés.

 

Source : laprovence.com

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