Saint Omer | Un père condamné à 13 ans de prison
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 02/04/2024
- 20:44
C’est à l’été 2020 grâce à l’oreille attentive d’un camarade de classe, que l’affaire éclate.
Il en parle à sa mère qui alerte la conseillère principale d’éducation du collège.
La famille est mise au courant. Très peu de crédit est alors accordé aux propos de la fillette et aucune plainte n’ est déposée.
«J’ai prévenu le père de ma fille de ces accusations et il m’a dit qu’il n’avait rien fait», raconte à la barre la mère.
Quelques mois plus tard, voyant que rien ne bouge, l’établissement scolaire prend la décision d’adresser un signalement qui déclenche une enquête de gendarmerie.
Les 1ères auditions dévoilent les actes incestueux qu’aurait commis l’accusé envers sa fille.
On parle d’agressions sexuelles, de fellations et de tentatives de pénétration.
«Elle me racontait qu’ elle avait peur de tomber enceinte alors qu’elle n’avait que 8 ans», témoigne une des nièces, elle-même victime après que l’accusé lui ait fait visionner un film montrant une relation sexuelle entre sa fille et lui.
La 3ème victime aurait été photographiée dans des positions suggestives et agressée sexuellement.
« J’ai toujours trouvé son comportement bizarre avec sa fille. Quand elle était nue, il la regardait de manière insistante », se souvient une ex-compagne de l’accusé.
Même si elle n’est pas toujours facile à entendre, la vérité se fraye toujours un chemin lors d’un procès d’assises.
Surtout si l’accusé décide d’y mettre du sien. Souvent, ce sont des secrets de famille qui sont mis sur la table.
Les violences sexuelles dont est victime une fille de la part de son oncle.
Devenue mère, elle adopte un comportement déviant auprès de son fils, instituant une relation incestueuse qui finira par la mettre enceinte et la forcer à avorter.
Puis quand le fils devient père, les mêmes faits recommencent avec sa propre fille. Et finissent enfin par être dénoncés et mis au devant de la justice.
«La fin d’un cercle vicieux», image Me Dooghe, avocat de l’accusé.
La fille de l’accusé, âgée aujourd’hui de 17 ans, «se met à crier lorsqu’un garçon s’approche d’elle pour lui chuchoter quelque chose», dit son avocate Me Dehée.
La nièce, photographiée dans des poses suggestives et agressée sexuellement explique avoir toujours peur qu’elle croise quelqu’un qui lui ressemble.
Comme demandé par sa fille lors du 1er jour du procès, la fin des auditions visait à comprendre pourquoi son père a commis ces crimes.
L’expert psychiatre évoque «l’interdit de l’inceste bafoué par la mère. L’ accusé n’a pas intégré que cette relation était problématique».
Pourtant, comme l’a souligné l’avocate général, Juliette Thouvenin, dans son réqu., «il est conscient du caractère malsain de ces actes. Sa personnalité ne le dédouane pas»
Dans un témoignage , sa demi-soeur le qualifie de «victime sexuelle de sa mère avant d’être un bourreau ».
Le concerné parle d’une famille «chaotique où ma mère était tout pour moi», jusqu’à son décès.
Sur les 20 ans de prison encourues comme peine maximale, l’avocat général a requis 12 ans.
«Une peine lourde» pour Me Dooghe qui a demandé une sanction plus «juste» pour un homme en détention provisoire depuis décembre 2020 et au casier judiciaire vierge.
Il a été reconnu coupable de tous les faits reprochés et finalement été condamné à 13 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire avec injonction de soins.
Il dispose de 10 jours pour faire appel.
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