Saint Omer | Un père condamné à 13 ans de prison 

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On parle d’agressions sexuelles, de fellations et de tentatives de pénétration
Un homme de 37 ans, condamné à 13 ans de prison par les Assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer pour les viols de sa fille de ses 6 à 12 ans, pour agression sexuelle sur ses 2 nièces et détention de pédopornographie. Lorsqu’il était enfant,le condamné fut abusé par sa mère.

C’est à l’été 2020 grâce à l’oreille attentive d’un camarade de classe, que l’affaire éclate.

Il en parle à sa mère qui alerte la conseillère princi­pale d’éducation du collège.

La fa­mille est mise au courant. Très peu de crédit est alors accordé aux propos de la fillette et aucune plainte n’ est déposée.

«J’ai prévenu le père de ma fille de ces accusations et il m’a dit qu’il n’avait rien fait», ra­conte à la barre la mère.

Quelques mois plus tard, voyant que rien ne bouge, l’établisse­ment scolaire prend la décision d’adresser un signalement qui déclenche une enquête de gen­darmerie.

Les 1ères auditions dévoilent les actes incestueux qu’aurait commis l’accusé en­vers sa fille.

On parle d’agressions sexuelles, de fellations et de tentatives de pénétration.

«Elle me racontait qu’ elle avait peur de tomber enceinte alors qu’elle n’avait que 8 ans», té­moigne une des nièces, elle­-même victime après que l’accu­sé lui ait fait visionner un film montrant une relation sexuelle entre sa fille et lui.

La 3ème victime aurait été pho­tographiée dans des positions suggestives et agressée sexuelle­ment.

« J’ai toujours trouvé son compor­tement bizarre avec sa fille. Quand elle était nue, il la regardait de ma­nière insistante », se souvient une ex-­compagne de l’accusé.

Même si elle n’est pas toujours facile à en­tendre, la vérité se fraye toujours un chemin lors d’un procès d’as­sises.

Surtout si l’accusé décide d’y mettre du sien. Souvent, ce sont des secrets de famille qui sont mis sur la table.

Les vio­lences sexuelles dont est victime une fille de la part de son oncle.

Devenue mère, elle adopte un comportement déviant auprès de son fils, instituant une rela­tion incestueuse qui finira par la mettre enceinte et la forcer à avorter.

Puis quand le fils de­vient père, les mêmes faits re­commencent avec sa propre fille. Et finissent enfin par être dénon­cés et mis au­ devant de la jus­tice.

«La fin d’un cercle vicieux», image Me Dooghe, avocat de l’ac­cusé.

La fille de l’accusé, âgée aujourd’hui de 17 ans, «se met à crier lorsqu’un gar­çon s’approche d’elle pour lui chu­choter quelque chose», dit son avocate Me Dehée.

La nièce, photographiée dans des poses suggestives et agressée sexuellement explique avoir toujours peur qu’elle croise quelqu’un qui lui res­semble.

Comme demandé par sa fille lors du 1er jour du procès, la fin des auditions visait à comprendre pourquoi son père a commis ces crimes.

L’expert psychiatre évoque «l’interdit de l’inceste bafoué par la mère. L’ accusé n’a pas intégré que cette relation était problématique».

Pourtant, comme l’a souligné l’avocate général, Juliette Thouve­nin, dans son réqu., «il est conscient du caractère malsain de ces actes. Sa personna­lité ne le dédouane pas»

Dans un témoignage , sa demi­-soeur le qualifie de «victime sexuelle de sa mère avant d’être un bourreau ».

Le concerné parle d’une famille «chaotique où ma mère était tout pour moi», jusqu’à son décès.

Sur les 20 ans de prison en­courues comme peine maximale, l’avocat général a re­quis 12 ans.

«Une peine lourde» pour Me Dooghe qui a demandé une sanction plus «juste» pour un homme en détention provisoire depuis décembre 2020 et au casier judiciaire vierge.

Il a été reconnu cou­pable de tous les faits reprochés et finalement été condamné à 13 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire avec in­jonction de soins.

Il dispose de 10 jours pour faire ap­pel.

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