Saint-Malo | Elle dénonce les agressions sexuelles incestueuses de son père

oui

Pédocriminel En liberté

une famille où l’inceste « se pratique de génération en génération »
Aujourd’hui majeure, elle est venue raconter au tribunal de Saint-Malo le comportement incestueux de son père quand elle était fillette. L’homme, qui nie les faits, a été condamné.

Elle raconte l’enfer de l’inceste. Une jeune femme est venue raconter devant le tribunal de Saint-Malo, jeudi 8 juin, ce que lui a fait vivre son père alors qu’elle était âgée de « 3 à 6 ans ».

L’homme a été reconnu coupable d’agression sexuelle incestueuse et condamné à devoir porter un bracelet électronique durant deux ans.

C’est aujourd’hui une jeune femme. Mère de famille, elle a porté plainte contre son père pour agression sexuelle incestueuse en 2019.

Vingt années après les faits qu’elle dénonce devant le tribunal de Saint-Malo, ce jeudi 8 juin 2023.

« Inimaginable de lui confier mes enfants »

Je me suis décidée à déposer plainte quand il a lancé une procédure pour faire valoir ses droits de grand-parent.

À l’audience, la plaignante déclare :

Pour moi, c’était inimaginable de lui confier mes enfants.

De 3 à 6 ans

La jeune femme reste profondément traumatisée par son enfance.

En pleurs à la barre du tribunal, elle dénonce « des doigts dans les fesses, des mains dans la culotte, des seins malaxés » quand elle était âgée de « 3 à 6 ans ».

« Il prenait un tournevis pour forcer la serrure de la salle de bains »

Il y a aussi toutes ces paroles crues, dont elle n’a rien oublié.

« À 9 ans, il nous parlait du Kamasutra. Il nous disait, à ma sœur et moi, qu’il nous montrerait un jour ».

Quand la fillette mangeait une glace, « il me disait que je le chauffais ».

Quand elle prenait sa douche, « il prenait un tournevis pour forcer la serrure et rentrait dans la salle de bains pour me regarder ».

L’un de ses oncles, témoin de cette scène qui s’est maintes fois répété, avait demandé au père de famille d’arrêter.

La jeune femme assure aussi que sa sœur a vécu la même chose. « Mais elle est dans le déni, elle ne dira rien ».

Filmé dans un supermarché… à abuser de sa belle-fille

Ces accusations, le père de famille, aujourd’hui âgé de 55 ans, les balaie d’un revers de main.

Il nie les faits et jure être incapable d’agir de la sorte avec « ses enfants ».

La procureure, Françoise Peucheret, essaie de le pousser dans ses retranchements.

Mais elle a beau hausser le ton et en appeler à sa « conscience », l’homme ne change pas sa ligne de défense.

« Votre fille a toqué à votre humanité. Elle a besoin d’entendre la vérité ».

Rien ne le dévie de sa trajectoire de prévenu convaincu de son innocence.

Même une condamnation ancienne pour agression sexuelle sur sa belle-fille.

« Elle avait fait en sorte de m’inciter », se défend-t-il maladroitement.

Le président du tribunal Florian Duvanel lui rappelle :

« Vous avez pourtant été filmé par la vidéosurveillance d’un supermarché. On vous voit clairement lui toucher les seins et les fesses. Et elle a plutôt l’air de se débattre »

L’inceste « de génération en génération »

Me Caroline Verdier, l’avocat de sa fille, fustige une famille où règne « la loi du silence » et où l’inceste « se pratique de génération en génération ».

Me Caroline Verdier, avocate de la victime, déclare :

Ma cliente est terrorisée par l’attitude encore aujourd’hui de la famille de son père. Un autre de ses oncles est venu l’intimider en marge de l’audience en s’installant et en ricanant juste derrière elle.

Deux ans sous bracelet électronique

Pour le parquet, la condamnation du prévenu ne fait aucun doute.

« Ce n’est pas la parole de l’un contre celle de l’autre. Il y a suffisamment d’éléments dans ce dossier qui prouvent la culpabilité de l’agresseur ».

Le tribunal l’a suivi dans ses réquisitions en condamnant le prévenu à trois ans de prison dont un an assorti d’un sursis probatoire l’obligeant notamment à suivre des soins, à travailler et à indemniser la victime.

Il a interdiction d’entrer en contact avec sa fille.

La partie ferme de la peine sera effectuée sous la forme d’un bracelet électronique.

Source(s):