Saint-Désir | Six mois de sursis pour des propositions sexuelles faites à des mineurs
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 15/09/2022
- 09:48
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« C’était une erreur. »
Mardi 6 septembre 2022, le prévenu de 37 ans a eu toutes les peines du monde à expliquer pourquoi il avait fait des propositions sexuelles à deux mineurs, et pourquoi il avait envoyé des photos de son sexe à l’un d’entre eux.
Les faits remontent à juin et juillet 2018.
Alors que les deux jeunes se filment en train de jouer à un jeu vidéo, l’habitant de Saint-Désir les contacte via l’application Messenger.
À l’un, il parle de tout et de rien, lui pose des questions sur ses vacances, lui demande s’il a pris sa douche, d’envoyer des photos de lui…
« Vous êtes grand pour parler à un enfant de 13 ans »,
s’étonne même le garçon.
C’est en fait avec la mère qu’il échange
Avec l’autre mineur, le prévenu va plus loin : il lui propose de le voir, lui demande s’il a déjà vu ses copains nus sous la douche, s’il a déjà mesuré son sexe…
Puis le trentenaire envoie des photos de son sexe, au repos et en érection, et demande au jeune garçon d’en faire de même, en faisant cela « discrètement ».
Ce qu’il ne sait pas, c’est que c’est en fait la maman du jeune qui a remarqué la conversation et qui est à l’autre bout du téléphone.
Elle porte plainte.
« La solitude et le désespoir »
L’homme, qui communiquait avec eux sous son vrai nom, est facilement retrouvé.
« S’il y a eu des choses malsaines, je m’en excuse, dit-il aux enquêteurs.
Je ne savais pas qu’ils avaient cet âge-là.
Je ne suis pas un pédophile ou un pervers. »
Il met cela sur le compte de « la solitude et le désespoir ». Au tribunal, il développe :
« C’était un moment de ma vie où j’étais seul, je voulais nouer des conversations. »
Puis il raconte qu’il était « sur des applications de rencontres en même temps », où « c’était commun » de s’envoyer des photos intimes : « J’ai tout mélangé. »
Pas « une erreur », mais « une infraction pénale »
« Messenger n’est pas un site de rencontres gays, le reprend la présidente Ariane Hémery en le mettant face à ses contradictions. Vous savez très bien que vous parlez à un enfant.
On a un peu de mal à entendre cette explication.
L’explication qui paraît logique, c’est que vous aviez une excitation sexuelle de type pédophilique, même si je comprends que ce soit compliqué à admettre. »
« C’est une erreur de ma part »,
répète le prévenu.
« C’est une infraction pénale plus qu’une erreur,
répond Ariane Hémery.
Vous ne vous dîtes pas : « je suis en train d’envoyer une photo de mon sexe à un mineur de 13 ans » ? »
Attirance ponctuelle selon le psychiatre
« Maintenant, je suis en couple, cela ne se reproduira pas »,
assure le prévenu.
L’analyse psychiatrique a mis en avant « une attirance sexuelle transitoire pour des jeunes » d’un homme qui « n’est pas dangereux d’un point de vue psychiatrique », malgré « une tendance à minimiser les faits commis ».
Delphine Mienniel rappelle aussi en citant l’expert que l’attirance sexuelle vers des enfants « possède en général un fort potentiel de récidive ».
Dans ce dossier, « il y a un élément très typique des adultes qui agressent des mineurs », selon la procureure :
« La notion de secret. Il demande à l’un de ne pas dire à ses grands-parents qu’il lui parle ».
Pour l’avocat, qui plaide la relaxe, il ne s’agit à aucun moment de propositions sexuelles.
« Le parquet s’égare en parlant d’agression.
Et on ne peut pas éluder les raisons du passage à l’acte, la solitude transpire dans tout le dossier.
Aujourd’hui, il a une vraie vie de couple entre adultes. »
L’Augeron est condamné à 6 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans, avec l’obligation de suivre des soins psychiatriques, et l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes et d’exercer une activité en contact avec les mineurs pendant 5 ans.
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