Saint-Hilaire-de-Voust | Correctionnalisation du viol de sa belle-fille de 6 ans

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« Je sentais le mole, le dégoûtant et le dur dans ma zézette et dans mes fesses »
photo d'une femme agressée plaquée au sol maintenue et molestée
Le tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon a condamné à quatre ans de prison dont trois ferme l’homme qui a agressé sexuellement une fillette un mercredi après-midi, chez elle.

Que s’est-il passé ce mercredi 18 décembre 2019 à Saint-Hilaire-de-Voust, au domicile de Lina* et de sa famille ?

Le tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon devait répondre à cette délicate question, ce lundi 12 septembre 2022, presque trois ans après les faits.

Le beau-père d’une fillette de six ans était jugé pour « agression sexuelle incestueuse sur un mineur de moins de quinze ans ».

La fillette gardée par son beau-père

Comme chaque mercredi, Lina, petite fille de six ans à l’époque des faits, reste à la maison pendant que sa mère travaille.

C’est le compagnon de sa maman qui la garde.

Cet homme de 43 ans vit dans le foyer depuis environ un an et ne travaille plus.

Le soir, au moment du coucher, après l’histoire, la petite fille fait un aveu à sa maman : Georges* lui a « montré sa zézette » et « enlevé sa culotte ».

Il lui a fait « un truc très méchant ».

Dans son audition une semaine plus tard, la fillette raconte :

« Je sentais le mole, le dégoûtant et le dur dans ma zézette et dans mes fesses »

Elle décrit une très forte douleur.

Elle raconte encore avec ses mots d’enfant aux enquêteurs, évoquant du « jus de zizi »:

« Son zizi était dégoûtant et ma zézette était toute mouillée »

« Je sais que tu n’aimes pas les mensonges, mais là, je ne mens pas maman. »

L’aveu de la fillette à sa mère

Aussitôt, la mère fait monter son compagnon dans la chambre et la fillette lui tient tête, répétant face à lui les accusations.

Georges quitte le soir même le domicile de Lina et sa mère, laissant toutes ses affaires derrière lui.

Il sera localisé plus tard dans le sud de la France, à Narbonne, grâce aux appels téléphoniques réguliers que la maman de Lina continue de lui passer, à la demande des enquêteurs.

Dès le lendemain, la maman va déposer plainte à la gendarmerie de Chantonnay et l’enfant est examiné par un médecin qui constate « une lésion récente discrètement hémorragique » au niveau de l’hymen.

Lésion de l’hymen

Isabelle Jubineau, la présidente du tribunal:

“Ce jour-là, vous êtes le seul à vous occuper de Lina.

C’est vous qui en avez la garde le mercredi.

Comment vous expliquez cette lésion ?”

Barbe mal rasée, crâne à moitié chauve, attitude renfermée.

Le prévenu, qui nie tout en bloc depuis le début de l’affaire, est peu disert sur les faits.

Il répond:

« Elle aurait pu se faire ça en jouant, ou en faisant du vélo. Je ne sais pas, moi ! »

La présidente rétorque:

« L’anatomie féminine étant ce qu’elle est, à vélo, c’est compliqué »

« Cela suppose un début de pénétration »

Stoïque, l’homme poursuit sur sa ligne :

« Avec moi, il ne s’est rien passé. »

De l’ADN sur la robe de la Reine des Neiges

La juge insiste :

« Comment expliquer que votre ADN est retrouvé sur le bas de sa robe et dans sa culotte, à l’intérieur et à l’extérieur du vêtement ? »

Le prévenu, à la barre:

«Il m’arrivait de lui monter ses vêtements que sa mère laissait sur le canapé. Si j’ai monté ses habits, c’est normal qu’il y ait mon ADN dessus»

Une robe de déguisement de la Reine des Neiges, portée par l’enfant au moment des faits, a été confisquée.

Le prévenu aurait-il utilisé l’enfant pour se venger de sa mère, avec qui il était en conflit récurrent pour des problèmes d’argent ?

La question est posée par le tribunal.

Mais à la barre, Georges continue de nier.

Décrit dans les expertises psychologique et psychiatrique comme quelqu’un d’impulsif et d’agressif, avec « un profil inquiétant » et « sans empathie », Georges est lui-même père de trois enfants avec qui il a coupé les ponts.

Pour sa défense, son conseil plaide « le caractère évolutif des déclarations de l’enfant », contrairement à la constance de son client.

Maître Corinne Girard plaide également « un dossier vide », « aucun antécédent judiciaire et aucun témoignage ».

Pour son avocate, l’argument de la fuite de son client ne tient pas non plus.

Maître Corinne Girard, avocat de la défense plaide:

«À aucun moment, il n’a essayé de se cacher.

Il est resté des mois sur Narbonne»

L’ADN sur les vêtements ?

Son avocate clame:

« Il vit depuis un an dans cette maison. Son ADN est partout ! »

Une parole « claire » et « préservée »

L’avocate de la partie civile, Maître Anne Bayle, insiste sur « la clarté de la parole de l’enfant », « préservée par la maman avant de la confier aux enquêteurs ».

Elle décrit le préjudice terrible subi par l’enfant.

L’avocate qui explique que la petite fille se rend chaque semaine au Centre médico-psychologique pour un suivi médical dû à la « grande souffrance » provoquée par cette agression insiste:

« Le sentiment de trahison, la crainte de ne pas être crue, la peur habituelle dans ce genre d’affaire, et le chagrin, l’immense chagrin qui s’est répandu dans cette famille »

La procureure de la République questionne :

«Quel est l’intérêt pour cette petite fille de raconter tout ça ? Elle y gagne quoi ? Rien du tout si ce n’est répéter quinze fois son histoire à tout le monde. Il n’y a ni discours forcé, ni vengeance ni complot et aucun doute sur ce qu’a pu dire la victime»

Elle requiert quatre ans de prison, dont deux ans de sursis probatoire et un maintien en détention.

Trois ans de prison ferme

L’homme sera condamné à quatre ans d’emprisonnement dont un an avec sursis probatoire, soit trois ans de prison ferme, et l’obligation de soins, de travail ou de formation, l’interdiction d’entrer en contact avec Lina et sa mère.

Il devra aussi indemniser les victimes : 5 000 € pour l’enfant, 1 500 € pour sa maman.

L’homme est, en outre, inscrit au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

Enfin, les scellés ont été confisqués.

La petite fille ne reverra plus sa robe de la Reine des Neiges.

*Prénom d’emprunt

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