La Charité-sur-Loire | Un récidiviste est absent à son jugement et écope de sursis

oui

Pédocriminel En liberté

« Il souriait comme les personnes qui sont folles »
enfant dans une petite pièce avec les mains levées pour échapper aux coups
Il devait être jugé, mardi 13 septembre, à Nevers, pour « tentative de corruption de mineure ». Il ne s’est pas présenté à l’audience correctionnelle. Une absence tout aussi inquiétante que son profil et ses agissements.

La petite fait de la bicyclette, un mercredi de septembre 2020, dans la rue où elle habite, à La Charité-sur-Loire.

Une voiturette s’arrête à sa hauteur.

Le conducteur lui propose de monter à bord.

Il lui pose des questions indiscrètes.

La dernière :

« Tu veux venir dormir chez moi ? ».

Du haut de ses 10 ans, elle ne se démonte pas.

Elle appuie sur les pédales et s’éloigne.

Sa cousine est toute proche, elle a vu cet homme bizarre.

Une voisine, aussi, a mis le nez à la fenêtre, un autre véhicule arrive, l’inconnu file…

La voisine dit à l’enfant de prévenir son père.

« Il souriait comme les personnes qui sont folles »

Malgré son courage, la fillette est sous le choc.

L’aspect du conducteur, son attitude, l’ont effrayée.

Elle dira aux gendarmes:

« Il souriait comme les personnes qui sont folles »

Elle parvient à en parler à son père, mais seulement en toute fin de journée.

Celui-ci met un message sur les réseaux sociaux, avec la description fournie par sa fille.

Un internaute répond qu’il a vu un individu étrange, le même jour, sur le parking d’Auchan.

Il a abordé sa compagne, qui attendait dans la voiture, et posé des questions sur leurs enfants assis derrière.

Les images de surveillance du supermarché et d’autres témoignages conduisent à l’identification d’un suspect.

Cet homme de 59 ans, sans activité professionnelle, divorcé deux fois, vit chez sa mère et circule dans une voiture sans permis.

Un précédent grave qui remonte à 1998

Sept conduites en état d’ivresse figurent à son casier, de même que des violences conjugales et… une agression sexuelle sur mineure par ascendant commise en 1998.

Irrégulier dans son suivi judiciaire, il n’a pas toujours signalé ses changements d’adresse, alors qu’il est inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Sa garde à vue est émaillée d’interruptions, d’agitations, de contradictions.

Elle se termine par cette réponse à la question des gendarmes « Reconnaissez-vous ? » :

« Oui, oui, je n’ai pas le choix »

Où en est-il aujourd’hui ? Impossible à savoir, il n’a pas déféré à sa convocation à la barre.

Il aurait été hospitalisé.

Est-ce toujours le cas ?

Que se passe-t-il, d’ailleurs, dans sa tête ?

Pas plus de réponse.

Le tribunal a ordonné une expertise, mais le psychiatre désigné a refusé la mission.

Paul-Édouard Lallois, vice-procureur précise:

« Et nous n’avons pas pu en trouver un autre »

« Nous subissons un manque d’experts et nous ne voyons pas le bout du tunnel… »

La rencontre a laissé des traces chez l’enfant

La victime, elle, a pu rencontrer un spécialiste.

Le psychologue a authentifié son traumatisme.

Des cauchemars, des sanglots, des bouffées de colère, des chutes de concentration en classe…

Son avocate, Me Valérie Kucan déplore:

Tout ça « alors qu’elle était tout gentiment en train de faire du vélo à une dizaine de mètres de sa maison »

Paul-Édouard Lallois estime:

« Appelons un chat un chat, il y a un prédateur sexuel dans la nature »

Il requiert deux ans de prison, dont six mois avec un sursis probatoire, incluant une nouvelle obligation de soins et une interdiction totale de contact avec des mineurs.

Il suggère un mandat d’arrêt.

La peine est, finalement, de huit mois intégralement assortis du sursis probatoire.

Le mandat d’arrêt n’est donc pas d’actualité.

Mais les autres modalités sont reprises dans le jugement, notamment « l’interdiction de toute activité impliquant un contact habituel avec les mineurs ».

Source(s):