Saint-Cyprien | Abus sexuels il jouait la “nounou” pour les enfants de ses voisins
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 11/08/2016
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L’homme a été condamné hier par le tribunal correctionnel à 3 ans de prison ferme pour attouchements sur un garçon de 5 ans, corruption sur un autre et détention d’images pédopornographiques.
À 49 ans, il est arrivé mercredi après-midi appuyé sur une cane, pour charrier sa masse jusqu’à la barre du tribunal correctionnel de Perpignan.
L’air blafard, les pieds rongés par le diabète mais debout, obstinément, pour répondre “d’agression sexuelle sur mineur, corruption de mineur et détention d’images pédopornographiques” à Saint-Cyprien entre 2010 et 2011. Du temps où cet homme, décrit comme “agréable, dévoué et sympathique” gardait les enfants du voisinage en proposant ses services ou en se faisant connaître par internet. Et ce, sans formation et sans autorisation.
Malgré un refus d’agrément du conseil départemental pour son “incompétence” et son “instabilité psychique” et une mise en demeure des services sociaux de cesser cette activité illégale. Au RMI, “cela ne suffisait pas pour vivre“, justifie-t-il, même s’il jouait souvent gracieusement la “nounou” pour les bambins du quartier, dont ce petit garçon à qui il aurait “appris à se masturber” et cet autre de 5 ans qu’il aurait abusé.
Tout a éclaté ce jour où, en raccompagnant ce dernier chez lui, il avait annoncé à la mère qu’il avait blessé le petit aux fesses avec le pommeau de la douche. Or, l’enfant avait aussitôt contesté. “Tonton“, avait-il raconté, lui avait dit “de ne rien dire” mais l’avait embrassé sur la bouche, le ventre, les fesses et le sexe pour “le faire grossir pour le croquer“, tout en mimant un geste de masturbation.
La victime n’est ni affabulatrice, ni perverse selon l’expert. Le rapport médical montre “des lésions annales sérieuses“.
• Des notes malsaines
Et les gendarmes enchaînent les découvertes malsaines. Dans son ordinateur, ils trouvent des photos et vidéos mettant en scène des mineurs. Dans les placards, des livres dérangeants mais aussi des carnets manuscrits et des fiches horriblement pointilleuses, renfermant précisions et appréciations sur divers enfants. Yeux, taille, poids, peau “rêche” ou “douce“, couleur de l’anus… Sans compter, les murs de son appartement “constellés” de clichés montrant des enfants nus ou en train d’embrasser des adultes sur la bouche.
Notamment lui… “C’était décoratif“, avait d’abord justifié le prévenu qui, pour le reste, ne conteste pas les éléments mais en nie toute responsabilité. Les images pédophiles, il ne les a jamais téléchargées.
“Je ne comprends pas pourquoi elles sont là.”
Les attouchements ?
“Je lui passais de la pommade sur le sexe avec l’accord de sa mère. Il avait des rougeurs car il mangeait trop de chocolat et de friandises.”
Quant à ces annotations douteuses,
“c’était pour avoir des bases pour savoir si l’enfant était battu ou non. À titre préventif. Dans le temps, j’ai gardé un petit garçon qui a été battu. (Aucun signalement n’a jamais été retrouvé NDLR). Puis, je voulais écrire un livre sur l’homosexualité des mineurs. Je sais que tout m’accuse mais je sais ce que je n’ai pas fait. Je n’ai jamais fait aucun acte sexuel sur un enfant.
Depuis que j’ai eu un cancer à 40 ans, je me bats contre la maladie, on ne peut pas stabiliser mon diabète, j’ai été opéré d’un rein, j’ai un staphylocoque depuis bébé. Je n’ai plus de libido. Mes compagnes sont toutes parties parce que je n’arrivais pas à les satisfaire. En fait, j’ai une passion pour les enfants parce que ma mère en gardait. Pour moi c’est la continuité.”
“Une adoration” plutôt louche, estime au contraire le procureur, relevant le “contexte psychologique trouble“. “Une vie immature, en autarcie avec sa sœur depuis toujours” et une “dangerosité” évidente, avant de requérir 5 ans de prison ferme.
Une peine “excessive” selon Me Sylvie Muffat Joly au regard de la personnalité de cet homme
“malade qui ne peut travailler et ne peut que percevoir l’allocation adulte handicapé“.
“Il fait baby sitter depuis 15 ans. Il aime le contact avec les enfants. Ce n’est pas un pédophile. Il a fait 11 mois de détention, il a toujours respecté son contrôle judiciaire.”
Il a finalement été condamné à 5 ans de prison dont 2 avec sursis et mise à l’épreuve pendant 5 ans et à son inscription au fichier des délinquants sexuels. Le mandat de dépôt n’a pas été prononcé pour raisons médicales.
Source : http://www.lindependant.fr
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