Saint-Brieuc | Un homme de 62 ans jugé pour avoir abusé d’une fillette de 6 ans

Le tribunal condamne un homme de 62 ans à une peine de prison pour avoir abusé sexuellement une fillette de 6 ans

Verdict : 36 mois d’incarcération dont 24 avec sursis, 2 ans de mise à l épreuve et une inscription au fichier des délinquants sexuels. (©archives Publihebdos)

Une difficile affaire d’agression sexuelle sur mineure était appelée à l’audience du tribunal correctionnel de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) mardi 4 février 2020. Un homme de 62 ans résidant à Saint-Brieuc était convoqué pour en répondre.

Si les faits sont anciens, puisque commis entre 2013 et 2015, ce n’est qu’en avril 2019 que la jeune victime âgée à l’époque de 6 ans s’est décidée à en parler lors d’une visite auprès de l’infirmière de son école. « Quand j’étais au CP le copain de tata m’a violé au moins trois fois. »

« Il passait sa main dans ma culotte »

La loi est claire : toute déclaration faite par un enfant mineur doit être signalée immédiatement au CRIP (cellule de recueil des informations préoccupantes), spécialement dédiée à l’enfance en danger.

Les gendarmes sont saisis en mai. La maman de la fillette est également mise au courant. Elle n’a rien vu, ne s’est doutée de rien et sa fille n’a rien laissé paraître.

« C’est elle qui m’a aguiché »

Elle se libère du poids de son secret devant les enquêteurs :

Il passait sa main dans ma culotte, il m’a touché partout. Une autre fois il était tout nu devant la douche et il m’a demandé de le toucher.

D’autres révélations sordides amplifient les accusations. L’agresseur reconnaît la presque totalité des faits lors de son audition. Toutefois il précise qu’il était sous l’empire de l’alcool et estime que c’est la fillette qui l’a aguiché par un comportement inadapté.

La présidente ne mâche pas ses mots :

Comment une petite fille de 6 ans a-t-elle pu vous aguicher ou vous provoquer ? Ce serait elle qui serait venue vous demander de lui enlever sa culotte ou qui vous aurait supplié de vous toucher le sexe, vous confirmez cette version ? Sérieusement ?

Réponse laconique du prévenu : « Je vous dis que oui. » Avant d’ajouter : « Je buvais beaucoup et je regrette sincèrement. » Il évoque ses problèmes de santé : « J’ai reculé pour l’audience mon entrée à l’hôpital, j’ai fait un infarctus et je dois me faire soigner, je rentre demain à la première heure à l’hôpital. »

L’expert psychiatre le déclare entièrement responsable de ses actes. Aucune pathologie n’a été décelée, à l’exception d’une accoutumance à l’alcool. Le procureur abasourdi par les déclarations du prévenu : « À aucun moment vous n’avez joué votre rôle d’adulte. Vous regrettez mais rien n’est de votre faute… »

Il demande 36 mois d’incarcération dont 24 avec sursis, deux ans de mise à l’épreuve et une inscription au fichier des délinquants sexuels.

Le tribunal suit ce réquisitoire. En considération pour son état de santé, un aménagement de peine pourra être envisagé.

Source : bretagne

Source(s):