Saint-Aubin-des-Châteaux | Un homme de 68 ans condamné à 2 ans de prison avec sursis pour agression sexuelle sur sa petite-fille de 14 ans

Le grand-père condamné pour l’agression sexuelle de sa petite-fille

©illustration Actu.fr

Un homme de Saint-Aubin-des-Châteaux a été condamné par le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) pour avoir agressé sexuellement sa petite fille alors âgée de 14 ans.

Un homme de Saint-Aubin-des-Châteaux (Loire-Atlantique) a été condamné, mercredi 24 juin 2020, par le tribunal correctionnel de Nantes pour une agression sexuelle commise en août 2016 sur sa petite-fille alors âgée de 14 ans.

L’homme était inconnu de la justice

L’homme, jusqu’alors inconnu de la justice, a écopé de 2 ans de prison avec sursis probatoire : pendant trois ans, il devra suivre des soins et indemniser sa victime. Il aura également interdiction d’entrer en contact avec elle. Son nom a été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui l’obligera à pointer au moins une fois par an pendant 20 ans à la gendarmerie la plus proche.

A l’audience, cet homme de 68 ans a nié les accusations, ce que sa petite-fille a trouvé « honteux ». La jeune fille s’était en fait confiée à sa mère, la fille du prévenu, seize mois plus tard, en décembre 2017 : elle et son nouveau compagnon l’avaient sommée de « cracher le morceau » pour expliquer son mal-être persistant.

La mère de l’adolescente a ainsi vigoureusement soutenu sa fille. Elle a rappelé que cette dernière « ne souhaitait pas » porter plainte et qu’elle voulait simplement que son grand-père lui écrive une lettre d’excuses. Sa demande étant restée lettre morte, la jeune fille avait alors poussé les portes de la gendarmerie.

Une autre jeune avait porté plainte contre lui

Cette plainte avait alors fait voler en éclats l’unité familiale et avait conduit la mère de l’adolescente à ne pas inviter son père à son propre mariage, en septembre 2019. Quand elle avait dû expliquer la situation à sa témoin, celle-ci lui avait révélé qu’elle avait été aussi victime de tels faits par l’intéressé « 30 ans plus tôt »…

Hormis son psychiatre, elle n’en avait parlé à personne, pas même à son conjoint. Pour elle, les faits étaient prescrits mais elle m’a dit

« Crois ta fille ».

«Hier encore, elle m’a envoyé un message pour me remercier d’avoir libéré sa parole.»

C’est ce qu’a expliqué la mère de l’adolescente à la barre du tribunal correctionnel de Nantes.

Un « geste déplacé » pendant un mariage

La mère de l’adolescente n’était toutefois pas au bout de ses surprises : après son mariage, elle avait publié des photos sur Facebook. Une jeune « amie » du réseau social, avec qui elle n’avait pourtant pas spécialement de contacts, lui avait alors curieusement demandé en message privé si son père avait été invité au mariage…

Cette personne d’une association de la commune avait en effet servi au mariage du sexagénaire deux ans plus tôt, le 30 septembre 2017, avec d’autres jeunes de l’association. L’intéressé s’était livré à un « geste déplacé » lors de la préparation de la noce, avait-elle relaté.

Pour ces faits commis sur cette jeune majeure originaire d’Issé, le tribunal a toutefois relaxé l’homme, faute d’éléments. La plaignante, qui était absente à l’audience, avait demandé 1 000 € de dommages et intérêts.

Une « relation assez conflictuelle »

Le sexagénaire, pour sa part, a été incapable d’expliquer ces trois accusations. Il a d’ailleurs « regretté » d’avoir évoqué l’idée d’une « vengeance » lors de l’enquête car il n’en a « pas les preuves ». « La relation est assez conflictuelle, on essaie de m’en mettre plein la gueule », a-t-il simplement dit aux juges nantais pour sa défense.

Sa fille a toutefois appelé les magistrats à ne pas le croire sur parole.

« C’est quelqu’un qui fait des conférences, il a une grande facilité pour parler. Mon père, c’était la dernière personne au monde que j’aurais imaginé faire cela : trois mois avant, je le serrais dans mes bras à son mariage, car j’étais heureuse pour lui… Mais à aucun moment je ne crois pas ma fille. »

Le mariage de son grand-père – jusqu’alors inconnu de la justice – a d’ailleurs été une épreuve pour l’adolescente : elle avait été « malade de devoir dire « Je t’aime papi » lors de la fête qui avait suivi. « Mais elle l’a fait, comme ses cousins, pour ne pas faire éclater la famille », s’est rendue compte a posteriori sa mère.

« Au début, ses parents mettaient son mal-être sur la crise d’adolescence, mais dès qu’elle a révélé les faits, son visage est devenu plus lumineux et elle a commencé à parler de tout et de rien avec sa mère. »

Ainsi a abondé l’avocate de la partie civile.

La mère, une « victime par ricochet »

Cette dernière avait donc sollicité 5 000 € de dommages et intérêts pour l’adolescente, mais voulait aussi que sa mère soit indemnisée.

« C’est une victime par ricochet : suite à cette affaire, tout son noyau familial s’est brisé, elle ne voit plus sa mère, ses frères et ses sœurs »,

a souligné l’avocate.

En septembre 2019, elle s’est d’ailleurs mariée toute seule, sans sa famille. Heureusement, elle était soutenue par son mari.

Me Maxime Gouache, l’avocat de la défense, avait lui appelé le tribunal à « faire preuve de prudence et d’exigence » dans ce dossier « fragile » où l’on a « qu’une parole contre une autre parole ». « Les enquêteurs ont sacralisé la parole de la jeune fille, sans jamais la discuter ou la questionner », avait-il regretté.

Source : actu.fr

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