Montdidier | Un professeur condamné pour atteinte sexuelle sur une de ses élèves

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Pédocriminel En liberté

D’autant que pour le parquet, «  ce n’est pas un dérapage, pas un acte isolé  »
L’homme de 51 ans était poursuivi pour atteintes sexuelles sur une mineure, des faits commis lors de secrètes sorties pédagogiques avec l’adolescente de 16 ans.

Le président lance:

« Tout le monde était au courant !  »

Par « tout le monde », il faut comprendre les amies de l’adolescente, mais pas ses parents, ni la direction du lycée Jean-Racine de Montdidier.

Ce jeudi, le professeur d’histoire et géographie est à la barre du tribunal, il répond d’atteintes sexuelles sur une mineure.

L’homme de 51 ans, suspendu de ses fonctions sur le plan administratif, reconnaît les faits.

L’affaire a éclaté en septembre 2020.

Des copines de la lycéenne ont averti ses parents de la situation, et sa mère est allée déposer plainte à la gendarmerie de Montdidier.

L’adolescente de 16 ans est passionnée d’Histoire, et son enseignant lui propose des sorties extrascolaires sur ce thème, sur les sites historiques de la Grande guerre de la région.

Et ce, en cachette des parents, la jeune fille leur avançant des faux prétextes pour s’y rendre.

Ils ne sont que tous les deux à ces sorties, et ce n’est pas le seul intérêt historique qui les intéressait.

Le président expose:

«  Elle a confirmé avoir eu une relation amoureuse avec son professeur, elle parle d’une relation consentie  »

L’enquête a établi qu’il y avait eu des baisers et des attouchements.

Au total, il y a eu huit rendez-vous entre le fonctionnaire et son élève.

Les gendarmes ont mis la main sur des sms et des photos explicites sur leur relation.

Des sms avec une autre élève peu avant

Le quinquagénaire, enseignant depuis 23 ans et père de cinq enfants (son épouse était enceinte au moment des faits), est reconnu comme «  compétent et passionné  ».

Il parle d’un comportement déviant lié au stress, notamment à cause du confinement:

«  Je ne suis pas en mesure d’expliquer comment j’en suis arrivé à cette situation  »

Me Marie Fouquart, avocate des parties civiles, s’énerve, elle parle d’une «  attitude de victimisation inadmissible  » :

«  Elle a été sous son emprise. (…) Il aurait dû savoir s’arrêter, il ne l’a pas fait. C’est lui qui devait le faire, pas elle !  »

La substitut du procureur rappelle que le prévenu, qui n’avait jamais été condamné jusqu’alors, encourt 3 ans de prison :

«  C’est inacceptable, et même si le mineur ne dit pas non.  »

D’autant que pour le parquet, «  ce n’est pas un dérapage, pas un acte isolé  ».

Le président avait rapporté ces éléments qui n’aident pas le professeur dans sa défense : celui que sa femme est une ancienne élève, même si leur histoire amoureuse a commencé quand elle a quitté le lycée, et celui d’échanges de sms avec une autre élève pendant le confinement de 2020, dont les contenus n’ont pas été dévoilés à l’audience, mais qui avaient dérangé l’adolescente au point qu’elle cesse la discussion.

Le parquet a requis, outre 10 mois de prison avec sursis, une interdiction définitive d’exercer une activité en lien avec des mineurs.

Me Marion Cointe, l’avocate du prévenu, a jugé cette sanction disproportionnée, elle a notamment mis en avant le fait que son client «  n’a jamais mis la responsabilité (des relations) sur la victime  ».

Décision : 8 mois de prison avec sursis, interdiction d’activité en lien avec des mineurs pendant 3 ans.

Le professeur ne sera pas inscrit sur le fichier des délinquants sexuels.

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