Rueil-Malmaison | Il agresse sexuellement deux jeunes femmes, dont une mineure
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 11/12/2020
- 20:03
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Une lycéenne de 16 ans s’apprête à passer la deuxième porte de son immeuble, « airpods vissés dans ses oreilles », lorsqu’un individu l’attrape brusque en lui plaçant la main sur la bouche.
« Si tu cries ou tu fais un bruit, je te tue ! »,
lui aurait-il dit en l’emmenant vers la cage d’escaliers.
« L’homme lui touche les fesses, puis les seins, avant de lui toucher violemment le sexe, essayant de lui pénétrer le sexe à travers ses vêtements »,
rapporte de l’agression un juge du tribunal de Nanterre, lundi 30 novembre. La jeune fille se débat de toutes ses forces, et hurle avant de réussir à se défaire de l’emprise de son agresseur de prendre la fuite dans les étages.
« Il a commencé à me charcuter la poitrine et les fesses »
Ce récit glaçant, une seconde femme s’en fait l’écho à la barre, victime du même agresseur jeudi 22 octobre 2020, toujours à Rueil-Malmaison.
« Il était 18h30, il m’a saisi la bouche pour que je ne crie pas, puis a commencé à me charcuter la poitrine et les fesses »,
raconte une jeune femme, la voix pleine de sanglots.
“Puis il a retiré sa main de ma bouche et a commencé à la glisser dans mon pantalon pour toucher mon sexe. Je me suis laissé tomber pour essayer de me dégager de son étreinte, puis quand il m’a lâché le visage, je me suis mise à hurler, c’est à ce moment-là qu’il a pris la fuite.”
Une victime d’une agression sexuelle
Malgré le choc de la scène qu’elle vient de vivre, elle est prise d’un réflexe salvateur : photographier la plaque d’immatriculation de la voiture de l’agresseur. C’est grâce à cela que les policiers en charge de l’enquête ont pu rapidement arrêter le mis en cause. Et le confondre avec la première agression.
Une main-courante déposée… par l’agresseur
Il s’agit d’un jeune homme de 25 ans, résident de la commune d’Ermont (Val d’Oise). Pourtant, les policiers n’ont même pas eu le besoin d’interpeller le jeune homme. Le prévenu a en effet tenté de se faire passer pour… victime.
Le lendemain de la deuxième agression du 22 octobre, celui-ci se présente au commissariat pour déposer une main courante et faire savoir qu’il a eu « un accident avec un piéton », la veille au soir. Mais les policiers font rapidement le lien avec l’agression de la jeune femme grâce à la plaque d’immatriculation et placent en garde à vue le jeune homme.
Il suit sa victime pendant 15 minutes
L’exploitation de la vidéo-surveillance fait le reste. Elle confirme d’abord la première agression grâce aux chaussures du jeune homme, qui apparaît sur les caméras à proximité de l’immeuble de la lycéenne. Puis celles situées dans la zone de la deuxième agression mettent au jour la préméditation de l’acte :
« vous avez suivi Mademoiselle pendant quinze minutes avant de l’agresser », fait remarquer le juge au prévenu.
Mis devant le fait accompli, l’homme ne nie pas mais minimise les faits, expliquant avoir besoin d’un suivi psychologique. Il reconnait le contact avec les jeunes femmes mais explique que ce n’était pas sexuel dans un premier temps :
“Je ne me suis pas retenu, je n’arrivais pas à me contrôler, explique-t-il finalement aux policiers. Depuis quelques mois, cela me trotte dans la tête.”
En couple depuis plus de cinq ans et bientôt papa
Maintenu en détention pendant 40 jours avant la tenue de son procès, le jeune homme est mutique lors de l’audience et explique ses gestes par bribes. Ce qui ne convient ni au juge, ni aux victimes et leurs familles présentes dans la salle. « Ce sont des pulsions », finit-il par expliquer sans plus de détail, devant la victime la plus âgée. La lycéenne, elle, n’a pas souhaité venir : « Ce fut au-dessus des forces de ma cliente », explique son avocat.
Les actes et le comportement du jeune homme interrogent d’autant plus le tribunal et le public lorsque son profil est étudié. Inconnu des services de police, le jeune homme est élève ingénieur à Cergy-Pontoise (Val d’Oise) et effectue son alternance à Rueil-Malmaison. En couple depuis cinq ans et demi, sa compagne est enceinte de six mois, parlant aux enquêteurs d’un « homme serviable, doux et affectueux. Nous faisions l’amour régulièrement, un peu moins fréquemment avec la grossesse, mais rien d’anormal. »
« Scandaleux de le priver d’assister à la naissance de son futur enfant »
« Votre comportement est digne d’un prédateur, renchérit le procureur de la République lors de ses réquisitions. »
En raison de la dangerosité du prévenu, le procureur a requis à trois ans de prison, dont deux ans assortis d’un sursis probatoire de trois ans, proposant que l’année de prison soit aménagée sous le régime du bracelet électronique.
Ces réquisitions n’ont pas été du goût de l’avocat de la défense qui a élaboré sa défense en essayant de jouer sur la corde sensible du siège.
« Ce serait scandaleux d’enfermer Monsieur et de le priver d’assister à la naissance de son futur enfant. »
Le conseil d’une victime s’est lui insurgé « des explications piteuses » du mis en cause et de l’absence de toute excuse.
Un an de prison ferme
Une plaidoirie qui restera lettre morte. L’agresseur a été condamné à trois ans de prison dont deux ans assortis d’un sursis probatoire pendant trois ans avec obligation de travail, obligation de soins, et l’interdiction de se rendre à Rueil-Malmaison. Le jeune homme passera les 12 prochains mois en prison, provoquant l’éclat en sanglots de sa conjointe dans la salle.
Le prévenu devra indemniser ses victimes au titre du préjudice moral et des frais de justice, soit une somme supérieure à 12 000€. L’homme est désormais inscrit au fichier national des délinquants sexuels, lequel l’oblige à devoir pointer au commissariat tous les six mois pour indiquer son adresse. Malgré la condamnation, l’interrogation de la victime présente est restée sans réponse :
« Comment est-ce qu’on peut éprouver du plaisir en faisant cela ? »
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