Rouen | Un oncle condamné à du sursis pour des agressions sexuelles sur sa nièce mineure

La maman a déclaré aux enquêteurs ne pas avoir voulu déposer plainte dans le but de « garder cela en famille »

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Un homme de 67 ans condamné à deux ans de prison avec sursis pour avoir agressé sexuellement à plusieurs reprises sa nièce, mineure, en 2008.

Un homme jugé à Rouen pour avoir agressé sexuellement sa nièce : « Il me dégoûte »

Un homme a été jugé par le tribunal correctionnel de Rouen, jeudi 11 juin 2020, pour avoir agressé sexuellement à plusieurs reprises sa nièce, mineure, en 2008.

Le tribunal correctionnel de Rouen a jugé un homme de 67 ans, jeudi 11 juin 2020, pour avoir, à plusieurs reprises, agressé sexuellement sa nièce, dans les Côtes-d’Armor.

Un photographe jugé à Rouen pour avoir agressé sexuellement ses modèles, parfois mineures « Il a mis sa main dans mon pantalon »

L’affaire débute le 22 janvier 2009, lorsqu’un procureur de la République des Côtes-d’Armor est destinataire d’un signalement pour abus sexuel émanant d’un établissement scolaire.

Le conseiller principal d’éducation de l’établissement explique dans son courrier, qu’Hélène* se serait confiée à lui en indiquant avoir subi plusieurs agressions sexuelles par son oncle durant les fêtes de Noël.

Le parquet ouvre une enquête judiciaire.

Hélène est entendue par les enquêteurs et dénonce des gestes et des comportements déplacés de la part de son oncle:

« Il me mettait des mains aux fesses comme il disait bonjour ».

La jeune femme, mineure au moment des faits, décrit trois épisodes ayant eu lieu au domicile de son oncle, où il lui aurait touché la poitrine.

Quelques jours plus tard,

« Il a mis sa main dans mon pantalon et à toucher mon sexe ».

Elle indique aux policiers avoir été victime d’une dernière agression sexuelle alors qu’elle se trouvait allongée sur le lit :

« Il s’est couché à côté de moi prétextant vouloir regarder la télévision et m’a touché la poitrine. Je l’ai repoussé en l’insultant de porc ».

La maman déclare aux enquêteurs ne pas vouloir déposer plainte dans le but de « garder cela en famille » et ajoutant ne pas être étonnée en raison du fait que l’oncle de sa fille aurait été licencié quelques années auparavant de la Chambre du commerce et d’industrie de Rennes « pour avoir eu des gestes déplacés ».

La sœur de la victime explique, lors de son audition, avoir reçu les confidences de sa sœur et que son oncle avait déjà posé plusieurs fois sa main sur ses cuisses lors du repas de Noël.

Dans le même temps, le procureur de la République de Rouen, commune de résidence du suspect, reçoit un courrier de l’oncle en question, dans lequel il demande à être entendu, tout en s’accusant d’avoir :

« Il y a 25 ans tenté de pénétrer dans le lit de la mère de la victime afin d’obtenir une relation sexuelle avec elle », indique le tribunal.

Placé en garde à vue, l’homme reconnaît les faits et explique ses agissements par « son mal-être et sa problématique alcoolique ».

Il explique avoir touché le sexe de sa nièce et avoir voulu s’excuser ensuite. Il indique avoir entamé un suivi thérapeutique depuis les faits et avoir arrêté les alcools forts.

À l’audience, jeudi 11 juin 2020, Dominique* revient sur ses déclarations et sur sa lettre, indiquant ne plus se souvenir :

« Certaines choses n’ont jamais eu lieu ».

Il reconnaît uniquement avoir touché le sexe de sa nièce lors du jeu en famille. Il réfute catégoriquement les deux autres faits.

Présente à l’audience et devenue majeure depuis, Hélène* peine à s’exprimer, la voix encombrée par les larmes. Elle explique être tombée dans une dépression sévère avec des phases de boulimie et d’anorexie.

Devant les juges, elle maintient ses accusations :

« Il est dans le déni. Depuis 10 ans, je souffre, il me dégoûte ».

L’avocat d’Hélène dénonce avec véhémence le comportement « odieux » du prévenu ajoutant « qu’à son déni s’ajoute le mépris ».

Il se constitue partie civile au nom d’Hélène et demande le renvoi sur intérêts civils afin de pouvoir chiffrer précisément le préjudice de sa cliente.

Pour le ministère public, le prévenu avait « l’occasion de se libérer, d’apaiser les tensions familiales, mais en se murant dans son déni, il l’a ratée ».

Il estime que les déclarations de la victime, les témoignages recueillis et les propres aveux du prévenu sont suffisant pour prouver « les dix années de souffrance de cette jeune fille ».

Il requiert 18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire pendant deux ans comprenant une obligation de soins, l’interdiction de contact avec sa nièce et l’interdiction de paraître à son domicile.

Pour le conseil de prévenu demande une peine avec sursis probatoire vu l’absence d’antécédents judiciaires. Selon lui, son client ne conteste pas les faits, « il ne s’en souvient pas dix ans après » et estime qu’à l’audience son client a assumé ses responsabilités « comme il les a assumés en rédigeant cette lettre au procureur ».

Le tribunal déclare Dominique coupable et le condamne à la peine de deux ans d’emprisonnement avec sursis et ordonne son inscription au fichier des délinquants sexuels.**

*Le prénom a été modifié
**Cette peine est susceptible d’appel. Toute personne est présumée innocente tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées.

 

Source : actu.fr

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