Romorantin | Un père accusé d’agression sexuelle par sa fille de 10 ans est relaxé

Séparé de la mère de sa fille depuis plusieurs années, ce père reçoit un week-end sur deux son enfant, chez lui, à Romorantin, ainsi que la moitié des vacances scolaires.

Ce week-end d’août 2016, la petite appelle sa mère tard dans la nuit.

Elle lui dit qu’elle s’est réveillée parce que son père lui a touché le sexe.

La mère appelle aussitôt les gendarmes.

A leur arrivée, l’homme est sous l’emprise de l’alcool.

Il est ramené à la gendarmerie, la petite, âgée de 10 ans à l’époque des faits, confiée à sa mère.

« Je n’ai jamais touché ma fille », insiste le père jugé, la semaine dernière, par le tribunal correctionnel de Blois.

« Pourquoi est-ce que l’on a cette petite fille qui porte ces accusations ? » l’interroge la présidente, Maggy Deligeon.

« Je ne sais pas.

Ça fait un an et demi qu’on se pose la question avec ma famille. »

Le prévenu émet cependant une hypothèse : il concède qu’il s’est un peu moins occupé de la fillette depuis l’arrivée d’une petite sœur.

« J’ai toujours pris mon rôle de père à cœur, même si je ne suis pas un père parfait. »

Six mois de prison avec sursis requis Me Lydie David, avocate de la mère et de la fille, déclare que la fillette « ne peut pas mentir car elle aime profondément son papa. Quel serait l’intérêt pour cette enfant d’aller raconter n’importe quoi ? », interroge le conseil.

Le substitut du procureur, Christian Magret, est d’accord avec l’avocate de la partie civile.

Il souligne la « constance » et la « persistance » dans les propos de l’enfant.

En défense, Me Aurore Douady dénonce « une enquête menée à charge depuis le placement en garde à vue de monsieur. Il était déjà condamné avant d’être jugé. »

Pour l’avocate, « dans ce dossier, c’est uniquement la parole de l’un contre la parole de l’autre. »

Elle regrette que les investigations aient été « limitées », indiquant que des personnes qui n’ont pas été interrogées auraient pu l’être.

Elle reprend aussi l’audition de l’enfant par les gendarmes, soulignant que les « réponses sont suggérées » et les « questions fermées. »

Le conseil note également que la petite fille n’emploie pas des mots de son âge lorsqu’il est question des faits.

Elle plaide la relaxe.

Alors que le parquet avait requis six mois de prison avec sursis, le tribunal a relaxé le père au bénéfice du doute.

Source : La Nouvelle République

Source(s):