La Réunion | Un homme relaxé des accusations d’agressions sexuelles sur sa fille de 4 ans

Le procès s’est déroulé au tribunal de Champ-Fleuri. Poursuivi pour des agressions sexuelles sur sa fille qui avait quatre ans à l’époque des faits, en 2013, le prévenu de 35 ans avait été placé sous contrôle judiciaire depuis juillet de la même année.

“Je ne vois plus du tout ma fille depuis cette époque.

Je ne sais pas où elle est”, explique-t-il en tremblant à la barre.

Durant près de deux heures, il va affronter à nouveau et en détail ce qu’on lui a longuement reproché ces dernières années.

Déjà séparé de sa femme à la naissance de son enfant, l’homme a refait sa vie et partage la garde de la fillette avec son ex-femme, dans une entente cordiale.

La mère découvre pourtant des séries de gestes étranges chez sa fille.

Les révélations de la fillette, interrogée par sa mère puis sa tante, laissent supposer des attouchements par le père.

Les comportements “hyper-sexualisés” dont donne lecture la présidente du tribunal, sont éloquents.

À tout juste quatre ans, elle est capable de mimer un acte sexuel, et semble donner une importance démesurée à son géniteur, en parlant de lui comme de son “amoureux”.

Convoqué à Malartic pour s’expliquer, le père est mis devant le fait accompli.

Il clame son innocence, mais tente également de trouver des explications de manière brouillonne tout en évoquant un complot de la mère.

“Il a dû s’expliquer sur des faits hallucinants.

Mais il est difficile de conserver des propos clairs et sereins dans un tel contexte”, note son avocat Fabrice Saubert.

“ça a joué contre lui à ce moment-là”.

De son côté, et essuyant régulièrement la sueur qui perle sur son front, l’homme à la barre semble absent.

Les réquisitions de Valérie Mascarin, substitut du procureur l’ont semble-t-il mis KO debout.

Pour le ministère public, il apparaît évident que “la manière de s’expliquer du prévenu est ambiguë”.

Le climat décrit entre le père et sa fille “est incestueux”.

Trois ans de prison dont 18 mois avec sursis seront requis à l’encontre de ce paternel indigne.

Cette fois pourtant, les charges qui pèsent vont être méticuleusement décortiquées lors de l’audience par Me Saubert.

Peu à peu des contradictions émergent, et le crédit apporté à la parole de la fillette, vacille.

“C’est une jeune fille qui a vu des choses qu’elle ne devait pas voir, d’une manière ou d’une autre.

Mais en aucun cas, il n’y a eu des attouchements sexuels”, poursuit le conseil du prévenu.

Ce dernier n’hésitera d’ailleurs pas à secouer lui-même le jeune père lors du procès, en le priant avec insistance d’être précis dans ses explications.

Un coup de pouce bienvenu pour éclairer des interprétations confuses.

Une stratégie qui a parfaitement porté ses fruits, puisque l’homme a été relaxé des charges retenues à son encontre.

“Mon client a accueilli le verdict en pleurant. C’est un véritable soulagement pour lui, après ces quatre années où il ne savait pas ce qui allait se passer”, a conclu l’avocat.

Source : Clicanoo

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