La Réunion | Cinq ans avec sursis pour un viol sur une mineure

Reconnu coupable de viol sur mineure, G. V, 17 ans au moment des faits, a été condamné à 5 ans de prison avec sursis. En juin 2010, lors d’une fête à la Rivière Saint-Louis, il a violé une jeune fille de 12 ans et demi.

Soulagement.

C’est le sentiment ressenti, hier, par l’ensemble des personnes présentes lorsque le président Michel Carrue a rendu le verdict.

Soulagement de la victime, maintenant âgée de 19 ans, que les jurés ont crue.

Les faits.

Depuis deux ans, la petite M.A., âgée de 15 ans, inquiète les éducateurs sociaux.

“Son comportement avait beaucoup changé.

Avant c’était un ange et elle est devenue un démon”, explique la mère de la victime à la barre.

Entendue par des éducateurs en mars 2012 à la demande du parquet de Saint-Pierre, l’adolescente raconte que deux ans auparavant, en 2010, elle a été violée par un garçon lors d’une soirée chez des amies.

Les investigations des gendarmes permettent de retrouver le jeune homme.

Placé en garde à vue, G.V., un peu plus de 17 ans, va reconnaître les faits devant les enquêteurs et le magistrat instructeur avant de revenir sur ses déclarations durant l’instruction, affirmant que la relation était consentie et qu’il a avoué sous la pression des gendarmes.

Une ligne de défense qu’il maintient envers et contre tout devant la cour.

Longuement interrogé, le jeune homme, pourtant maintenant âgé de plus de 20 ans, va montrer une certaine timidité.

A chaque question, il se retourne vers son avocat.

Il bafouille, s’embrouille avant de se murer dans le silence.

On l’imagine alors très bien, quelques années auparavant, devant des enquêteurs chevronnés, subir, sans avocat, durant 48 heures pas moins de 7 interrogatoires.

“A des moments, on raisonne en terme de survie et on peut reconnaître tout et n’importe quoi”, soulignera Me Guillaume Albon durant sa plaidoirie.

En face, une jeune femme qui ne va pas changer de version, racontant son histoire d’une manière tellement détachée que cela peut paraître surprenant.

“J’ai tourné la page.

Mais, je suis ici simplement pour qu’il dise la vérité”, expose-t-elle.

Des explications qui ont convaincu son conseil Me Bruno Raffi.

“Je suis intimement persuadé que cette jeune fille a été violée, attaque le conseil.

On tente de la faire passer pour une coupable, pour une fille facile du haut de ses douze ans et demi.

Elle ne peut pas avoir inventé ces faits.

Elle est victime et elle a été victime.

C’est une évidence”.

Pour l’avocate générale Fabienne Dupray-Coupry, la culpabilité ne fait aucun doute.

“Les faits ne présentent aucun difficulté.

Plusieurs éléments démontrent que la pénétration s’est faite sous contrainte.

Elle a toujours été constante, tandis que lui a beaucoup varié”, remarque la magistrate.

“Certes, il ne présente pas de risque de récidive et c’est un gentil garçon, mais, il ne montre aucune empathie pour la victime et cela est inquiétant”, souligne-t-elle en requérant 5 ans de prison dont 3 ferme.

“Dans ce dossier, c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre.

Comme souvent, il n’y a pas eu de témoin.

On peut aussi imaginer, que cette toute jeune fille a eu peur d’avouer qu’elle avait perdu sa virginité comme cela, dans une fête, avec un jeune homme qu’elle ne connaissait pas”, plaide Me Guillaume Albon en défense.

“Toute la journée, il vous a martelé, comme un disque rayé, je ne l’ai pas forcée.

Il s’est mal comporté, il a été opportuniste, mais ce n’est pas un violeur”, termine le conseil en demandant l’acquittement.

Soulagement pour l’accusé.

Même s’il est reconnu coupable d’avoir commis un viol, la cour a décidé de ne pas l’envoyer en prison, le condamnant à 5 ans avec sursis.

Une peine qui peut sembler clémente au regard du crime, mais qui reflète le dossier et cette journée.

Source : Clicanoo

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