Rennes | Un pédo restera en prison jusqu’à son procès en appel
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 03/09/2024
- 08:35
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La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a refusé de remettre en liberté un ancien manutentionnaire d’Airbus, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), qui a fait appel de sa condamnation pour les viols et agressions sexuelles sur deux de ses belles-filles à Muzillac et Val-d’Oust (Morbihan) entre 2013 et 2015.
Il comptait retourner vivre chez ses parents, à Penvénan, avant son procès en appel.
L’homme avait été condamné en novembre 2023 par la cour criminelle départementale (CCD) du Morbihan à douze ans de réclusion criminelle pour les viols et agressions sexuelles incestueux qu’il aurait infligés aux filles de deux de ses compagnes, dont celle avec qui il est toujours actuellement.
Entre ses 8 et 10 ans
Son ancienne belle-fille, aujourd’hui âgée de 19 ans, avait révélé à sa mère avoir été « victime d’abus sexuels de la part de son beau-père » entre 2013 et 2015, c’est-à-dire entre ses 8 et 10 ans, à Muzillac.
Lors du premier procès, la jeune fille, en pleurs, avait d’ailleurs été incapable de faire le récit ce qui lui était arrivé, a-t-il été relaté ce jeudi 29 août 2024 lors de l’audience publique de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes.
Placé en garde à vue et entendu par le juge d’instruction, alors qu’il avait refait sa vie entre-temps « avec une mère de trois enfants », il avait d’abord reconnu les faits sur sa première belle-fille et avait aussi révélé avoir forcé sa belle-fille actuelle à lui pratiquer « une fellation ».
Mais il s’était finalement rétracté.
Sa belle-fille actuelle, aujourd’hui âgée de 15 ans, a pour sa part « toujours affirmé que son beau-père n’avait jamais abusé d’elle » au domicile familial de Val-d’Oust.
Douze ans de réclusion criminelle
Avant son premier procès, à l’été 2023, une « prolongation exceptionnelle » de sa détention provisoire avait même été ordonnée par la chambre de l’instruction rennaise pour que ce chauffeur-livreur de 51 ans ne recouvre pas la liberté.
Il avait par la suite été condamné à douze ans de réclusion criminelle mais il a fait appel et garde le même projet : celui de retourner vivre chez ses parents, à Penvénan, jusqu’à sa comparution devant la cour d’assises d’appel de Loire-Atlantique dans les toutes prochaines semaines.
« Des pressions en garde à vue »
Depuis le début de l’année 2024, le quinquagénaire – jamais condamné avant cette affaire – a changé d’avocat : celui qui est désormais défendu par Me Vincent Gicquel affirme toujours avoir subi « des pressions en garde à vue » pour faire des aveux.
D’ailleurs, son ancien avocat aurait « plaidé le contraire » de ce qu’affirmait Stéphane Chassagnard devant la cour criminelle, a affirmé Me Vincent Gicquel devant les juges rennais. L’avocat vannetais déplore aussi les « drôles de circonstances » dans lesquelles ses aveux ont été faits. Il semble donc avoir bon espoir d’obtenir son acquittement à Nantes.
Maintien en détention
L’avocat voulait donc que son client puisse « être jugé dans de bonnes conditions » et « en ayant préparé sa défense ».
Le mis en cause avait d’ailleurs « une totale liberté » pendant « la première année d’enquête » et n’a « jamais essayé de s’enfuir« . Il pouvait donc s’installer dans les Côtes-d’Armor, puisque « les victimes sont domiciliées dans le Morbihan et en Ille-et-Vilaine ».
Mais si « on le voit mal partir dans une cavale digne du grand banditisme, la concrétisation d’un risque pénal de douze ans peut avoir des conséquences sur le comportement de l’intéressé », a objecté l’avocat général.
« Ça fait trois ans que je suis enfermé alors que je n’ai rien fait. »
A pour sa part soufflé le quinquagénaire.
Mais ce dernier n’a manifestement pas convaincu ses juges puisqu’il a été maintenu en détention.
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