Rennes | Condamnés en 2005, ils récidivent

La chambre de l’instruction de Rennes a décidé de maintenir en détention un homme de 46 ans reconnu coupable de viols sur mineurs au procès des pédocriminels d’Angers en 2005.

Avec son frère, également condamné, ils sont impliqués dans l’agression sexuelle d’un garçon de quatre ans à Nantes. Ce nouveau passage à l’acte pose la question du suivi sociojudiciaire des pédophiles.

En février 2018, la sœur des deux pédophiles se rend au commissariat de police de Nantes pour expliquer que ses frères sont régulièrement en contact avec des enfants, alors que leur suivi sociojudiciaire leur interdit formellement de rencontrer des mineurs.

Les deux hommes ont été condamnés à 17 ans et 19 ans prison au procès des pédophiles d’Angers en 2005. Pédophiles notoires, déjà condamnés à l’époque, ils ont été reconnus comme faisant partie des organisateurs du réseau. Le procès d’Angers, le plus grand procès d’assises en France, impliquait 66 accusés et 45 victimes.

Parents, oncles, grands-parents, voisins utilisaient les enfants des uns et des autres, âgés de 6 mois à 6 ans, comme objets sexuels lors de différentes orgies dans la région angevine. À l’époque déjà, le procès mettait en lumière le manque de suivi des délinquants sexuels. Plusieurs accusés étaient sous contrôle judiciaire au moment des viols d’enfants, de 1999 à 2002, dont l’un des frères à nouveau accusé d’agression sexuelle à Nantes.

« J’ai peur de mon frère »

Ces nouveaux faits se sont déroulés alors qu’il était hébergé chez une mère de famille dans la région nantaise début 2018, il a dormi avec son petit garçon de 4 ans et l’a masturbé. Son frère, qui a assisté à la scène, est poursuivi pour « non-dénonciation de mauvais traitements ». « J’ai peur de mon frère, déclare-t-il à l’audience, demandant sa remise en liberté sous contrôle judiciaire. Je ne voulais pas que ça recommence comme à Angers ».

Les deux hommes, qui ont effectué leur peine de prison, avaient pourtant interdiction formelle de fréquenter des enfants, dans le cadre de leur suivi sociojudiciaire. « Un protocole qui n’est visiblement pas respecté », admet l’avocat général, en requérant le maintien en détention. Une magistrate concède à demi-mot « qu’il est impossible de contrôler les pédophiles une fois qu’ils sont sortis ».

Le mis en examen reste cependant en détention provisoire « au moins jusqu’à l’organisation d’une confrontation » avec son frère. Ce dernier n’a pas fait de demande de remise en liberté.

Source : letelegramme.fr

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