Remoulins | Trois ans ferme pour l’agression sexuelle de son cousin

non

« je croyais être dans un rêve, un monde parallèle »
Accusé d’agression sexuelle sur son jeune cousin, il écope de quatre ans d’emprisonnement dont trois ferme. Il sera prochainement inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Âgé de 30 ans, Tony, responsable dans un magasin alimentaire, a été jugé devant la chambre correctionnelle du Gard le 12 janvier 2023. Il a été condamné pour agression sexuelle imposée à son cousin, mineur au moment des faits.

La victime aurait subi des attouchements entre le 1er janvier 2014 et le 25 mars 2018 par son cousin, qui se considérait comme son père, alors qu’il l’hébergeait dans plusieurs communes dont Remoulins. Une plainte est déposée en juin 2018.

Un monde parallèle

À la barre, les témoignages sont éloquents. Tony reconnaît avoir, lorsqu’il avait entre 21 et 25 ans, masturbé son cousin, 7 ans au moment des faits, à deux reprises, alors qu’ils dormaient ensemble.

Des actes qu’il confie avoir effectué alors qu’il fumait beaucoup de cannabis :

« je croyais être dans un rêve, un monde parallèle »

, déclare-t-il, reconnaissant fumer depuis l’âge de 14 ans.

Dans les échanges avec la famille de la victime avant la plainte, il essaie de la convaincre :

« S’il vous plaît ne le dites à personne, ce n’est vraiment pas de moi, tout était dans mon rêve »

Le jeune garçon raconte s’être d’abord confié à son meilleur ami, qui l’a poussé à le dire à sa mère.

« Je refusais d’aller porter plainte. J’avais honte de parler (…). Lorsqu’il me touchait j’avais peur, je faisais semblant de dormir ».

Sa maman décrit comment son enfant s’est effondré en lui expliquant ce qu’il se passait.

« À ce moment-là, vous voyez tout s’écrouler, je ne savais pas comment réagir. Je considérais Tony comme mon propre fils… Ils se douchaient ensemble mais il était censé garder son caleçon, jamais on ne s’imagine le pire ».

Elle décrit aujourd’hui son fils comme un garçon transformé, qui ne communique plus.

Rôle de protecteur non rempli

L’expert psychiatrique évoque la difficulté de Tony à accepter l’homosexualité de son frère. « Son examen ne relève pas de perversion ni de pédophilie » mais « une grande immaturité » et un manque d’assurance sur le plan affectif.

« La victime a dénoncé des faits d’abus sexuel d’une personne qu’il considérait comme son père, amorce l’avocat général. Une relation fusionnelle (…). Il y a un écart d’âge et il devait jouer un rôle de protecteur, qu’il n’a pas rempli. Il a plutôt abusé de lui et a profité de son innocence car, à cet âge, nous pouvons parler d’innocence. Supposons qu’il n’y a eu que deux masturbations, c’est deux de trop ».

Il rappelle aussi les propos mensongers lors des différentes auditions de Tony avant d’obtenir les aveux.

« Tony arrive avec une honte, une fragilité mise en avant par l’expert-psy. Il a une profonde colère contre lui-même et vous demande d’être neutre et objectif, puisque vous faites face à un dossier qui oblige à condamner, avance l’avocat de la défense, Me Ferri. Que ce soit dans la chambre, dans la salle de bain ou autre c’est une infraction pénale ».

Après les excuses du prévenu, le juge annonce sa condamnation suivant les réquisitions du procureur.

Tony est reconnu coupable d’agression sexuelle sur mineur et condamné à quatre ans d’emprisonnement dont trois ans ferme, un an de sursis probatoire avec l’obligation de formation de travail et de soin.

Il a également l’interdiction de participer à des associations ou de travailler en relation avec les mineurs. Il devra verser 5 000 € de dommages et intérêts à la victime et 2 000 € à sa mère. Enfin, Tony sera inscrit dans le fichier des délinquants sexuels.

Source(s):