Quimper | Quatre ans de prison pour viol sur mineur

Un pédophile âgé de 58 ans a été condamné par le tribunal de Quimper, ce jeudi, à quatre ans de prison pour des agressions sexuelles sur cinq fillettes à Brest, Landrévarzec et Crozon.

(Photo d’illustration -Archives Le Télégramme)

Malgré une peine de quatre ans ferme prononcée, le prévenu ne sera pas nommé, dans l’unique but de protéger ses victimes. Cinq victimes. Âgées de 4 ans à 15 ans au moment des faits.

« J’ai la conscience tranquille. Je suis innocent »,

affirme-t-il, devant le tribunal de Quimper.

Pendant la durée de l’audience, même acculé dans ses contradictions, dans des mensonges par la présidente Béatrice Dupuis, il n’a de cesse de nier. De se voiler la face.

Lorsque Béatrice Nectoux, requiert sept ans de prison ferme avec mandat de dépôt, il craque et pleure.

« Chaque victime a son propre récit et aucune d’elles n’a cherché à en rajouter »,

souligne le parquet. Citant Victor Hugo, Me Pierre Gentric tente de défendre son client :

« La rumeur est la fumée du bruit. Nous ne sommes pas au café du commerce mais devant un tribunal. C’est un homme isolé qu’on ne veut plus voir ».

Un coupable idéal ?

Sceller le silence, libérer la parole

L’origine de l’affaire, c’est la crainte légitime d’une mère, soupçonnant que sa fille a été abusée. Cette mère, c’est la fille du prévenu. La victime est sa petite-fille de 9 ans.

« Est-ce que toi aussi, quand tu étais petite grand-père te caressait la choupinette ? »,

demande la fillette à sa maman, ce 20 mai 2016.

N’écoutant que son instinct protecteur, elle met son père dehors et se rend dès le lendemain porter plainte. Les enquêteurs remontent le fil des victimes jusqu’en 2007.

« Ce jour-là, je portais une robe de la Reine des Neiges qui tourne. J’ai eu très mal quand il a voulu enfoncer son doigt dans ma nénette »,

raconte la fille de la compagne du fils du prévenu, alors âgée de 4 ans.

« J’avais 11 ans. C’était Halloween. Il m’a touché les fesses. Il m’a allongée de force sur le canapé.

J’ai essayé de le repousser. Il était sur moi.

Il m’a fait mal aux poignets car je me débattais. Puis il a dit : c’est notre petit secret »,

témoigne la demi-sœur de la fille du prévenu, seule victime présente à l’audience. Des mots qui ont scellé son silence pendant quatre ans. Elle parle maintenant. Regarde son agresseur dans les yeux. Une forme de thérapie pour pouvoir avancer dans sa vie de femme.

« Pas vu, pas pris »

L’attitude du prévenu, accroché à la barre, marmonnant de façon incompréhensible, coupant la parole d’une voix monotone pour se livrer à d’étranges digressions, agace la présidente qui hausse le ton à plusieurs reprises. Choque la procureure quand il dit au sujet d’une victime et son frère :

« Ce sont des enfants vicieux qui ne respectent rien. Ils bousillent une maison en cinq minutes ».

« Considérez-vous que vous êtes vicieux ? »,

demande-t-elle.

« Non Madame », répond-il.

Au milieu des lectures de nombreux témoignages de proches auditionnés, elle relève une phrase, celle d’une ex-compagne :

« Il me demandait de me raser le sexe pour ressembler à une petite fille »

ou encore un conseil que le prévenu donnait à son fils aujourd’hui en prison :

« Pas vu, pas pris ».

Source : letelegramme.fr

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