Quimper | Pas de prison pour celui qui offrait des sex-toys à sa belle-fille…

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Pédocriminel En liberté

La mère réalisait des photos de sa jeune fille en lingerie pour les montrer à son compagnon…
Le tribunal reconnaît le quinquagénaire coupable de corruption de mineur mais le relaxe pour les faits d’agression sexuelle. Il est condamné à 24 mois de prison avec sursis…

Un quinquagénaire du Pays bigouden a été condamné, jeudi 17 juin par le tribunal de Quimper, à 24 mois de prison avec sursis.

Il était poursuivi pour corruption de mineur sur sa belle-fille.

La jeune femme âgée de 21 ans, témoigne difficilement :

« Je reproche à ce monsieur de m’avoir touché la poitrine. Je reproche à ce monsieur de s’être impliqué très fortement dans ma vie intime. Je reproche à ce monsieur de m’avoir envoyé des messages à caractère sexuel ».

L’émotion est palpable au tribunal correctionnel. À la barre, un homme de 56 ans, qu’elle surnommait autrefois « Papou », comparait pour corruption de mineur et agression sexuelle sur sa belle-fille, entre 2015 et 2017.

Tout commence en 2007. Lorsque le prévenu s’installe chez sa conjointe, dans le sud du Pays bigouden.

La victime, qui ne connaît pas son père biologique, évoque un climat compliqué à la maison avec un beau-père sévère : coups de martinet, mains scotchées sur la table… Puis, à sa puberté, elle remarque des intrusions de cet homme dans son intimité.

Un jour, il va même jusqu’à lui toucher la poitrine. Le prévenu, qui a un enfant de 26 ans issu d’une précédente union, évoque une blague. Il serait tactile aussi.

Ce « blagueur » va même jusqu’à aller offrir des sex-toys à sa belle-fille pour Noël.

De temps en temps, il lui achète même des préservatifs et lui pose des questions sur sa vie sexuelle avec ses petits amis.

La victime, qui a 16 ans au moment des faits, reçoit aussi régulièrement des messages à caractère sexuels.

Mais que fait donc la mère ? Cette photographe de métier réalise des photos de sa fille en lingerie pour les montrer à monsieur. Notons que tout au long de la procédure, elle prendra systématiquement la défense de son conjoint. Elle n’est pas présente à l’audience ce jeudi.

« On n’est pas une gamine à 16 ans », note le prévenu soulignant aussi qu’elle « n’était pas une oie blanche » et qu’il faisait simplement « de grosses blagues ».

Une grosse blague qui fera fuir la jeune femme.

À 17 ans, elle quitte le domicile et se réfugie chez les voisins. Des voisins qui l’emmèneront pour vivre avec eux. Des voisins qu’elle considère aujourd’hui « comme ses parents ».

La jeune femme affirme :

« Je suis partie car c’était toxique à la maison. Je ne me sentais pas en sécurité. Ma mère n’était pas en mesure de me protéger ».

L’avocate de la victime, note :

« C’est tout de même inquiétant de voir comment ce monsieur prend ces faits à la légère. Mais on parle quand même d’un beau-père qui offre des sex-toys à une adolescente ».

L’avocate ajoute :

« Il n’a pas l’air de se rendre compte des conséquences. Elle reste aujourd’hui très marquée. Elle a été victime d’une dépression ».

Le procureur Dominique Tailhardat indique :

« Elle a été obligée de fuir son domicile familial car elle ne s’y sentait pas en sécurité ».

Puis déplore :

« Une atmosphère malsaine » et des « comportements simplement odieux ».

Il requiert 18 mois de prison avec sursis.

Pour la défense du prévenu, Me Stéphane Citharel évoque que son client a :

« Une personnalité proche de Jean-Marie Bigard et qu’il n’avait aucunement l’intention de faire du mal ».

Le conseil souligne aussi que la jeune femme :

« Amplifie beaucoup, qu’elle en rajoute ».

La victime est en pleurs. Le tribunal reconnaît le quinquagénaire coupable de corruption de mineur mais le relaxe pour les faits d’agression sexuelle.

Il est condamné à 24 mois de prison avec sursis et est désormais inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

Il devra aussi verser 2 600 € à la victime.

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