Quimper | L’enseignant consommateur de pédopornographie écope de prison avec sursis !

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Il lui est désormais interdit de travailler avec des mineurs
Vingt mois de prison avec sursis probatoire, c’est la peine dont a écopé cet homme âgé de 29 ans qui a aussi été condamné à une obligation de soins. Il lui est désormais interdit de travailler avec des mineurs et est inscrit au Fijais (*).

Me Appéré tonne :

« Le problème est de savoir si le prévenu a sciemment consulté et partagé ces images à caractère pédo-pornographique. Monsieur le procureur, il vous appartient d’apporter la preuve de l’infraction ! Or tout se passe comme si l’infraction était établie par la seule enquête de police ».

Lunettes sur la tête qu’il a un peu rentrée dans les épaules, l’avocat de la défense n’est nullement intimidé par l’interrogatoire du prévenu auquel vient de se livrer le procureur Doubliez en « mode garde à vue », allant jusqu’à brandir sous les yeux du jeune homme la copie d’un jeu de photos pornographiques qui met en scène des enfants.

L’expression d’un agacement, sans doute, face aux arguments et contradictions d’un prévenu luttant pied à pied pour expliquer comment 270 images pédopornographiques ont atterri sur le disque dur de son ordinateur, parmi 3 000 images pornographiques.

Dans une apparente sincérité il oppose :

« Oui je regarde des images et des films pornographiques en téléchargement. Jamais de la pornographie mettant en scène des enfants ».

L’action d’un logiciel de téléchargement automatique ne faisant pas le tri des contenus visés pénalement est, selon lui, à l’origine de sa présence devant les juges, du tribunal correctionnel de Quimper.

La juge Kamenoff interroge :

« Et les mots-clés que vous utilisez, même s’ils sont en anglais, ils font bien potentiellement référence à des contenus mettant en scène des enfants ? »

L’homme se contente de répondre :

« Ce sont des mots-clés que j’ai utilisés pour justement installer des filtres ».

La juge relève aussi l’utilisation de deux adresses IP, dont une correspondant à l’ordinateur de la mère du prévenu. Ce qui vaudra d’ailleurs à cette dernière un placement en garde à vue dans les premiers temps de l’enquête.

Le procureur, pointe à son tour à celui qui est enseignant en lycée depuis 2018 :

« Comment expliquez-vous que les fichiers portant des noms pourtant évocateurs aient été ouverts ? »

Et de pousser le questionnement sur la signification du mot « teens », « adolescent » en anglais.

Le prévenu, qui assume parfaitement sa consommation de films du genre, reconnaît une addiction à cette forme de sexe et indique avoir engagé des soins pour s’en libérer, et répond :

« Mais pas en pornographie ».

Me Appéré rugit :

« C’est bien ce que je craignais ».

Soulignant l’absence d’éléments intentionnels, il pose :

« L’amalgame ! La consommation de pornographie n’est pas une infraction pénale, même quand l’addiction est établie ».

Estomaqué par les deux ans de prison dont un avec sursis requis par le ministère public, l’avocat de la défense a plaidé la relaxe en conclusion de sa démonstration, et s’exclame :

« Un bannissement social, humain ! »

Le tribunal a condamné le prévenu à 20 mois de prison avec sursis, à une obligation de soins et de travail. Il lui est en outre prononcé une interdiction de travailler avec des mineurs. Il est désormais inscrit au Fijais (*).

* Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes

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