Besançon | Agressions sexuelles sur fillettes, six mois ferme pour un ex-élu du Doubs.

Ex-élu municipal, ex-chef de pompiers d’une commune du Doubs, un homme de 41 ans a été condamné hier à dix-huit mois de prison dont douze avec sursis mise à l’épreuve durant trois ans par le tribunal correctionnel de Besançon.

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Est-Republicain

Une quasi audience d’assises pour cette affaire d’agressions sexuelles et corruption commises à l’encontre de trois fillettes dont la propre belle-fille du prévenu, fillettes âgées de 8 à 10 ans au moment des faits qui remontaient à 2010 et 2012.

À la barre, le prévenu, selon le juste mot de Me Pillot-Quenot, partie civile, « nie à demi-mot, donc reconnaît à demi-mot ». L’homme a toutes les explications du monde. Des images pédopornographiques ont été retrouvées dans son ordinateur :

« J’ai besoin d’aller voir certaines choses qui ne m’intéressent pas. J’ai un côté voyeur mais pas pour les enfants. Le gore, les têtes coupées, je n’ai pas envie de voir, pourtant… ».

Le prévenu jouait au “taureau” avec les fillettes dans une piscine :

« On était dans la rigolade, si ça a effleuré des zones, c’était involontaire. Elles étaient assises sur le bout de mes genoux, il a pu y avoir un va-et-vient mais sans toucher mon sexe, elles mentent ».

Il mime le jeu à l’audience, il se laisse aller à un mouvement sexualisé. Le prévenu jouait au docteur avec les fillettes :

« On est resté à faire des jeux sur les parties qu’elle me demandait de soigner. Je leur ai passé la vidéo “le zizi qui chante”, rien, M. le président, ça fait le tour d’Internet, le zizi bouge, c’est rigolo ».

Sale climat dans la commune

Le prévenu se sera ainsi réfugié derrière le registre du jeu au fil de l’audience. Le procureur Molé lance :

« Les jeux sont toujours focalisés sur le bas-ventre, lui ont presque été imposés par les fillettes » avant de requérir trois ans ferme dont dix-huit mois avec sursis.

Partie civile, Me Party rapporte que la belle-fille du prévenu s’est plainte maintes fois à sa mère, en vain :

« Elle en avait marre de n‘être pas crue, elle a inventé un fait plus grave pour que sa mère quitte cet homme ».

À la défense, Me Weiermann a instillé le doute en mettant en cause « des environnements familiaux chaotiques » ; et en démontant la véracité des faits à partir de l’unique mensonge du dossier, celui de la belle-fille du prévenu dont il a d’ailleurs été relaxé : « Elle a incité ses copines à réinterpréter les jeux et les attitudes ».

Cette affaire a suscité un sale climat dans la commune et opposé proches du prévenu parlant d’affabulation et familles des gamines.

Les parents de deux fillettes étaient amis de l’ex-élu condamné, certains ont quitté le Doubs. À la sortie de l’audience, les uns et les autres se sont agressés verbalement.

Source : www.estrepublicain.fr

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