Québec | Pour avoir tué l’homme qui l’a violé, un jeune homme écope de prison à perpétuité

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Quand la justice fonctionne à l’envers et condamne des victimes de pédocriminalité à perpétuité
Le pédocriminel Mathias Breton, a été tué par le jeune garçon qu’il avait violé alors qu’il n’avait que 11 ans. Sa victime, Yan Dugas, vient d’être condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération avant 12 ans pour le meurtre non prémédité de son agresseur,

Yan Dugas est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération avant 12 ans pour le meurtre non prémédité de son agresseur, Mathias Breton, pédophile condamné.

Yan Dugas, 22 ans, a tout pour attirer la sympathie. Petite stature, souffrant d’un TDAH sévère, le garçon a toujours accumulé les échecs à l’école en plus d’être victime d’intimidation.

À l’âge de 11 ans, un entraîneur de soccer devenu son ami va l’attirer chez lui et l’agresser sexuellement.

Le jeune adolescent se met à prendre de la drogue, boit de l’alcool, fugue et commet des délits mineurs. Il tente de mettre fin à ses jours en centre d’accueil.

Ses problèmes de toxicomanie s’amplifient, malgré des thérapies. Entre l’âge de 13 et 18 ans, il sera agressé physiquement et sexuellement à plusieurs reprises.

Notamment par Mathias Breton, un homme qui a déjà fait six ans de pénitencier pour des agressions sexuelles. Ses dernières condamnations remontaient à une quinzaine d’années.

Yan Dugas avait déposé une plainte à la police contre Breton en septembre 2016. En pleine rechute de consommation, le jeune homme a négligé de se présenter aux rencontres avec les policiers.

Le 7 octobre 2016, Yan Dugas aperçoit Mathias Breton devant chez lui, dans Limoilou. Le jeune homme de 18 ans voit rouge et décide de se venger. Il suit Breton chez lui, fume une cigarette et lui propose une activité sexuelle. Les deux se dirigent dans la chambre.

Yan Dugas sort alors le couteau de cuisine qu’il garde toujours sur lui pour sa protection et poignarde le frêle septuagénaire. Le coup au thorax sera mortel.

Le jeune accusé, détenu depuis un peu plus de trois ans, a choisi de plaider coupable au meurtre non prémédité. Il est donc condamné à la prison à perpétuité.

Malgré son parcours de vie très difficile, son geste mérite une peine qui découragera d’autres victimes de l’imiter, ont fait valoir les avocats. La procureure de la Couronne Me Mélanie Ducharme et l’avocat de la défense Me Charles Levasseur ont proposé au tribunal de fixer à 12 ans la période d’inéligibilité à la libération conditionnelle.

Pour les meurtres au second degré, cette période varie selon les cas de 10 à 25 ans.

Le juge Serge Francoeur de la Cour supérieure était d’accord avec les avocats.

«On ne peut pas, dans la vie, se faire justice soi-même, a rappelé le juge au jeune accusé. Je peux comprendre les circonstances, je peux les soupeser, mais je ne peux pas envoyer un message à la société à savoir qu’une victime d’agression sexuelle puisse causer le décès de son agresseur. La façon de faire, c’est ce que vous aviez commencé à faire, c’est que votre agresseur soit poursuivi devant les tribunaux.»

Le juge Francoeur n’est pas surpris de voir un jeune aussi détruit mentalement que Dugas user de violence.

«Je ne veux pas vous excuser, mais je comprends votre situation, a répété le juge à l’accusé. Et surtout, je crois en vous, j’ai confiance que vous allez redevenir un actif pour la société.»

Yan Dugas s’est brièvement adressé au tribunal. Il a dit regretter son geste et a remercié les membres de sa famille présents pour le soutenir.

La procureure de la Couronne a souligné le côté vulnérable de la victime.

Mathias Breton souffrait d’une légère déficience intellectuelle. Connu sous le surnom de «Monsieur Canette» dans le voisinage, il aimait rendre service. Selon les registres du Bureau du coroner, personne n’a réclamé le corps de Mathias Breton après le meurtre.

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