Bayeux | Un sexagénaire reconnu coupable d’agression sexuelle sur mineure

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Il embrasse de force une adolescente de 14 ans
le marteau de la justice, posé
Scales of justice and Gavel on wooden table and Lawyer or Judge working with agreement in Courtroom, Justice and Law concept.
Trois mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur une mineure de 14 ans, le sexagénaire minimise son geste.

Émile* est un sexagénaire célibataire qui a toujours vécu chez ses parents.

Quand il ne travaille pas, il aime bricoler dans son garage, ouvert à tous, car Émile est très connu dans son quartier de Bayeux (Calvados).

On vient le saluer, y réparer son vélo…

En avril 2019, Sacha* (14 ans), petite-fille de l’un de ses voisins, confie à ses parents qu’Émile aurait eu un geste déplacé à son égard.

Cette déclaration va amener le sexagénaire en correctionnelle le mardi 3 novembre 2020.

« Il m’a saisi la mâchoire et embrassée sur la bouche »

« Il m’a pris la tête, m’a saisi la mâchoire et embrassée sur la bouche », confie l’adolescente à ses parents.

Auditionné lors de l’enquête, Émile finit par admettre ce baiser,

« mais sur le coin de la bouche, modère-t-il, sans arrière-pensée, sans quoi que ce soit ».

Pourtant, à l’audience, il revient sur ces déclarations :

« Non, j’ai juste fait un bisou aller retour sur les deux joues, comme d’habitude. Je n’ai pas touché ses lèvres ».

Il explique que son garage donne sur la route, qu’il est toujours ouvert  :

« Les voisins, les enfants, viennent comme ça, bonjour, bonsoir. Certains m’appellent papi. »

3 000 € de préjudice moral sollicités par la partie civile

L’expertise psychiatrique, même si elle le déclare sans dangerosité, ne plaide pas en sa faveur : elle le décrit comme un individu frustré par une sexualité pauvre.

Le père de Sacha, présent à l’audience, déclare que sa fille ne se concentre plus, que sa scolarité est en baisse et sollicite 3 000 euros de préjudice moral.

Le procureur rappelle qu’un simple baiser sur la bouche représente une atteinte sexuelle :

« On n’est pas au sommet de l’agression mais cela peut avoir des répercussions. Maintenant, était-ce intentionnel ? Les déclarations du prévenu en « montagnes russes » caractérisent pour moi l’intention ».

Sont requis 3 mois avec sursis.

L’avocate de la défense parle d’un homme aimable, serviable et gentil avec tout le monde, sans passé judiciaire :

« Son geste a été mal interprété. »

La relaxe est sollicitée.

Trois mois de prison avec sursis

Émile est finalement reconnu coupable et écope de 3 mois de prison avec sursis et de 1 500 euros de préjudice moral.

Il a interdiction d’exercer une activité en contact avec des mineurs durant 10 ans.

S’y ajoute son inscription dans le fichier des délinquants sexuels.

* Emile et Sacha, prénoms d’emprunt.

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