Ladinhac | Une affaire d’atteinte sexuelle découverte par les autorités américaines

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Pédocriminel En liberté

Malgré un flagrant délit rien ne sortira de la maison
photo d'une adolescente tendant la main pour échapper a l'agression
Un homme de 24 ans a été condamné à six mois de prison avec sursis ce mercredi devant le tribunal de Rodez pour atteinte sexuelle sur une jeune fille de 14 ans. C’est l’alerte d’un organisme américain aux autorités françaises qui a permis de déclencher l’enquête et libérer la parole, en 2019.

National Center for Missing and Exploited Children, ce nom ne vous dit certainement rien.

L’ancienne bâtonnier de l’Aveyron, Me Annabel Montels-Estève, a d’ailleurs eu du mal à le prononcer devant le tribunal de Rodez, ce mercredi après-midi.

Pourtant, lors de sa plaidoirie, elle a tenu à saluer le travail de cet organisme privé, fondé en 1984 par le Sénat américain.

Sans son intervention, sa jeune cliente n’aurait certainement jamais été reconnue comme victime d’atteinte sexuelle et de corruption sur mineur.

C’est à l’automne 2019 que cet organisme prévient les autorités françaises de discussions à caractère sexuel sur un célèbre réseau social entre un ouvrier agricole, alors âgé de 24 ans, et une jeune fille, de 10 ans sa cadette.

Une enquête est ouverte.

Elle mène dans le huis clos d’une ferme du petit hameau de Ladinhac, sur la commune de Thérondels à la frontière du Cantal et de l’Aveyron.

L’exploitation est tenue par la famille de la jeune fille, qui a l’habitude d’y passer ses vacances d’été.

Et d’y côtoyer l’ouvrier agricole.

Cet été 2019, celle qu’il considérait jusqu’alors comme sa “petite sœur” devient son “amoureuse”.

La relation est visible de tous et, malgré l’écart d’âge, n’inquiète personne.

Si ce n’est une nuit où l’oncle et la tante de la jeune fille surprennent leur employé dans la chambre de leur nièce.

Rien ne sortira de la maison.

C’est bien plus tard, grâce à l’alerte venue d’Outre-Atlantique, que les enquêteurs découvriront la vérité : cette nuit-là, “il y a eu des caresses” et “une masturbation”, avoue le prévenu.

Devant le tribunal, ce mercredi, il reconnaît également “cette relation” et répond qu’elle était “mâture” et “pouvait dire non” quand la présidente Sylvie Rouanne s’interroge sur le jeune âge de la fille (14 ans).

Le procureur, Bernard Salvador rappelle:

“D’aucuns diront que l’amour n’a pas d’âge mais pas dans notre droit Monsieur : en dessous de 15 ans, le consentement n’existe pas”

La victime, présente dans la salle aux côtés de sa mère, n’a pas eu la force de témoigner.

“Un harcèlement incroyable”

Pour son conseil, Me Montels-Estève déclare:

“ce dossier ne s’arrête pas à ces faits dégueulasses, c’est bien plus qu’une amourette d’été”

En évoquant “un harcèlement incroyable” de l’ouvrier agricole envers sa cliente.

Et de citer:

“Entre 30 et 50 messages par jour, des photos de son sexe envoyé, une photo avec la mise en scène macabre d’un suicide, fusil sur la tempe, si elle arrêtait de lui répondre… On en passe et des meilleures.”

L’avocate s’énerve:

“Et ce qui est insupportable, c’est qu’il n’y a aucune excuse aujourd’hui. Pis, vous ne faites que regarder ma cliente terrorisée d’être sur ces bancs du tribunal. Elle avait 14 ans, 14 ans !”

Avant de s’en prendre à la famille :

“Sans les autorités américaines, personne n’aurait eu vent de cette agression, personne n’a rien dit ! Ce n’est pas très net tout ça quand même”

Un peu plus tôt, l’homme avait indiqué toujours travailler dans l’exploitation agricole.

Son conseil, évoquant un jeune homme “très immature” plaidera:

“On est en vase clos, il faisait presque partie de cette famille et il ne peut pas expliquer l’inexplicable. Il avait de réels sentiments pour cette fille et au départ, on l’a accusé de viol tout de même !”

Le tribunal l’a condamné à six mois de prison avec sursis.

Il devra suivre des soins et ne pas entrer en contact avec la victime durant les deux prochaines années.

Son inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes), requise par le ministère public, n’a pas été retenue.

La présidente lui rappelera en conclusion:

“C’est une faveur”

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