Roubaix | Le kiné profitait des séances pour lui toucher le sexe quand elle avait 15 ans

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Depuis, le pédocriminel est partit s’installer au Maroc
A.K. vit actuellement au Maroc où il exerce peut-être toujours comme kiné. Il a l’interdiction désormais d’exercer ce métier, mais seulement en France.

Il aura fallu quinze années pour que la justice soit rendue en faveur de F., 30 ans aujourd’hui, marquée par une agression sexuelle qui l’a poursuivie tout ce temps.

A.K. a été “condamné” à deux ans de prison avec sursis.

C’était il y a quinze ans, mais elle n’a rien oublié.

Pire, à la barre du tri­bunal, elle explique qu’elle en a gardé un vrai traumatisme dans ses relations amoureuses et que lorsqu’elle a attendu un enfant, elle a craint d’attendre une fille car elle ne voulait pas qu’elle soit elle aussi en dan­ger.

À l’époque des faits, F. a 15 ans et a besoin d’aller voir un kinésithérapeute pour son genou. Elle a affaire au remplaçant du cabinet de Rou­baix où elle a rendez­-vous, pour une dizaine de séances.

Les premières se passent sans incident, mais au fil du temps, le professionnel de santé, A. K., adopte des gestes « bi­zarres » et peu adaptés, remon­tant le long de la cuisse, un peu trop haut.

Un jour, il va jusqu’à toucher son sexe, au­ dessus de la culotte, lui dit qu’elle a de beaux yeux, et ter­mine la séance par « un bisou sur la bouche ».

Elle rentre chez ses parents tétanisés, en ral­longeant le trajet, se deman­dant si tout cela était normal. Elle finit par dire à ses parents qu’elle trouve que « le kiné est bizarre ».

Ils se rendent au cabi­net où le professionnel leur ex­plique qu’il s’agit d’ « une mau­vaise interprétation de ses gestes médicaux ».

C’est cette même ligne de dé­fense que le kinésithérapeute va tenir à la barre du tribunal, où il va même, à plusieurs re­prises, mimer les gestes qu’un soignant peut faire sur la cuisse pour traiter un genou, soutenant qu’elle ment, a mal interprété ses gestes, et expli­quant que les parties du corps communiquent entre elles.

Me Audrey Jankielewicz, pour la partie civile, ne manque pas de noter qu’il n’y a pas de rapport entre les zones touchées sur sa patiente et celles censées com­muniquer avec le genou. Elle rappelle les répercussions que ces gestes ont eues sur sa cliente.

Le procureur demande à la victime si elle est sûre et n’a aucun doute sur le déroule­ment des faits.

F. est franche :

« Aucun. C’est lui qui m’a fait un bisou sur la bouche pour la pre­mière fois ».

Convaincu qu’il ne s’agit pas « d’un souvenir surgi de nulle part », il requiert une peine de deux ans avec sursis, interdiction d’exercer une acti­vité avec mineurs pendant trois ans, et interdiction définitive d’exercer le métier de ki­nésithérapeute et d’ostéopathe en France.

La présidente Auré­lia Devos suit cette réquisition, en rallongeant de deux ans l’interdiction d’exercer une ac­tivité avec des mineurs.

Depuis les faits, A. K. est parti vivre au Maroc.

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