Puy-en-Velay | Une mère incestueuse condamnée à 1 an de prison avec sursis

Poursuivie pour agression sexuelle imposée à son fils, une mère a été condamnée, jeudi, à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay.

L’adolescent âgé aujourd’hui de 16 an, est accompagnée par le service de l’Aide sociale à l’enfance du Puy-en-Velay. © eveil

Le tribunal correctionnel du Puy jugeait, jeudi, une affaire particulièrement douloureuse. Elle concernait des relations incestueuses entre une mère de 40 ans et son fils adolescent, âgé de 16 ans aujourd’hui, absent à l’audience.

Le garçon avait 14 ans, au cours de l ’été 2015, quand l’indicible s’est produit, dans une localité de la périphérie du Puy. 14 ans mais un âge mental de 9 ans, selon les experts psychiatres et psychologues, révélant « la déficience intellectuelle légère de l’adolescent ».

Je ne sais pas comment j’ai pu en arriver là

Il était placé en famille d’accueil depuis son tout jeune âge. Au fil des ans, des liens de confiance avaient pu toutefois être renoués avec sa mère qui semblait s’être affranchie de son passé chaotique avec le père de l’enfant.

Elle a depuis refait sa vie avec un autre et a eu deux autres enfants dont elle a la garde. L’adolescent était accueilli le temps des vacances et les mercredis.

À la fin de l’année 2015, le comportement du garçon a trahi un brusque mal-être qui n’a pas échappé aux enseignants de son collège et aux éducateurs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Des gestes amoureux auraient été échangés durant des mois, sans que la mère ne mette fin à la « curiosité sexuelle » du garçon précoce, selon Me Katy Breysse-Delabre, avocate de la défense. Des gestes que la justice qualifie « d’agression sexuelle imposée à un mineur ».

La mère était enceinte au moment des faits, ce qui a un temps inquiété la justice. Les examens médicaux ont levé toute ambiguïté : l’adolescent n’était pas le père du bébé.

Des réponses dans le passé

« Je ne sais comment j’ai pu en arriver là », lâche la prévenue. Elle s’inquiète du devenir de son fils : « Je ne sais pas où il en est dans sa tête ». Le garçon qui se reconstruit très difficilement se préoccupe lui aussi du sort de « sa maman » qu’il ne voudrait pas « voir finir en prison », s’est-il confié aux éducatrices.

Comment expliquer un inceste ? C’est ce que la justice a voulu comprendre. Et c’est dans le passé de la quadragénaire qu’elle est allée chercher la réponse. Native du Puy, elle a connu une enfance difficile. Placée en famille d’accueil dès l’âge de 5 ans, elle a subi des viols à 12 ou 13 ans. L’agresseur a été depuis condamné.

Décrite comme « immature », « influençable », elle souffrirait de graves « carences affectives », qui l’auraient, selon Me Delabre, amenée « à commettre ce dérapage ». « Elle a pris conscience. Elle sait que ce n’est pas la faute de son fils », explique son avocate.

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet (six mois avec sursis). La mère a été condamnée à un an de prison avec sursis, mise à l’épreuve durant trois ans, à une obligation de soins et obligation aussi d’indemniser la victime. Elle est enfin inscrite au fichier des délinquants sexuels.

Source: La Montagne

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