Procès Dominique Cottrez | Compte rendu J-2

Procès Dominique Cottrez |Compte rendu 26/06/2015

Cour d’assise de Douai

 

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9h08

Témoignage de Mr Courtin

Il a été mandaté pour effectuer des analyses sur des prélèvements faits sur les nourrissons afin de déterminer les causes des décès.

Il expliquera qu’après avoir fait toutes les analyses, il n’a pas trouvé de traces d’hémorragie évidentes, pas de malformations cardiaques, pas de coups, pas de mort naturelle.

9h17

La présidente demande à Dominique Cottrez de se lever et d’expliquer comment elle en est arrivée à cacher sa 3ème grossesse et comment elle en est arrivée à le tué.

«Très vite j’avais plus mes règles, je ressentais les mouvements, j’me disais c’est pas possible…
J’évitais de penser à ce problème.
Je travaillais quand j’ai senti des contractions je savais que le bébé arrivait.
Je savais que je pouvais aller au bout, elles étaient espacées.
J’ai conduit mes enfants chez mes parents, j’suis rentré.
J’ai été dans ma chambre, mit une serviette sur le lit, j’me suis allongé et j’ai poussé, j’ai accouché.
Puis je l’ai mis sur mon ventre, j’ai posé une serviette mis mes mains autour de son cou et j’ai serré.
Je l’ai étranglé.

Quand mon mari est rentré, j’ai dit que je devais me reposer, que j’étais pas bien.
J’suis descendu quelques temps après, j’ai mangé avec mon mari et les enfants la vie a repris son cours.
J’avais mis le bébé dans un sac dans la garde-robe.»

Ndlr : Pendant ce récit, une de ses filles quitte la salle en pleurant accompagnée de son avocat.

La présidente Mme Segond la questionne

– «Quand vous n’avez plus vos règles, comment sont vos relations intimes?»
– «Oui on avait des relations sexuelles très régulières (Silence… puis elle reprend) en fait je faisais croire à mon mari que j’avais mes règles pendant une période, deux ou trois jours, je mettais des serviettes périodiques et on n’avait pas de rapport»

Ndlr : la présidente lui fait remarquer qu’elle continue de diverger dans ses réponses, elle lui demande d’être le plus honnête possible.

Dominique Cottrez expliquera qu’elle a eu ce comportement lors des deuxièmes et troisièmes grossesses.

– «Est-ce que vous avez eu des changements morphologiques lors de ses grossesses?»
– «Oui, j’avais le ventre plus dur, la poitrine plus volumineuse.»

– «Est-ce que votre mari avait des réactions par rapport à ses changements?»
– «Non, pas de questionnements.»

– «Aviez-vous fait des tests de grossesse?»
– «Non».

– «Avez-vous pensé à vous faire avorter seule?»
– «Oui, j’ai pensé à une aiguille à tricoter, je ne l’ai pas fait car je pouvais choper une septicémie.
Ça m’embêtait d’aller voir un médecin pour avorter, (Silence…) c’était trop difficile d’aller voir un médecin, d’agir…»

– «Comment se passe l’accouchement? Combien de temps dure-t-il?»
– «Une demi-heure environ…l’accouchement se passe rapidement.»

– «Est-ce que vous ressentez que c’est un être vivant?»
– «Oui…»

– «Avez-vous décidé de mettre fin à ses jours avant l’accouchement?»
– «Non pas vraiment, c’est quand il est sur mon ventre»

– «Pourquoi avoir pris cette décision à ce moment-là.»
– «Je savais pas quoi faire, j’étais seule.»

Ndlr : la présidente lui fera rappeler qu’elle avait préparé des sacs plastiques avant l’accouchement, pas de réponses claires de l’accusée.

– «Avez-vous vu son sexe ? »
– « Oui, c’était un garçon.»

– «Vous l’étranglez?»
– «Oui, je mets une serviette sur sa tête et je sers.»

Ndlr : Nous constatons que par rapport à hier Dominique Cottrez est plus sereine, calme, elle ne pleure pas quand elle raconte ses actes ignobles.

9h48

Témoignage d’un expert à gendarmerie nationale en Visio conférence.

Il était en charge d’analyser trente sacs poubelle qu’il fallait dater afin de reconstituer la chronologie des faits, Dominique Cottrez a toujours été imprécise dans les dates d’accouchement.

Des investigations ont été menées auprès des fabricants de sacs pour avoir la traçabilité complète.
Sur les trente sacs, seuls treize ont pu être daté.
Pour les deux premiers nourrissons il donnera une période qui va de 1990 à 91, hors Dominique Cottrez a indiqué que le premier infanticide avait été fait en décembre 1989.


10h07

La présidente demande à l’accusée de se lever afin de continuer l’interrogatoire de ce matin.

– «Vous prenez les sacs avant d’accoucher?»
– «Oui, avant.»

– «Pourquoi nous avoir dit tout à l’heure que c’était au moment où il est sur votre ventre, c’était prémédité?»
– «Oui»

– «La serviette, vous la mettez autour du cou?»
– «Oui.»

– «Ça dure longtemps ? Vous avez dû insister ?»
– «C’était rapide.»

– «Comment vus procédez après l’avoir étranglé?»
– «Je prends un sac plastique «Mamouth» (ex-supermarché) dans ma garde-robe et je le mets dedans et le placenta aussi.
Je ramasse les serviettes et les draps, je les mets dans des sacs aussi.»

– «Il y avait du sang partout?»
– «Oui, j’essuie avec les serviettes, j’enlève le plus gros…
J’enlève les draps et je les place dans ma garde-robe»

– «Vous saignez beaucoup non?»
– «Oui, je suis descendu.
J’ai rejoint mon mari, j’me suis senti mal dans les escaliers mais j’ai fait comme si de rien n’était»

– «Vous mettez tout dans la garde-robe, quand vous débarrassez tout?»
– «Oui, le lendemain je monte et je descends tout»

– «Quand vous remontez le lendemain, comment vous réagissez ?»
– «J’le vis très mal, j’me pose la question pourquoi j’ai fait ça et je pense aussi que j’avais pas d’autres solutions.»

– «Pourquoi c’était si insurmontable que ça d’avoir un troisième bébé?»
– «Je ne sais pas.»

– «Oui mais c’était par rapport à quoi, à quel problème?»
– «Je pense que c’est à cause de mon père»

– «C’est une journée terrible pour vous ce jour-là ?»
– «Oh oui!» elle sanglote…

Me Crespin de la partie civile demande

– «Quel peuvent être les autres solutions?»
– «Oui, j’espérais en parler.»

– «Personne ne vous a parlé?»
– «Oui.»

– «Vraiment pas d’autres solutions?»
– «J’en avais pas.»

Écœuré, il dira «Pas d’autres solutions que de tuer un nouveau-né», l’accusée se met à pleurer.

Me Costantino parle des incohérences de Cottrez depuis le début de cette affaire et demande

– «Est-ce que vous en vouliez ou pas de ces bébés?»
– «C’est des bébés que je ne voulais pas.»

Il hausse le ton en lui disant

– «Si vous ne les vouliez pas, pourquoi les faisiez-vous?»
– «Tout le monde a des rapports sexuels ! C’est une catastrophe d’être enceinte.»

– «Vous vous questionnez sur l’issue de cette grossesse?»
– «Oui, j’y ai pensé»

– «Est-ce que vous le regardez?»
– «Oui très peu, je mets rapidement la serviette»

Ndlr : dans ses premières auditions, elle expliquera qu’il devenait tout bleu et que dès qu’il reprenait sa respiration elle serrait plus fort.41L’avocat général questionne à son tour:

– «Pourquoi avoir menti?»
– «J’me souvenais plus, c’est pour ça que j’ai raconté n’importe quoi.»

– «Est-ce que les sacs poubelle vous les préparez avant?»
– «Non, j’ai pris des sacs dans ma garde-robe, ce n’était pas préparé avant»

– «Moi quand j’achète des vêtements et que je les range dans mon armoire, je range les sachets dans la cuisine à côté de la poubelle par exemple ou dans d’autres endroits, pourquoi avoir des sacs plastiques dans votre garde-robe?»
– «Quand je fais des achats je mets tout comme ça dans l’armoire.»

– «À quel moment, vous décidez de tuer votre enfant?»
– «Pendant les contractions.»

– «Excusez-moi de vous demander ça mais nous essayons de comprendre, avez-vous des relations sexuelles par devant ou par derrière?»
– «Par derrière, avec mon ventre c’était plus facile»

– «Quand il vous prend par derrière, c’est parce que vous êtes enceinte?»
– «Oui.»

– «Vous étiez quasiment enceinte tous les ans, il aurait dû le voir, non?»
– «Non»

– «Jamais vous vous dites qu’il faut réagir?»
– «Non c’était très difficile, impossible.»

La défense prend la parole:

– «À un moment donné vous dites,  je ne sais pas où est la vérité, vous confirmez?»
– «Oui, je suis une autre femme, j’espérais toujours que quelqu’un s’en rendrait compte, qu’elle me pousse à faire des examens, qu’elle vienne avec moi…» Elle sanglote fortement.

– «Pourquoi vous gardez ce petit garçon sur vous?»
– «Parce que c’est mon enfant» elle pleure vivement.

Me Berton : «Pourquoi vous oscilliez entre les larmes, et quand vous répondez aux questions vous vous concentrez?»
– «J’essaye…»

– «Votre premier enfant, c’est la joie, on l’annonce à tout le monde, pourquoi avoir caché la grossesse de Virginie? Dites-le nous…allez !»
– «Après la naissance d’Emeline, j’ai commencé à avoir des relations sexuelles avec mon père et j’avais peur que l’enfant c’était de mon père.»

– «Si votre mari ne l’avait pas vu, (Il s’excuse en regardant la deuxième fille de l’accusée), Vous l’auriez tué aussi.
– «Oui…» Elle pleure.

– «Dans quel état êtes-vous au moment d’accoucher?»
– «Dans un état pas normal, je pleurais»

– «Ça vous a fait plaisir de tuer cet enfant?»
– «Non»

– «Qu’est-ce qui aurait pu lui sauver la vie?»
– «Que quelqu’un arrive…»

– «Ça vous hante madame?»
– «Oui, que va-t-il arriver à ma famille…»

11h35

Témoignage de l’époux de l’accusée, Pierre-Marie Cottrez partie civile

«Tout ce que j’entends depuis hier, j’ai mal…c’est dur à avaler, le mal est fait.»

Long silence…

La présidente lui demande:

«Racontez-nous votre relation avec votre femme.

– «On a vécu de bons moments, des disputes de couples mais sans plus.
C’est une femme que j’adore, que j’estime très bien.
C’est une femme que je ne quitterai jamais…
Je serai toujours là à ses côtés»

Il explique ensuite sa rencontre avec la belle-famille, qu’ils ont enquêté sur lui avant qu’il puisse l’intégrer et savoir si c’était un homme bien pour Dominique.
Il explique ensuite son parcours militaire, son travail à la boulangerie et sa formation en menuiserie et c’est là qu’il commencera à faire des déplacements, juste après la naissance de Virginie.
Son travail c’est sa vie, il travaillera même au «black».
Dans son couple, c’est sa femme qui s’occupe de tout, elle travaille, fait les comptes, s’occupe des enfants etc…

Lui après son travail, il va rejoindre les copains au bistrot du village, il précisera «pas tous les jours».
Il n’a jamais voulu passer son permis, ça ne l’intéresse pas, il dira n’avoir jamais eu l’intention de le passer!
Du coup c’est sa femme qui gère aussi la conduite des enfants à l’école, les courses, les papiers etc…
Il n’a jamais voulu avoir le code de la carte bleu, car les comptes du couple ça ne l’intéresse pas, pourtant le couple avait de grosses difficultés financières mais il dira qu’il ne préférait pas s’en occuper.

Un de ses seuls loisirs, c’est la pêche, il dira qu’il dépense pas mal dans son activité et dans les accessoires mais que c’est sa femme qui s’en occupait.
Il n’est apparemment pas au courant non plus que sa belle-famille prêtait de l’argent, et il ne savait pas que sa femme avait effectué des retraits sur le compte de son défunt beau-père.

La présidente lui demande d’expliquer leur vie sexuelle.

– «J’aimais bien avoir des relations avec ma femme, deux à trois fois par semaine, ça venait toujours de moi, des fois elle me refusait on se mettait chacun de son côté et puis c’est tout»

– «Est-ce que c’est vrai que de temps à autre vous réveillez votre femme pendant la nuit pour avoir des rapports?»
– «Oui.»

– «Et l’arrivée de vos enfants?»
– «On a eu Emeline, c’était la joie, on voulait rapidement un deuxième enfant.
J’ai pas vérifié si elle continuait à prendre la pilule après le premier enfant.»

– «Et la deuxième grossesse?»
– «Je ne l’ai pas vu franchement… à sept mois, ça se voyait, je ne lui demande rien…
Elle était fort fatiguée, je l’ai poussée à aller voir le médecin, ça m’a toujours travaillé mais j’ai laissé comme ça, j’ai pas vu qu’elle n’avait pas ses règles»

La présidente lui demande de préciser à quel moment il s’est aperçu de la deuxième grossesse

– «A la perte des eaux»

– «Vous avez des problèmes de mémoire ou quoi?»
– «Oui, c’est vrai.»

Ndlr : La présidente menace de ne plus l’interroger s’il continue à mentir.
Nous rajouterons qu’à chaque fois qu’il sera en difficulté il se fera passer pour un amnésique.

– «Votre femme vous intéresse?»
– «Ben oui.»

– «Vous lui avez reparlé de la grossesse cachée?»
– «Non, on en a jamais reparlé.»

– «Vous aviez des relations sexuelles, vous ne saviez pas qu’elle ne prenait pas la pilule?»
– «Non, ça m’intéresse pas.»

Ndlr : Nous constatons que ce monsieur est égoïste, qu’il ne parle jamais avec sa femme et que visiblement à part la pêche et les relations intimes, pas grand-chose ne l’intéresse.

– « Vous a-t-elle dit qu’elle avait subi une opération pour ne plus avoir d’enfants ? »

Long silence…

– «Ca ne vous intéresse pas de toute façon?»
– «C’était notre vie, j’voulais pas en savoir plus, c’est comme ça.»

– «Pendant ses huit grossesses, vous n’aviez rien vu?»
– «Non, j’ai un sommeil très profond.»

– «Quand elle a commencé à faire des crises d’épilepsie, vous étiez plus attentif à elle?»
– «Oui j’étais là, parfois elle avait des absences, je lui parlais dès que je voyais que la crise arrivait.»

– «Il y avait des sacs poubelle dans la chambre, vous n’avez rien vu?»
– «Non, je ne fouillais pas, sauf un sac ouvert avec des vêtements, il était ouvert j’ai juste vu sans fouiller.»

– «Les bébés étaient entreposés dans la chambre, vous n’avez rien vu?»
– «Je n’ai rien vu.»

– «Vous ne prenez pas de vêtements dans votre garde-robe?»
– «Non, c’était ma femme qui me donnait mon linge quand j’me douchait.»

– «Vous n’aviez pas senti des odeurs?»
– «Non, sauf celle de mes pieds. Les fenêtres étaient toujours ouvertes, j’ai dit à ma femme de nettoyer le coin car la tapisserie moisissait.»

– «Vous n’avez pas vu de sacs?»
– «J’ai jamais fait attention.»

– «Pour les relations incestueuses de Dominique et de son père, qu’en pensez-vous?»
– «C’est pas possible.»

Son avocat prend la parole

– «Vous la croyez quand elle vous parle d’inceste?»
– «Non, pas du tout.»

Son avocat rappelle que Monsieur Cottrez a bénéficié d’un non-lieu dans cette affaire.

– «Comment expliquer n’avoir rien vu?»
– «C’est vrai, j’ai rien vu, ça peut paraître idiot, ça peut arriver à tout le monde.»

Ndlr : Ça peut arriver à tout le monde? Vraiment?

– «Vous n’avez pas l’impression d’être le dernier des cons?»
– «Non»

– «Ça vous fait quoi de la voir là sur la chaise?»
– «Ça fait mal, ça me fais un choc» Il pleure.

– «Pourquoi vous êtes là aujourd’hui?»
– «Pour être à côté d’elle, je ne la laisserai pas tomber .»

L’avocat général le questionne :

– « Vous lui faisiez entièrement confiance en votre épouse ? »
– « Oui, tout. Je lui ferai confiance jusqu’au bout »

Me Crespin de la partie civile

– «Est-ce que vous confirmez qu’elle vous a parlé d’une opération en 97/98 pour ne plus avoir d’enfants?»
– «C’est possible qu’elle me l’ait dit.»

– «Dernière question, comment ça se passe entre vous actuellement?»
– «C’est plus pareil, j’suis plus attentif avec elle, je la suis partout c’est différent.»

Me Costantino

– «Est-ce que vous vous êtes déjà demandé si vous la rendiez heureuse?»
– «Peut-être que je n’étais pas là, auprès d’elle. J’étais toujours parti»

– «Est-ce que Mme Cottrez a des raisons de vous en vouloir aujourd’hui?»
– «C’était nos problèmes de couple»

– «Est-ce que vous avez des problèmes de couple actuellement?»
– «Non.»

L’avocat général demandera à Mme Cottrez si son mari la rendait heureuse, elle dira:

– «Il m’aimait, de la façon dont il m’aimait, j’étais souvent seule, je faisais tout.»

– «Est-ce que vous aviez envie de lui donner les enfants que vous portiez?»
– «Non.»

Puis l’interrogatoire de Pierre-Marie reprend:

– «Pourquoi ne pas avoir assisté à l’accouchement?»
– «Je l’ai laissée à l’hôpital de Somain, j’suis rentré chez moi avec un voisin.»

– «À l’époque, il dira qu’il a fait ça par rage, parce qu’elle ne lui avait pas dit sa grossesse, j’vais la laisser là.»
– «Non, c’était pas ça. J’avais pas de voiture pour rentrer et c’était loin.»

– «Aviez-vous des soucis avec l’alcool?»
– «Oui, je buvais quotidiennement, je buvais 5-6 verres de pastis le midi et pareil le soir.»

– «Quels reproches vous fait-elle?»
– «Faudrait que tu boives moins, rien d’autre.»

Dans un élan d’énervement, Mr Vaillant l’avocat général lui dira:

-«On a l’impression que vous pensez qu’à votre gueule, vous êtes égoïste!»

– «Est-ce que vous lui faites des cadeaux?»
– «À des moments oui, des fleurs quand j’avais un peu de liquide sur moi.»

– « Quel est son surnom ? »
– « Gros »

Ndlr : Apparemment ça amuse certaines personnes dans la salle, y compris un certain avocat pour ne pas le citer.

 

5

 

Me Berton lui demande:

– «D’après vous, pendant combien de temps les premiers bébés sont restés dans votre chambre?»
– «Quatre, cinq ans.»

– «Dans votre audition d’époque, qu’avez-vous dit à propos de l’inceste avec son père?»
– «J’sais pas.»

– «Est-ce qu’elle a pu mentir?»
– «Oui, elle a pu mentir.»

– «Pensez-vous que ce soit le cas?»
– «Oui et non, dans tous les cas je ne pense pas qu’elle me l’aurait dit.»

– «Quand l’affaire éclate, avant d’aller à la gendarmerie, vous lui en parlez?»
– «J’ai demandé ce qui c’était passé, c’est tout»

Ndlr : À l’époque, Dominique Cottrez dira que son mari était au courant, «C’est pas possible, il le savait!»

Me Carlier de la défense s’exprime

– «Je suis très choqué, car quand on vous demande combien d’enfants avez-vous, vous dites deux. Et les autres?»
– «Je ne les ai pas connus.»

– «Ça vous a fait quoi qu’on fasse des tests de paternité sur vos filles?»

– «J’ai eu peur, ça m’a fait drôle.»

L’avocate dira très énervée, quand votre femme quitte le lit vous ne l’entendez pas, mais quand les chiens quittent le lit, ça vous l’entendez !
Vous êtes extraordinaire Monsieur…

15h30

Témoignage de Marie-France Lempereur, sœur de l’accusée

« Je ne savais pas, je n’étais au courant de rien. Une fois j’ai pris la main de ma sœur en lui disant pourquoi tu ne m’en as pas parlé?
Elle s’est mise à pleurer, je n’en ai plus parlé.»

Elle expliquera que sa sœur avait reçu une convocation chez le psychiatre, mais elle a arraché la lettre.
Puis que sa sœur a du charisme, «on ne va jamais plus loin avec elle», pas d’aide possible.

La présidente demande:

– «Est-ce que vous parlez de contraception avec votre sœur?»
– «Non, je savais que ma sœur ne prenait pas la pilule.»

Elle ira voir sa sœur à l’hôpital, elle y avait été admise pour une crise d’épilepsie.
Elle dira ne rien avoir remarqué de suspect, aucun élément ne pouvant l’alerter.

– «Que pouvez-vous dire sur l’inceste venant de votre père?»
– «C’était pas un homme comme ça.
Il aimait ses enfants mais pas à ce point-là, Je suis déjà venu à l’improviste chez mon père, et je n’ai rien vu, j’y ai déjà réfléchi.»

La présidente fait la lecture d’une lettre qu’elle a envoyé à sa sœur en prison:

«Je sais que tu mens, tu dois dire la vérité, tu couvres papa et maman»

Elle explique alors que ses parents auraient très bien pu aider sa sœur à tuer les bébés, que son père lui avait dit sur son lit de mort, «Qu’est- ce qu’on va faire, qu’est-ce qu’on va devenir…», elle parlera de l’héritage, que c’était pour avantager Dominique.
Elle se souvient qu’après le décès du père, quand ils ont vendu la maison, Dominique leur avait interdit de monter au grenier.
Ça sentait mauvais dans la chambre du couple mais elle mettait ça sur le compte des chiens.
La partie civile lui demande ce qu’elle pense de l’inceste avec son père.

– «C’est pas vrai, c’est pour se faire passer pour une victime.»

– «Est-ce qu’elle serait capable de construire un mensonge aussi énorme?»
– «Oui elle en est capable, elle l’a déjà fait.»

Me Berton prend la parole, il lui explique qu’en prison Dominique lui aurait dit qu’elle était sa sœur préférée.

– «À l’époque, dans votre audition, vous aviez dit tout le contraire d’aujourd’hui, pourquoi avez-vous menti?»
– «J’ai changé d’avis.»

Me Carlier de la défense lui demande

– «Pensez-vous que votre sœur qui a adoré votre père, pourrait mentir à ce sujet?»
– «Oui.»

Pourtant à l’époque, elle déclarait «j’aime plus mon père que mon mari».
Vous, vous ne deviez pas l’aimer beaucoup votre père!

16h50

Témoignage d’un dresseur de chiens renifleurs spécialisé dans la recherche de restes humains ou des traces de sang. Il nous indique le procédé pour faire des fouilles sur un jardin ou autres.
Les chiens de la famille Cottrez ne pouvaient pas sentir les cadavres, car soit ils avaient été enterrés avant leur arrivées, soit ils étaient habitués à ces odeurs car ils sont chez eux.

17h

Témoignage de Mr Dauchy, compagnon de la fille du couple Cottrez.

Il a connu la famille en 2001, il s’est bien entendu avec eux, et notamment avec Pierre-Marie dû à ses compétences dans le bâtiment. La présidente questionne

– «Avait-elle un drôle de comportement?»
– «Non, à part des crises d’épilepsie.»

Il reconnaît qu’il y avait des odeurs de pieds, de transpiration dans la chambre des parents car il y a déjà dormi avec Virginie.
Il explique que son beau-père Mr Cottrez avait des problèmes avec l’alcool, que c’était le gros sujet de la famille, que c’était un assisté.

Qu’il avait remarqué qu’il avait plus d’attention quand il allait voir sa femme aux parloirs que dix ans plus tôt. Pierre-Marie est sous traitement pour l’alcool, il digère plus facilement, ils vivent mieux et sont beaucoup plus heureux actuellement.

17h37

Témoignage de Nicole Lempereur, sœur de Dominique Cottrez

«C’est une femme très renfermée, elle ne parle pas beaucoup.
Elle est très courageuse et rendait service à tout le monde.
Elle se lève très tôt le matin, elle travaille beaucoup.
J’ai habité chez ma sœur après la mort de mon mari en 2007 pendant trois ans, je n’ai rien remarqué d’anormal.»

Mme Segond, la présidente lui dit:

– «Vous n’aviez jamais senti des odeurs?»
– «Non, j’ai même été dans le garage à l’époque, j’ai vu un sac dans la chambre mais il y avait du linge dedans.»

– «Comment a réagi votre sœur?»
– «Quand ils apprendront qu’ils ont trouvé des sacs poubelle dans l’ancien jardin, elle dira que c’est peut-être des bébés ou quelqu’un qui s’est suicidé, et elle savait qu’elle allait être incarcérée.»

– «Comment avez-vous réagi, quand vous apprenez pour l’inceste?»
– «C’est possible, c’était la plus jeune. Je pense qu’elle ne ment pas.»

La présidente lui demande si elle a subi des attouchements venant de son père, elle répondra par la négative.

18h18

Témoignage de Jacqueline, sœur ainée de Dominique Cottrez

Elle expliquera avoir déménagé dans le sud quand sa sœur avait huit ans, que Dominique était très renfermé «c’est son caractère, c’est comme ça», que sa sœur avait des problèmes de poids dès le plus jeune âge et qu’actuellement ça fait huit ans qu’elles ne se sont pas vus.

La présidente la questionne sur le sujet de l’inceste:

– «Je ne peux pas la croire, mon père n’était pas comme ça, il n’était pas affectueux, pas de bisou, pas de câlins.
C’est l’enquêteur qui nous a mis la puce à l’oreille!
Il nous a dit, vous avez enfoui ça dans votre subconscient, et quand ça remontera à la surface il faudra consulter.»

Elle ne voit plus personne de sa famille et voulait se porter partie civile pour savoir la vérité étant donnée qu’elle aurait pu avoir accès au dossier.

La partie civile s’indigne du fait qu’elle ne s’est pas occupé de ses parents à la fin de leur vie, que c’est Dominique qui a tout fait, elle répondra sèchement:

– «C’est affreux ce qu’elle a fait! Elle a tué des bébés, ses bébés!»

Me Berton se lève

– « Et si ce n’était pas les siens, ce serait pareil ? »

– « On ne tue pas des bébés »

Elle reconnaît s’être marié avec son cousin germain Mr Bernard Lempereur et dira que c’est normal.

19h04

Témoignage de Mr Bernard Lempereur, Beau-frère et cousin de l’accusée:

«J’voudrais lui rendre service, je vais vous donner la vérité.»

La mère de Dominique Cottrez avait eu beaucoup de difficulté dans l’une de ses grossesses, celle juste avant Dominique.
Elle avait tout fait pour avorter naturellement.
Puis elle a été enceinte de Dominique, son médecin la menacera que si elle recommence, il la fera interner en hôpital psychiatrique, de ce fait et par miracle elle accepta bien sa grossesse.
À la naissance de Dominique elle la nourrissait beaucoup trop, c’était excessif.
«Ce bébé avait toujours faim!», c’est à cause de cette alimentation que Dominique a des problèmes,
«C’est uniquement à cause de ta maman, Dominique!»

Ndlr : Nous nous demandons encore, quelle vérité nous a-t-il donné?

Fin de la deuxième journée, l’équipe Wanted Pedo

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