Poitiers | Didier Bourget arrêté pour exhibition sexuelle à la piscine repart en prison

Exhibition sexuelle : ” Je veux rester en prison “

Un quinquagénaire, arrêté pour exhibition sexuelle dans un bassin de la Pépinière, en août 2016, est reparti en prison. Presque à sa demande.

La prison est-elle un remède pour malade sexuel ?

Les juges du tribunal correctionnel de Poitiers, les avocats et la procureure se sont longuement posés la question, hier après-midi.

Chose rare, c’est Didier Bourguet, prévenu âgé de 53 ans, poursuivi pour exhibition sexuelle et détention d’images pédopornographiques, qui leur a donné la réponse :

« Je ne veux pas sortir de prison. Et si vous me proposez un bracelet électronique, je refuse… »

“ Je prie pour qu’il ne fasse aucune victime après cette affaire ”

L’exhibitionniste de la piscine de la Pépinière, à Poitiers, pris en flagrant délit de masturbation dans le bassin à bulles devant une adolescente de 13 ans, le 16 août 2016, a été condamné à deux ans de prison ferme.

Le maximum prévu par les textes pour ce type d’infraction.

A sa sortie, un suivi sociojudiciaire strict de 8 ans (1) attendra ce prévenu désormais inscrit au fichier des délinquants sexuels (2).

 « La difficulté pour nous, pour le tribunal, c’est que nous ne sommes pas médecins », a très justement rappelé le ministère public.

Le profil de l’ancien mécano de l’ONU est inquiétant.

Il avait été condamné, en septembre 2008, par la cour d’assises de Paris pour le viol d’adolescentes africaines.

Les neuf années de détention et les huit années de suivi sociojudiciaires n’ont pas empêché son passage à l’acte en terre poitevine.

La jeune baigneuse avait alerté son père

L’enquête avait fait le reste.

« Je prie pour qu’il ne fasse aucune victime. Je m’en voudrais s’il faisait du mal à un autre enfant après cette affaire », a expliqué le papa en joignant les mains.

Face à la déviance d’un homme, les magistrats ont fait preuve de pédagogie.

« Il faut que vous vous battiez contre vous-même, Monsieur, explique calmement le président du tribunal. Vous êtes dans l’incapacité de maîtriser vos pulsions. Il n’est pas question de vous garder en détention pendant des années… Mais il y a une nécessité de suivi. »

Une « camisole chimique » indispensable, dira son avocate, « pour éviter ces pulsions ».

Didier Bourguet, la tête basse, le dit autrement : « Je suis conscient que j’ai ruiné la vie de cette jeune fille et je m’en excuse. Mon souci, c’est que je suis conscient de beaucoup de choses mais je n’arrive pas à les contrôler. Je me sens protégé par la prison… » Mais après ?

(1) Comprenant obligation de soins, d’indemniser les parties civiles (4.000 € de dommages et intérêts pour l’adolescente ; 500 € pour Grand Poitiers), l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et les mineurs en général ainsi que de paraître dans la Vienne. (2) Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).

 

Source : La Nouvelle République

 

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