Toulon | Priscilla Majani a été libérée de prison après deux années de détention

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Elle avait fuit pendant 11 ans pour soustraire sa fille à son père qu’elle accusait de viols
Cette mère qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt, a été arrêtée lors d’un contrôle routier en Suisse en mars 2022, après avoir disparu de Carqueiranne avec sa fille pendant 11 ans. Après deux années de détention, elle vient d’être libérée

Actualisation du 21 décembre 2023 :

Enlèvement de Camille Chauvet: la mère de l’adolescente est sortie de prison

Condamnée à de la prison en septembre 2022 pour l’enlèvement de sa fille, la mère de famille a été libérée de la prison des Baumettes dans laquelle elle était détenue, ce mercredi 20 décembre.

Le coup de théâtre s’était produit le 24 février 2022: onze ans après l’enlèvement parental de la petite Camille Chauvet à Carqueiranne, Priscilla Majani et sa fille avaient été localisées en Suisse, lors d’un contrôle routier.

Condamnée à de la prison en septembre 2022 (deux ans d’emprisonnement et trois ans avec mandat de dépôt) pour l’enlèvement de sa fille, la mère de famille a été libérée de la prison des Baumettes dans laquelle elle était détenue, ce mercredi 20 décembre, pour retrouver sa famille dans le Sud-Ouest où se trouve sa mère malade, comme le rapporte BFM Var.

Le 26 février 2011, Priscilla Majani avait définitivement quitté la maison qu’elle louait à Carqueiranne et disparu en emmenant sa fille Camille Chauvet, alors âgée de 5 ans, vers une destination inconnue. Les investigations lancées à l’époque n’avaient pas permis de retrouver la fillette.

Soutien inconditionnel à sa mère

Le dossier avait pris une nouvelle tournure quand, le 6 janvier 2011, Priscilla Majani avait accusé son ex-conjoint “d’agression sexuelle et viol sur mineure par ascendant”.

Les efforts entrepris par Alain Chauvet pour tenter de renouer un contact avec sa fille avaient rapidement été anéantis. Celle-ci ayant fait savoir qu’elle ne souhaitait pas le rencontrer, exprimant un soutien inconditionnel à sa mère.

La jeune fille avait même réitéré des allégations de mauvais traitements visant son père pour demander à la justice de faire preuve de clémence vis-à-vis de Priscilla Majani, présentée comme “une mère protectrice”.

Actualisation du 6 janvier 2023 :

En fuite depuis 11 ans, Priscilla Majani condamnée à 2 ans et 9 mois de prison ferme pour avoir enlevé sa fille.

Une mère, en fuite plus de 11 ans à l’étranger avec sa fille après avoir accusé le père de viol et d’agression sexuelle sur l’enfant, a été condamnée ce mercredi en appel à deux ans et neuf mois de prison ferme pour “soustraction d’enfant”.

Une mère, en fuite plus de 11 ans à l’étranger avec sa fille après avoir accusé le père de viol et d’agression sexuelle sur l’enfant, a été condamnée ce 4 janvier en appel à deux ans et neuf mois de prison ferme pour “soustraction d’enfant”. Cette femme de 48 ans assure avoir voulu protéger sa fille Camille des viols et violences de son père.

Priscilla Majani, une femme de 48 ans accusée d’avoir enlevée sa fille de 5 ans en 2011 après le classement sans suite d’une plainte pour viol contre son ex-mari vient d’être condamnée par la cour d’appel d’Aix-en-Provence.

La cour l’a par contre relaxé des chefs de dénonciations calomnieuse et mensongère envers son ex-mari, mais a ordonné son maintien en détention, ainsi que sa privation de droits civiques, civils et de famille pendant trois ans.

Elle a également été condamnée à verser 30.000 euros à son ex-époux au titre du préjudice moral.

Cette mère avait été condamnée en septembre devant le tribunal correctionnel de Toulon dans le Var à cinq ans de prison, peine cumulant deux précédentes condamnations prononcées contre elle pour les différents chefs d’accusation en 2015 et 2016, alors qu’elle était en fuite.

Lors de son procès en appel en novembre à Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône, l’avocat général avait requis cinq ans de prison, dont quatre fermes pour les quatre chefs d’accusation. Il avait notamment souligné l’importance du “traumatisme de la fille” de l’ancien couple, résultat d’une “séparation particulièrement conflictuelle” notamment autour de la garde de l’enfant.

Recherchée, elle avait finalement été extradée en août 2022 de Suisse, où elle s’était installée sous une fausse identité et où elle avait été arrêtée quelques mois plus tôt à l’issue d’un banal contrôle routier.

Le père avait de son côté affirmé lors de l’audience en appel que son ex-épouse avait “tout fait pour retirer l’enfant de la résidence alternée” qu’il avait obtenue.

L’avocate de Mme Majani, Me Sophie Benayoun, qui avait plaidé la relaxe, s’est déclarée “très déçue” par la décision et annoncé qu’elle allait former un pourvoi en cassation et chercher à obtenir en attendant son examen une libération conditionnelle pour sa cliente.

“J’aurais fait comme elle.”

C’est le message publié depuis décembre, accompagnant des photos de célébrités et d’influenceurs sur Twitter et Instagram, assorti du hashtag #PriscillaMajani en soutien à la mère.

L’actrice, Éva Darlan, est venue au palais de justice marquer son soutien ce 4 janvier

Des centaines d’anonymes ont répondu à l’appel de l’actrice Eva Darlan à soutenir Priscilla Majani depuis le début de l’affaire.

La décision :

“Démontre un aveuglement de la justice face aux violences faites aux enfants”, a-t-elle dit à l’AFP. “

L’avocate de Mme Majani, Me Sophie Benayoun, dira :

Madame Majani a été relaxée du chef de dénonciation calomnieuse, ça veut bien dire qu’elle n’a pas menti, qu’elle a rapporté la parole de sa fille et que c’est une mère protectrice.

Placée sous curatelle en Suisse, la fille du couple, aujourd’hui âgée de 17 ans, a porté plainte contre son père auprès de la justice helvétique des faits de violences psychologique, physique et sexuelle.

Le 1er mars 2022, une femme est arrêtée en Suisse lors d’un banal contrôle routier dans le canton de Vaud. Il s’agit de Priscilla Majani, qui tente de se cacher sous une autre identité. Cette mère de 48 ans est en cavale avec sa fille, Camille Chauvet, depuis onze ans.

Tout commence en 2008 à Carqueiranne dans le Var. Priscilla Majani et son époux, Alain Chauvet, parents de la petite Camille, se séparent de manière conflictuelle. Après une bataille judiciaire acharnée et jonchée de multiples dépôts de mains courantes, Alain Chauvet obtient la garde alternée de leur fille en 2010.

En janvier 2011, Priscilla Majani accuse son ex-compagnon d’agression sexuelle et viol sur Camille. La plainte est rapidement classée sans suite et Priscilla Majani est qualifiée d’”instable” par la justice après des expertises médicales.

Le 26 février 2011, elle quitte Carqueiranne avec Camille, alors âgée de 5 ans, et ne réapparaitra pas avant l’été 2022.

Lors de son interpellation en Suisse en mars dernier, l’ancienne militaire est sous le coup de deux mandats d’arrêt et a déjà été trois fois condamnée par la justice française en son absence.

Le 2 août 2022, elle est extradée vers la France. Sa fille Camille Chauvet, aujourd’hui âgée de 17 ans, est placée dans une famille d’accueil suisse sous une identité protégée.

Le 16 septembre 2022, Priscilla Majani est condamnée par le tribunal correctionnel de Toulon à trois ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt, trois ans de privation de droits civiques ainsi que 15.000 euros d’amende pour soustraction et non présentation de l’enfant. A cette peine s’ajoutent deux ans de prison, 10.000 euros d’amende et 1000 euros au préjudice du père pour dénonciations calomnieuses.

Source : France 3

Lire l’article de Donde Vamos :

Procès en appel de Priscilla Majani: la justice refuse toujours d’entendre la parole de Camille et de sa maman

Mobilisation en soutien à Priscilla Majani :

 

Article du 25 septembre 2022 par Wanted Pedo :

Elle a été jugée vendredi 16 septembre au Tribunal Correctionnel de Toulon. 

Priscilla a été condamnée en 2015 par défaut, pour “non-présentation d’enfant”, “dénonciation calomnieuse” et “soustraction d’enfant” pour une peine totale de six ans de prison.

Des condamnations pour lesquelles elle a fait opposition et pour lesquelles elle comparaissait devant la cour.

Elle a été condamnée à deux ans de prison, 10.000 euros d’amende et 1.000 euros au préjudice du père pour dénonciations calomnieuses. Elle a également écopé d’une peine de trois ans de prison avec mandat de dépôt, trois ans de privation de droits civiques ainsi que 15.000 euros de dommage et intérêt pour soustraction et non présentation de l’enfant.

Ces deux peines ont été cumulées. 

Rappel des faits : 

Les militants anti-pedo ont eu connaissance de cette affaire suite à la publication d’une vidéo en 2014, l’interview de Priscilla accompagnée de Stan Maillaud (Christian de son vrai nom).

Cette vidéo a été tournée en 2011 environ 10 mois après sa disparition. 

Elle y explique les raisons de ce départ précipité.

Pour faire court, Priscilla a déposé plainte contre le père de sa fille.

Camille, âgée de seulement 4 ans, a dénoncé son père de violences sexuelles sur sa personne.

Cette plainte a été classée sans suite à la vitesse de la lumière. 

Le père, explique ce classement sans suite de la façon suivante :

Le gendarme a compris que la petite mentait, car il lui a demandé qui t’a dit de dire ça ?

La réponse de Camille : c’est maman !

Voilà comment l’enquête a été expédiée.

Ce genre de question, trop souvent utilisée pour enterrer la parole d’une victime, devrait être interdite dans le protocole du recueil de la parole de l’enfant, d’ailleurs elle n’y figure pas ! 

Évidemment, ça parait logique, qu’un parent protecteur prépare son enfant à sa future audition.

C’est un moment important et très déstabilisant pour une victime de reparler de ce qu’il a subi.

Tout parent bienveillant va dire à son enfant de  : « tout raconter à la police pour être protégé ».

Or, la réponse de Camille a été détournée et l’enquêteur a accusé la mère de manipulation. 

Circulez, l’affaire est pliée. 

On lira dans la presse qu’un conflit parental opposait les parents, la rhétorique systématique dans ce genre d’affaire après un classement sans suite. 

Pour rappel, la justice classe à hauteur de 70%, en ajoutant les non-lieux on obtient 85% des plaintes qui ne font pas l’objet de renvoi devant une juridiction.

Et moins de 2% des plaintes aboutissent à une condamnation. 

Ces quelques 25 000 à un peu plus de 30 000 enfants par an qui dénoncent ces faits, sont-ils des menteurs ou ont-ils été manipulés ?

Nous ne le pensons pas.

Pourtant ce raccourci est inévitable par les institutions quand les affaires concernent des violences sexuelles intrafamiliales.

Camille n’a pas été protégée, c’est ce qui a mené Priscilla à disparaitre avec elle.

”  J’avais un statut, un travail, une maison, j’ai tout quitté. Je n’aurais pas fait ça si Camille ne m’avait pas fait des révélations graves “.

Après l’arrestation de Priscilla, Camille qui va avoir 16 ans, a été prise en charge par les services du canton de Vaud (Suisse).

Elle n’a pas eu d’obligation de rentrer en France, car la loi locale autorise un mineur de plus de 15 ans de rester en Suisse s’il le souhaite, à condition d’y avoir eu une vie sociale depuis au moins un an.

L’avocate de Priscilla, Me Myriam Benayoun s’est exprimée au micro de BFM Toulon Var :

“On a plusieurs éléments à décharge de Priscilla qui vont, je pense, lui permettre de retrouver sa liberté, notamment des éléments de preuves”

La défense dénonce par ailleurs que l’enquête qui a suivi les accusations d’inceste n’a pas été assez poussée et que la mère et la fille n’ont pas été entendues.

“Il y a eu très peu d’actes de faits […] Priscilla n’avait pas d’autre choix, l’état de nécessité l’imposait.

Camille va très bien. C’est elle qui m’a contactée parce qu’elle souhaitait donner sa voix au procès de sa maman […]

Aujourd’hui, c’est une jeune fille de presque dix-sept ans épanouie, brillante au niveau scolaire, qui joue de deux instruments de musique, qui dessine, qui a de l’ambition, une vie sociale, un petit amoureux…

Tout va bien dans sa vie et elle le doit à sa maman, en tout cas c’est ce qu’elle m’a dit.

A ce jour, la jeune fille refuse de revoir son père”.

Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public, Dominique Mirkovic, avait appelé à la condamnation d’ « une mère manipulatrice, qui a hourdi un complot contre le père », écartant la thèse de la défense d’ « une mère simplement inquiète, qui a tenté de protéger son enfant »source BFM.

Le terme « complot » est lâché. 

Nous serions curieux d’avoir les chiffres exacts du nombres de comploteuses qui déposent plainte par an !

Ainsi que le nombre de condamnations. 

Car si il n’y a pas de condamnation, il n’y a pas de protection de la victime !

M. Mirkovic devrait nous expliquer comment protéger son enfant après de telles révélations suivies d’un classement sans suite.

De son côté la présidente du tribunal a tenu à expliquer la condamnation, tout en affirmant que sa fille a été manipulée, sans avoir entendue Camille.

Ça nous rappelle Paul Bensussan qui réalise des expertises à distance, à charge contre les parents protecteurs sans les avoir rencontré, ni avoir rencontré la victime. Il est d’ailleurs attaqué par quatre associations..

La présidente :

“Vous avez sciemment orchestrée les déclarations de votre fille il y a onze ans. Si votre fille a fait ces déclarations là c’est parce qu’on lui a suggéré de les faire. Vous estimez que c’est votre fille qui est la victime et je suis d’accord avec vous. Votre fille est victime d’avoir été privée de son port et d’une enfance normale.”

La présidente n’a pas laissé l’avocate de Priscilla finir sa plaidoirie en prétextant que les débats avaient assez duré.

Elle mettait en avant les témoignages des premiers enfants d’Alain Chauvet ainsi que celui de son ex épouse.

Les enfants auraient subi des maltraitances, ils n’ont pas vu leur père décrit comme “tyrannique” depuis 15 ans.

Nous précisons que Alain Chauvet était pilote d’avion privé pour Bernard Kouchner et un ami proche du président de SOS Papa.

La défense a annoncé faire appel de la condamnation.

Nous n’imaginions pas une relaxe pour Priscilla connaissant le fonctionnement de la justice qui ne sait se remettre en question.

Priscilla Majani

Ci-dessous la lettre de Camille qui a été lue au tribunal :

Je me souviens du jour où j’ai parlé de ce que me faisait mon père, je l’ai d’abord dit à ma grand-mère, je l’ai ensuite dit à ma mère, je me souviens de son état de choc au moment où je lui parlais, écrit Camille dans cette lettre. J’ai commencé à parler des choses moins graves, puis des abus sexuels. Ce dont je me souviens particulièrement avoir dit, c’est : ‘il a mis son zizi dans le trou des fesses’, car c’est à ça que les gens à qui je parlais étaient le plus choqués. J’ai été heureuse de pouvoir être entendue (par le tribunal). Mon père me disait toujours ‘ne parle à personne, sinon tu vas voir ce qui va arriver à ta mère’. Ma mère et moi sommes allés voir des policiers, je leur ai dit la même chose que ce que je disais à ma mère. Ce que je n’aimais pas chez le policier qui m’interrogeait, c’est qu’il rigolait quand je lui disais ce qu’il se passait. Il rigolait comme si je lui faisais une blague, comme si c’était drôle. Ce que je ressentais, c’est que je n’étais pas crue. (…) Je me souviens avoir été énormément soulagée lors du départ. Je me suis sentie pour la première fois en sécurité. (…) Je n’ai jamais été oppressée ni contrainte de force à suivre ma mère. Si j’avais voulu retourner vivre chez mon père, j’aurais pu le faire depuis longtemps, or je n’en ai plus jamais eu envie, car mon père est une crainte pour moi. (…) Dans l’un des films (d’horreur que son père demandait à Camille de regarder), une femme se faisait couper la tête, et il me disait que si je parlais (de tout ce qu’il me faisait), c’est ce qui arriverait à ma mère. Je me souviens d’une fois où il a tenté de lui faire du mal en voulant la blesser avec une voiture. Dans mes souvenirs elle se trouvait allongée sous la voiture, et lui m’a mis sur le siège arrière en menaçant qu’il allait démarrer.

Camille s’en prend également à la justice de Toulon.

Pour moi, la justice qui a traité cette affaire il y a onze ans n’a pas effectué son travail et n’a pas été juste. J’aurais voulu être crue, tout comme ma maman qui m’a crue quand je lui ai révélé les crimes commis par mon père. (…) La justice française n’a pas été capable d‘appliquer une vraie justice. (…) Que l’on accuse ma mère de menteuse est incompréhensible pour moi. C’est moi qui lui ai parlé des horreurs commises par mon père, je me souviens de ces moments. Je sais que tout ce que j’ai dit il y a onze ans est véridique. (…) Je ne comprends pas pourquoi la justice décide de fermer les yeux sur ça, en considérant que ma mère a commis un crime, dans le but de me protéger avant tout, alors que les crimes de mon père sont bien plus graves. J’espère très fortement qu’elle va être reconnue innocente et qu’elle va être libérée. Je souhaite pouvoir vivre avec elle, ici en Suisse, et retrouver un mode de vie normal à ses côtés. Aussi, je refuse de devoir revoir Alain Chauvet, et de retourner vivre avec lui.

Nous avons appris via les réseaux sociaux, que Gladys Riffard qui était déclarante de la manifestation en soutien à Priscilla Majani, s’est fait interpeller devant le tribunal.

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Elle a été libérée après qu’on lui ait remis une convocation pour la même journée.

Il s’est avéré, que cette arrestation était une erreur judiciaire.

Voir son témoignage ci-dessous :

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Une journée chargée en émotions pour les soutiens présents sur place.

Honneur, Force et Courage.
L’équipe Wanted Pedo

Ci-dessous le compte rendu d’audience du site Donde Vamos.

En France, un parent doit-il écouter son enfant qui dénonce des viols? 5 ans de prison pour Priscilla Majani

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Revenons sur le procès de Priscilla Majani, qui a eu lieu à Toulon le 16 septembre 2022.

Il y a beaucoup de choses à dire sur ce procès en forme d’attaque en règle contre l’accusée.

Cette maman était accusée d’avoir enlevé sa fille pendant 11 ans, sans motif d’après l’accusation.

Elle a été condamnée à 5 ans de prison fermes.

Priscilla Majani, elle, explique qu’elle ne voyait pas d’autre alternative pour protéger sa fille, car après avoir porté plainte pour agressions sexuelles et viols sur sa fille de 5 ans, elle a constaté que c’est contre elle que cette procédure était menée.

Revenons sur l’affaire : selon le tribunal, Priscilla Majani a enlevé sa fille de 5 ans en 2011 dans le cadre d’un “conflit ancien entre les parents“[1], uniquement pour embêter le géniteur.

Elle a disparu du jour au lendemain, après avoir forcé sa fille à raconter des choses horribles.

Là on est dans l’aliénation parentale, autre classique de ce genre de procédure-étouffoir.

2022-03-16 21_02_50-La petite Camille, enlevée il y a 11 ans dans le Var, a été retrouvée en Suisse

Cette version ne tient pas la route : pourquoi une mère risquerait-elle de passer des années en cavale avec une enfant, et des années de prison, pourquoi aurait-elle pris le risque de tout perdre sur le plan financier et professionnel, uniquement pour embêter un brave homme ?

Cette femme serait complètement folle et on se demande alors pourquoi elle n’est pas considérée comme telle.

Parce qu’il faut le dire : dans cette affaire, Priscilla Majani qui esr officier de l’armée et ingénieure de l’armement, a tout perdu.

Elle n’a gagné qu’une chose : avoir pu protéger sa fille.

Selon son point de vue, elle s’est trouvée en état de nécessité de ne pas représenter sa fille au géniteur après que l’enfant, alors âgée de 5 ans, ait commencé à parler de comportement sexuels de la “victime” de ce procès –son géniteur- envers elle.

La petite a parlé à plusieurs personnes de son entourage, ainsi qu’à la police, à des médecins et à une thérapeute.

Selon ces gens, Camille ne récitait rien du tout et avait au contraire l’air parfaitement sincère.

Ils s’en souviennent encore!

Elle a aussi fait des dessins, elle a été vue par des médecins de l’hôpital Trousseau qui ont jugé nécessaire de faire un signalement –qui n’a réapparu dans le dossier que deux jours avant le procès, pour que la juge –dont on ignore l’identité puisque les rôles n’étaient pas affichés le jour du procès : on ne sait donc pas si c’est un magistrat ou la cafetière du coin qui a jugé Priscilla, le doute est en tout cas permis- déclare qu’il n’a aucun intérêt.

Et on se demande pourquoi il a disparu une fois arrivé au tribunal de Toulon.

2022-09-18 17_28_11-Toulon_ prison ferme pour Priscilla Majani, condamnée pour l'enlèvement de sa fi

Camille a parlé, mais de sa parole dans ce pays si souvent qualifié de Pédoland, la justice se moque complètement, ce n’est pas le sujet.

Le sujet c’est de protéger un individu accusé par sa fille d’actes pédocriminels répétés.

C’était l’objet de la réunion du 16 septembre, totalement inutile : il n’y aurait eu aucun débat le jugement aurait très probablement été le même puisqu’il n’a été tenu aucun compte des paroles de la défense. Le public a eu l’impression d’une audience uniquement à charge.

On a l’habitude, et il est vrai que nous n’étions pas là pour juger l’individu en question mais cette maman, finalement arrêtée en Suisse en février 2022.

Elle était poursuivie :

  • pour avoir fait une “dénonciation calomnieuse” en déposant plainte pour sa fille,
  • pour avoir “soustrait” la fillette et
  • pour “non-représentation d’enfant”, ce qui est le terme exact puisqu’elle en avait la garde au moment où elle est partie.

Et ce procès était mal parti dans la mesure où Priscilla Majani, qui risquait pourtant plusieurs années de prison, n’avait le droit qu’à un seul témoin, d’après une décision de la juge ou de l’avocate de la défense, ce n’est pas très clair [2].

Il était en revanche très clair que la “justice” ne voulait pas refaire le procès et ne comptait pas perdre de temps avec des débats et échanges de points de vue.

2022-09-18 18_14_21-(15) Procès Capitaine Priscilla Majani au Tribunal de Toulon

Il faut souligner que depuis qu’elle est en prison, Priscilla Majani n’a jamais pu accéder à son dossier : elle ne connaît toujours pas le contenu des auditions Mélanie de sa fille, ni du signalement de l’hôpital Trousseau perdu pendant 11 ans jusqu’à ce que son avocate le récupère, deux jours avant le “procès”.

Elle n’a pu recevoir aucune visite de sa famille ni des proches qui tentent de l’aider dans sa défense : elle n’est pourtant ni criminelle ni terroriste, et a un casier vierge puisque l’appel est suspensif.

Qu’est-ce qui lui vaut un tel traitement de faveur, dans sa prison des Beaumettes ?

Quant à Camille, qui est en Suisse et a une curatrice là-bas.

 

La mascarade habituelle

2022-09-18 17_34_46-Toulon_ prison ferme pour Priscilla Majani, condamnée pour l'enlèvement de sa fi

Revenons sur cette audience qu’on peut difficilement qualifier de “procès”, en fin de compte.

Ni même d’audience tant la juge donc n’a cessé de couper la parole à la principale intéressée, la prévenue, cette maman qu’il s’agissait de mettre plus bas que terre.

Pour l’exemple ?

Tout d’abord, la salle d’audience ne pouvait accueillir qu’une vingtaine de personnes du public, et une dizaine de journalistes.

Plus de la moitié des soutiens de l’accusée a dû attendre dehors.

Le nombre de policiers présents dans la salle a varié entre 4 et 10 au moment du verdict, ubuesque mais que beaucoup avaient prévu, hélas.

Et deux étaient stationnés devant la salle.

Tout d’abord, la juge ou on ne sait qui a déclaré qu’elle ne parlerait pas dans le micro et qu’elle ne hausserait pas la voix.

Elle s’est montrée agressive d’entrée de jeu, et a commencé par lire des extraits des auditions de Camille, selon lesquels il était question d’attouchements et de corruption de mineurs, mais pas de viol, que l’enfant avait l’air détachée (“l’expert psychiatre note que Camille est très détachée de ce qu’elle dit, elle n’est pas du tout perturbée par ce qu’elle dit”, selon elle), ou encore que quand elle parlait donc son discours était répété.

2022-09-18 18_03_53-(15) Procès Capitaine Priscilla Majani au Tribunal de Toulon

Elle a aussi lu des extraits d’expertises, disant que les propos de l’enfant n’étaient “pas crédibles”, qu’elle n’était “pas perturbée” et qu’elle parlait “sur un mode récitatif” (en effet elle a répété plusieurs fois son histoire en quelques jours).

Cet expert demandait une expertise psychiatrique de tout le monde, mère et fillette incluses.

Car à pédoland, quand un enfant dénonce ces faits et qu’un de ses parents le croit, c’est leur parole qui est mise en cause pas celle du pédo.

En tout cas la juge (…) a trouvé que c’était là une “très bonne idée”.

“Vos propos ne correspondent pas du tout à ce que votre fille a dit”, conclut cette femme sur l’estrade

Priscilla : Il y a d’autres propos…

–  Je continue. A l’audition du lendemain Camille dit que son père ne l’a pas touchée mais qu’il a essayé.

2022-09-18 18_05_49-(15) Procès Capitaine Priscilla Majani au Tribunal de Toulon

Cette dame a expliqué que les propos de Camille ont évolué, qu’elle “donne de nouveaux éléments” dans une audition du 18 janvier 2010, où elle parle de viol.

C’est à la suite de cette audition que Priscilla Majani a porté plainte pour viol, ce qui lui vaut la condamnation pour dénonciation calomnieuse.

Un parent qui découvre de tels propos de son enfant ne doit donc pas porter plainte et doit surtout continuer à l’amener chez son père les week-ends.

Elle a lu des extraits d’une expertise où aucune trace physique n’était relevée, mais elle a été réalisée plus de 3 semaines après le dernier contact avec le géniteur et elles n’étaient pas approfondies :

“le docteur a dit qu’il ne pouvait rien trouver sur le plan physique vu l’ancienneté des faits, c’est écrit dans le signalement”

a répondu Priscilla Majani au sujet de cette expertise quand elle a pu s’exprimer.

2022-09-18 18_07_31-(15) Camille Chauvet , retrouvée vivante 11 ans après son enlèvement

Celle qui s’est présentée comme la juge a reproché de nombreuses choses à Priscilla, notamment de ne pas avoir prévenu le géniteur qu’elle allait faire examiner sa fille par des médecins de l’hôpital Trousseau.

Ce qu’elle a fait alors qu’elle en avait la garde, et de ne pas avoir signalé cela au préalable au tribunal de Toulon des “démarches” qu’elle “faisait en parallèle”.

Priscilla Majani a à peine eu le temps de dire qu’elle ne pouvait pas faire confiance au tribunal de Toulon puisque personne ne voulait protéger Camille.

On lui reproche ensuite d’être partie avec sa fille : en effet, Priscilla a expliqué

“Quand je me suis retrouvée en garde-à-vue, j’ai eu un choc.

J’ai compris que ma fille ne serait pas protégée et que l’affaire se retournerait contre moi”.

Qui aurait gardé confiance ?

Quand cette “juge” interrogeait Priscilla elle ne lui laissait pas le temps de répondre, par exemple elle a retracé les faits expliquant que “ça ne se passait pas bien entre vous à cette époque“,

Priscilla : On était séparés à ce moment…

Dame sur l’estrade : Oui mais ça se passait mal quand-même.

Et elle a repris son fil.

2022-09-18 18_08_00-(15) Camille Chauvet , retrouvée vivante 11 ans après son enlèvement

Elle en a conclu que les accusations étaient des inventions de Priscilla, que “la petite” était “perturbée par la situation, par deux parents qui se déchirent depuis longtemps“, et que Priscilla Majani aurait dû essayer de discuter et de faire une médiation avec celui que sa fille accusait de maltraitances sexuelles graves.

Pour la juge (ou autre), le refus de médiation n’avait rien à voir avec les viols et agressions sexuelles mais avec la “question d’entente entre les parents”.

A un moment, la juge ou du moins la personne officiant comme telle a dit que les certificats médicaux effectués en 2009 n’étaient pas dans le dossier, avant de les retrouver quelque part (!), de le lire et de confirmer que l’enfant a bien parlé de coups répétés et violents du géniteur.

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En effet dans cette audition la fillette ne parle pas de viols, elle dit qu’il ne l’a pas touchée mais l’a obligée elle à le toucher.

Selon cette personne qui nous a été présentée comme juge, les enfants victimes “ne parlent pas facilement” et c’est bien ce qu’il s’est passé avec Camille qui a commencé par parler de ce qui lui faisait le moins peur, comme tous les enfants.

Elle a été entendue 4 fois et a complété son témoignage à chaque fois, du haut de ses 5 ans.

Dans l’une de ces auditions, lue par la juge, Camille compare la taille du zizi de son père à celui des autres hommes.

Personne ne s’est demandé combien de zizis elle avait vu ni à qui ils appartenaient.

Ni d’où elle aurait sorti un truc pareil si c’est faux.

L’avocat de la partie civile –le géniteur- a bien plaidé pour son client disant qu’il s’agit d’un honnête individu et que Priscilla l’a attaqué uniquement pour avoir sa fille en exclusivité et se venger (mais de quoi, du coup ?), cependant il aurait aussi bien pu s’abstenir puisque la juge ou on ne sait qui a déroulé exactement le même argumentaire, tout comme le procureur.

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Le seul témoin autorisé, une psychologue spécialisée dans les enfants qui a vu Camille quelque temps après les faits, n’a même pas pu témoigner car elle aurait eu des éléments du dossier de manière irrégulière.

L’avocat du géniteur s’est énervé pour que ce témoignage n’ait pas lieu et il a eu gain de cause.

La recherche de la vérité, vous avez dit ?

Dans ce contexte pour le moins hostile, l’avocate de Priscilla a choisi de lire d’autres parties des témoignages de Camille et expertises, ainsi que d’autres documents, mais elle a été coupée par la juge ou on ne sait qui, qui a déclaré que le tribunal était assez informé et que les débats avaient assez duré.

Elle a eu le temps de rappeler que Camille a refusé de retourner chez son géniteur et a voulu rester en Suisse, que celui-ci fréquentait l’association SOS Papas qui donne aux pères accusés de pédocriminalité des conseils pour faire condamner la mère pour dénonciation calomnieuse.

Elle a évoqué son empressement à parler dans les médias, envahissant l’espace, se disant certain de récupérer sa fille pour “en faire une femme” selon ses déclarations devant une caméra.

Pris dans son élan, un jour il a même parlé de “femme cosmique”.

2022-09-18 18_15_21-11 ans après son enlèvement à Carqueiranne, Camille soutient sa mère et accable

Sa longue plaidoirie, lue de manière très ennuyeuse ce qui a agacé le tribunal qui avait plusieurs autres affaires à juger [3], aurait mérité davantage de mise en relief.

Elle a lu :

  • Deux auditions de Camille dans lesquelles elle a montré que les questions étaient biaisées. Notamment la question classique du policier à l’enfant :

“Qui t’a dit de dire ça ?”

Réponse logique de l’enfant à qui sa maman vient justement de dire de tout raconter à la police : “c’est ma maman”.

Pour le tribunal, c’était la preuve que Camille répétait ce que sa mère lui avait mis dans la tête.

  • L’expertise de Camille réalisée avec des tests projectifs ineptes qui ne doivent pas être utilisés dans ces circonstances.
  • Le signalement qui est aussi fondé sur les propos de l’enfant, et dans lequel il est dit que la situation de l’enfant est préoccupante.
  • Le témoignage de Camille 16 ans aujourd’hui, qui a enregistré son témoignage mais le tribunal a décidé de ne pas la diffuser, et écrit qu’elle est reconnaissante envers sa mère de l’avoir protégée, qu’elle la soutient et que personne ne l’a obligée à parler.

Elle dit aussi qu’elle espère que les mensonges de son père n’auront pas d’impact, que lors de ses auditions elle se souvient que

les policiers riaient quand elle a parlé de “zizi dans les fesses”, et que le jour où elles sont parties a été “le plus beau jour de sa vie” : elle s’en souvient encore.

Camille ajoute qu’elle compte porter plainte contre son père dans le futur (elle a jusqu’à ses 38 ans).

Mais la juge ou on ne sait qui a déclaré que cette parole n’avait aucun intérêt dans ce procès et a pressé l’avocate de terminer sa plaidoirie.

On notera aussi que Camille va très bien, et qu’elle a passé son bac cette année avec un an d’avance.

  • Les témoignages avec attestation des enfants d’un premier mariage du géniteur, et de son ex-épouse, qui brossent le portrait d’un tyran domestique au comportement graveleux envers ses filles, et soutiennent Priscilla.

Ils n’ont plus de contact avec lui, contrairement à ce qu’il a pu déclarer par le passé, et il inspire encore de la terreur des années après à la mère de ses 3 enfants.

Mais là encore, la juge ou on ne sait qui a déclaré que ça n’avait aucun poids, que l’avocate pouvait les lire mais que le tribunal n’avait pas à en tenir compte.

2022-09-18 18_17_39-(1) Watch _ Facebook - Opera

C’est là que l’avocate a été coupée par la juge ou faisant office, qui a interrompu les débats à 14h 20.

A la fin de l’audience l’accusé est censé pouvoir s’exprimer, mais pas cette fois.

Priscilla a pu dire qu’elle n’avait pas eu d’autre choix que de partir avec sa fille, qu’elle a agi en tant que mère, que la victime dans cette affaire c’est Camille et qu’elle ne se taira pas.

Le verdict a été rendu quelques minutes plus tard (environ 30-40 min plus tard), et suivait complètement les réquisitions du procureur en ce qui concerne les peines de prison : 2 ans fermes pour la dénonciation calomnieuse (une peine incroyable pour une primo délinquante) avec 10.000 € à verser à la victime (le géniteur), et 3 ans pour la soustraction + la non représentation accompagnés de 15.000 € à verser à la victime.

 

En marge du procès

En marge du procès, notons l’article délirant de Var Matin paru l’après-midi même, qui sombre dans le complotisme de bas étage en s’en prenant aux fameux “réseaux sociaux”, décidément accusés de tous les maux – en l’occurrence de soutenir une femme dangereuse.

2022-09-18 18_00_15-(15) Interpellation de Gladys, déclarante du soutien du Capitaine Priscilla Maja

Originalité de ce procès: une pièce d’identité a été réclamée aux citoyens venus à cette bien étrange réunion.

Les journalistes présents n’ont rien écrit pendant la plaidoirie de la défense : aucun intérêt probablement, la majorité n’était là que pour le service minimum.

Même si, il faut le noter, certains articles ont été mesurés et équilibrés, malgré la contrainte de l’exercice (la justice ne supporte pas que des journalistes remettent en question une décision de justice alors qu’ils en ont le droit et même le devoir, en principe).

Une maman, Gladys, a été interpellée vers 12h 30 par une équipe de la police de Toulon, sans qu’on comprenne bien pourquoi, ni au départ, ni après d’ailleurs.

Elle a été convoquée à 14h au commissariat après une première “libération” (elle n’était pas en état d’arrestation mais c’était tout comme puisqu’elle a été emmenée dans le camion de police et n’avait pas d’autre choix que d’accompagner la maréchaussée).

Apparemment la police a parlé d’un mandat d’arrêt contre elle pour enlèvement d’enfants, mais en fait non, puis elle a à nouveau été relâchée vers 15h et a pu revenir au tribunal soutenir Priscilla.

Ambiance et perplexité.

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A la fin de la réunion, la victime (le géniteur) est repartie sous les sifflets d’une vingtaine ou une trentaine de personnes, et il a été jugé opportun de le raccompagner dans un véhicule de police, jusqu’à son hôtel ou son véhicule.

Pourtant la foule n’était pas agressive physiquement.

La femme qui l’accompagnait a donc du quitter seule et à pied le tribunal, d’un pas pressé et la tête baissée.

On le reconnaît bien là.

On a aussi senti que le tribunal était très sensible à ce qui peut se dire sur les réseaux sociaux, suivis assidument semble-t-il.

On rappelle juste que la justice est encore rendue au nom du peuple français et que nous avons le droit de porter un regard critique sur la manière dont elle est rendue.

Il faut aussi mentionner les conditions de détention particulièrement difficiles de Priscilla, qui n’est clairement pas aidée à se défendre: aucune visite ne lui est accordée et comme elle l’a dit elle n’a pas accès à son dossier.

Elle ne sait donc pas ce que sa fille a dit lors des auditions à la police et ne connaît pas le contenu des expertises.

Il est question de procès équitable dans le droit français, de quoi peut-il bien s’agir?

 

La parole à Camille

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Aujourd’hui Camille a 16 ans, et elle a sa vie en Suisse.

Elle espérait que sa mère pourrait l’y rejoindre.

Elle a décrit des négligences et maltraitances de son père dont elle se souvient bien, ses reproches et sa violence.

Elle se rappelle des personnes auxquelles elle avait parlé de ce que son père lui faisait :

J’ai commencé à parler des choses les moins graves, puis des abus sexuels

et elle se rappelle des réactions des gens quand elle a parlé des viols.

Elle avait 5 ans et ne comprenait pas du tout la portée de ce qu’elle disait.

Elle se rappelle que son père lui répétait tout le temps de ne pas parler

sinon tu vas voir ce qui va arriver à ta mère“.

Camille écrit qu’elle se rappelle bien d’avoir parlé à un policer qu’elle n’aimait pas :

ce que je n’aimais pas chez ce policier qui m’interrogeait, c’est qu’il rigolait quand je lui disais ce qu’il se passait.

Il rigolait comme si je lui faisais une blague, comme si c’était drôle”

Ses souvenirs les plus douloureux sont enfouis, et c’est un processus normal, mais elle sait qu’elle et sa mère ont fui un danger grave.

2022-09-18 18_08_30-(15) Camille Chauvet , retrouvée vivante 11 ans après son enlèvement

Quand elles sont parties, elle n’a pas compris exactement pourquoi mais écrit

je me souviens très bien avoir été énormément soulagée lors du départ.

Je me sentais comme libérée de la menace qu’était mon père,

j’ai le souvenir d’avoir été épanouie à partir de ce moment-là”.

Elle n’a jamais eu envie de le revoir.

Elle exprime beaucoup sa reconnaissance envers sa mère, la sécurité et l’éducation qu’elle lui a données

Je suis triste qu’elle ait dû se battre comme cela, qu’elle ait du me protéger par ses seuls propres moyens pour je sois en sécurité, à cause du fait que la justice française n’a pas été capable d’appliquer une vraie justice.

Que l’on accuse ma mère de menteuse est incompréhensible pour moi.

C’est moi qui lui ai parlé des horreurs commises par mon père, je me souviens de ces moments“.

Camille conclut en écrivant qu’elle “espère très fortement” que sa mère sera innocentée.

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Nous ne sommes pas satisfaits de cette décision qui met totalement de côté la parole de l’enfant sans prouver aucune manipulation.
Cette réunion dans la petite salle du tribunal de Toulon avait l’air totalement superflue tant la décision semblait prise d’avance.
C’est toujours le cas dans ces dossiers, à l’issue desquels 99% des pédocriminels peuvent gambader en liberté autour des écoles, centres de sports et partout ailleurs.
Cette affaire n’est pas terminée, il y a encore beaucoup de choses à dire, et il peut y avoir un appel comme l’avocate de Priscilla l’a annoncé.
Camille peut aussi entamer une procédure.
D’autres personnes peuvent parler, on ne sait jamais.
En tout cas, Camille et sa maman ont de nombreux soutiens.

[1] Il aurait été intéressant de revenir sur la teneur dudit « conflit », qui en réalité était un harcèlement permanent du géniteur.

De plus, comme on le voit souvent dans ces dossiers, il a commencé à être perturbé pendant la grossesse.

On pourrait revenir en détail sur le sujet parce que ce monsieur essaie de se présenter comme un père exemplaire, victime d’une cabale sortie de nulle part.

Là encore, le comportement abusif du harceleur est mis à 50% sur le dos de la victime.

[2] A l’audience l’avocate a dit que c’était sa décision, ce qui surprend en termes de stratégie.

[3] Il était 14h 30 quand la plaidoirie a été interrompue, le procès ayant commencé à 8h 45. La juge –ou on ne sait qui- n’a d’ailleurs pas oublié de dire, en substance :

« Il a été dit sur les réseaux sociaux que je ne voulais pas perdre de temps avec ce procès, vous voyez on y est encore ».

Source : nicematin.com

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