Pocé-sur-Cisse | Du sursis pour agressions sexuelles sur 3 enfants d’une même fratrie

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Pédocriminel En liberté

Pour ses deux frères, les faits sont prescrits
Le tribunal correctionnel a reconnu Yvan coupable d’agressions sexuelles sur Pierre (1). Les faits ont eu lieu entre 1990 à 1996.

Pierre, s’adressant directement à Yvan, ne souhaite qu’une chose, être reconnu par le tribunal en tant que victime de celui qu’il considérait comme un membre de sa famille:

« Ça ne changera rien à ce que j’ai subi, ce que j’ai vécu avec toi. »

Après des années de silence, c’est en avril 2019 que Pierre finit par se confier.

Alors qu’il prépare son mariage, il parle des agressions qu’il a subies étant mineur à un diacre du diocèse de Tours.

Ce dernier écrit au procureur de la République de Tours.

Pierre, mais aussi deux de ses frères ont été victimes d’un instituteur.

À l’époque, Pierre trouve en Yvan une oreille attentive à l’école.

Une relation de confiance se noue à tel point que le jeune garçon demande à l’instituteur de devenir son parrain.

Placé dans un village d’enfants à Pocé-sur-Cisse, il vit là-bas avec deux de ses frères.

Rapidement, Yvan le prend régulièrement chez lui.

Lorsqu’il porte plainte, Pierre décrit des habitudes qui se mettent en place à partir de ses 9 ans, jusqu’à ses 15 ans environ.

Des douches nu, pendant lesquelles Yvan le filme, des bisous sur la bouche alors que son visage est maintenu.

« J’ai une espèce de honte »

Face au tribunal, Yvan est incapable d’expliquer la raison de ses agissements.

Il affirme être suivi psychologiquement.

Après avoir nié les faits devant les enquêteurs, il finit par les admettre:

« Je ne veux pas remettre en cause la parole de Pierre. J’ai une espèce de honte, je ne veux pas répondre »

Pierre insiste:

« Je fais cette démarche pour être reconnu comme victime, pas pour obtenir de l’argent »

Pendant qu’Yvan répond aux questions du tribunal, le père de famille laisse transpirer son émotion.

Sa jambe tremblante en est le témoin.

Prescription dans le cas de ses deux frères

Pour ses deux frères, les faits sont prescrits.

À partir de sa majorité, une victime a vingt ans devant elle pour pouvoir dénoncer des faits d’agression sexuelle pendant sa minorité.

Il est donc le seul des trois à avoir pu mener sa démarche à terme.

Alors qu’il entame sa plaidoirie, l’avocat de la défense assure :

 « Si son souhait était que sa souffrance soit entendue, qu’il sache que c’est le cas. »

Reconnu coupable, Yvan est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis probatoire.

Il a l’obligation de se soigner et interdiction d’entrer en contact avec Pierre.

Inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, il est également définitivement interdit d’exercer toute profession ou activité en lien avec des mineurs.

(1) Il s’agit de prénoms d’emprunt.

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