Mur-de-Sologne | Un pédo se suicide pour échappé à son procès pour viol sur mineure

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Le quinquagénaire était accusé de viol et d’agressions sexuelles sur mineur
Le procès devait se poursuivre hier matin devant la cour d’assises de Loir-et-Cher. Dans une formule particulière certes, mais avec, au bout, en cas de reconnaissance de la culpabilité de l’accusé, un verdict. De quoi permettre à la victime d’amorcer une reconstruction.

Il n’en a rien été.

Dès l’ouverture du procès jeudi, un mandat d’arrêt avait été lancé du fait de l’absence de l’accusé, qui, placé sous contrôle judiciaire, comparaissait libre.

À la mi-journée, toujours sans nouvelles, la présidente de la cour d’assises Aude Cristau avait décidé de statuer par défaut criminel, c’est-à-dire sans jurés mais uniquement par le truchement de trois juges professionnels.

Jeudi soir, l’instruction avait été interrompue en fin de journée.

Sans qu’on en sache alors davantage.

Après des vérifications d’usage menées par la brigade de recherches de Romorantin et un technicien en investigation criminelle, le corps retrouvé au Controis-en-Sologne jeudi a été formellement identifié comme étant celui de l’accusé.

L’homme, retrouvé dans sa voiture, a, selon les premiers éléments de l’enquête, mis fin à ses jours.

Une autopsie va être pratiquée pour confirmer le mode opératoire, indiquait hier le procureur de la République, Frédéric Chevallier.

Une procédure civile désormais

Le quinquagénaire était accusé de viol et d’agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité et d’exhibitions sexuelles dont le procès s’était ouvert jeudi.

Ce dernier n’avait pas regagné le domicile qu’il partageait avec sa compagne à Mur-de-Sologne à l’issue de sa journée de travail, mercredi en fin de journée.

Hier matin, à l’ouverture de la deuxième journée du procès, Aude Cristau, le visage grave, a communiqué la nouvelle aux parties civiles.

Après le temps de la sidération, celui de la justice a repris son cours.

Pour une poignée de minutes seulement.

Et pour cause.

La mort de l’accusé entraîne de facto l’extinction de l’action publique.

Ce que l’avocat des parties civiles (la jeune femme plaignante, son père et sa mère), Me Rapin et la représentante du ministère public Lucie Pascault ont acté.

« L’audience criminelle est levée », a conclu Aude Cristau en ajoutant le certificat de décès et le procès-verbal de renseignement judiciaire à la procédure.

Me Rapin a précisé que l’affaire pourrait désormais se poursuivre au civil, notamment via la Commission d’indemnisation par le fonds de garantie (Civi).

En juin 2018, la cour d’assises de Loir-et-Cher avait déjà été confrontée à une situation similaire : celle d’un accusé qui, comparaissant libre, s’était suicidé en s’immolant par le feu avant le début du procès.

Il s’agissait d’une affaire de viols sur mineure de 15 ans.

Le compagnon de sa grand-mère

Reste à dérouler l’histoire. Celle d’une jeune femme de 22 ans aujourd’hui qui cherche à comprendre, à mettre des mots sur les gestes condamnables du toujours compagnon de sa grand-mère maternelle.

Celle chez qui elle se rendait régulièrement, passait même des vacances.

Les souvenirs de la jeune femme remontent.

Elle a 13 ans quand, soutenue par une amie collégienne intriguée par ses propos, elle raconte à l’assistante sociale de l’établissement ce qu’elle a vécu des années durant, en l’absence de sa grand-mère.

La procédure s’enclenche : signalement au procureur de la République, audition, examen médical… et début de l’instruction par un juge.

Nous sommes en 2014.

Une enfant pas crue et en colère

Les faits s’étalent de 2006 à 2013.

Baisers sur la bouche, sur le corps, des fellations, des pénétrations aussi.

Et cette tendance, toujours, à être nu dans la maison, dans le jardin.

Le quinquagénaire, qui a toujours nié les faits, expliquera durant la procédure être amateur de nudisme.

Un paravent pour masquer ses déviances ?

L’enfant n’a que 6 ans quand elle décide d’en parler à sa grand-mère.

Qui ne la croit pas.

Quelque temps plus tard, même tentative auprès de ses parents.

Leur réaction est identique.

Hier, le père de la jeune femme a redit avec émotion tout ce que cette détresse tue avait engendré.

L’enfant, l’adolescente en construction est « en colère, “ intranquille ” ».

En réaction. Elle est même « diabolisée ».

Se scarifie.

Double peine.

Elle a 12 ans quand elle l’enjoint d’arrêter, ce qu’il fait.

Il faudra attendre que les mots sortent et se posent enfin pour qu’elle aille mieux.

Un lourd passé pénal

Devenue adulte, elle continue à se battre contre ses démons, entourée par ses parents, son compagnon.

Et depuis hier, enfin crue par sa grand-mère, pour qui l’absence de son compagnon signe « un aveu de lâcheté ».

Un conjoint dont elle a découvert le parcours pénal, lourd, à l’occasion du procès.

Comme cette tentative de viol d’une jeune touriste, ces agressions sexuelles et autres exhibitions.

Placé à l’aide sociale à l’enfance dès l’enfance, il s’est construit avec un sentiment abandonnique.

Se mariera.

Deviendra père.

Divorcera quand son ex-femme découvre la nature des faits qui lui valent une incarcération.

Perdra tout contact avec ses deux fils.

Puis rencontre sa compagne actuelle, en 2005.

Plutôt bien accueilli par la famille de celle-ci.

L’accusé encourait jusqu’à 20 ans de réclusion.

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