Pineuilh | Un récidiviste condamné à 5 ans ferme pour agression sexuelle

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“Ses actes auraient pu être jugés devant les assises”
Le quinquagénaire a sexuellement agressé la petite-fille de sa voisine, une fillette de 8 ans. Déjà condamné pour des faits de même nature, il est parti directement en prison.

Terrible histoire que celle de cette fillette de 8 ans qui cet été, alors qu’elle séjournait chez sa grand-mère à Pineuilh, a été sexuellement agressée par un voisin.

L’homme de 52 ans comparaissait le jeudi 2 mars devant les magistrats libournais.

Le 25 juillet dernier, alors que la fillette pédale sur le parking de la résidence, elle a un problème avec son vélo.

Ce voisin, dont le jardin jouxte celui de la grand-mère et qui s’est attiré la sympathie de la fillette avec son petit chien, lui propose de le réparer puis la fait rentrer chez lui.

Il l’assied sur le canapé, soulève sa robe, et lui lèche le sexe et l’embrasse sur la bouche.

Cela dure quelques minutes répond sans affect le quinquagénaire.

Lequel se dit après qu’il a fait « une connerie ».

Les jours suivants, il fait en sorte d’accompagner la fillette et sa grand-mère à la plage.

Cette dernière trouve que le comportement de la petite a changé, elle est irritable, agressive et détail qui prendra tout son sens après coup, a mis une culotte en plus sous son maillot de bain.

La petite en parle finalement à son grand frère quand ils se retrouvent quelques jours plus tard.

Lui est un peu plus âgé et saisit l’horreur de ce qui vient de se passer et en parle à leurs parents.

En détention provisoire depuis le 19 janvier, il a d’abord nié les faits, puis raconté avoir obéi à une pulsion.

Ses actes auraient pu être jugés devant les assises souligne la vice-procureure qui requiert 4 ans de prison contre cet homme condamné en 2016 pour des faits de même nature, des atteintes sexuelles sur sa nièce et une amie également âgées de 8 ans.

Une peine de 9 mois avec sursis et mis à l’épreuve de 2 ans avec obligation de soins, psychologique et en lien avec sa consommation excessive d’alcool avait été prononcée à l’époque.

Les mois d’attente, les questions en suspens

La présidente l’interroge:

« Qu’est ce qui nous dit que vous n’allez pas recommencer »

L’homme qui ne travaille plus depuis ses 35 ans, après avoir été employé par les Chantiers de l’Entre-deux-mers, est père d’un garçon qu’il ne voit plus, est passé par le foyer Le lien avant de gagner un logement autonome.

Il est alcoolique depuis son adolescence, maltraité par son père dans sa jeunesse et sous curatelle depuis une dizaine d’années.

Son avocate Maître Tambo répète:

« Les aveux de monsieur sont importants »

« il ne s’explique pas ses gestes, si ce n’est que quand il a ses problèmes d’alcoolisation, il perd la tête ».

L’expertise psychiatrique de janvier 2023 tranche avec celle de l’époque.

Elle évoque une personnalité fruste, un comportement sexuel déviant, une dangerosité criminologique, un homme tout à fait accessible à une sanction pénale et adaptable avec un accompagnement addictologique et psychologique.

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet envoyant le prévenu en prison pour 5 ans.

La peine est assortie d’un suivi sociojudiciaire de 3 ans avec obligation de soins, interdiction de contact avec la victime, sa famille, interdiction de fréquenter les bars, les mineurs, d’exercer une activité avec mineurs durant 10 ans.

Il est privé de ses droits d’éligibilité durant 5 ans, est inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et devra indemniser les victimes.

Maître Beauvilain qui représentait la fillette et ses parents se prépare pour une audience sur intérêts civils.

Non sans avoir souligné les longs mois d’attente, les questions en suspens pour ses clients finalement prévenus au dernier moment de la tenue de l’audience, elle souligne que le prévenu «reconnaît les faits avec un détachement qui laisse sans voix »:

« Il a ravi l’innocence de cette petite fille de 8 ans, elle n’a pas encore compris mais on sait que les répercussions peuvent se révéler plus tard, qu’il va falloir qu’elle soit accompagnée ».

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