Bordeaux | Un père sous bracelet pour agressions sexuelles incestueuses et pédoporno

oui

Pédocriminel En liberté

Son papa lui aurait « fait des bisous sur le sexe » et l’aurait « touchée »
Mercredi 8 mars, au tribunal correctionnel de Bordeaux, un père de famille a été condamné pour attouchements sexuels sur sa fille et détention d’images pédopornographiques.

Hervé*, la cinquantaine, tire nerveusement sur le col bleu de son pull:

« Nous étions en train de jouer à La bonne paye et elle est tombée sur la case du dimanche.

À ce moment-là, elle m’a dit : « Papa, j’ai une idée : si on faisait l’amour ? ». »

Mercredi 8 mars 2023, il comparaît devant le tribunal correctionnel de Bordeaux et tente de se justifier alors qu’il est accusé d‘atteintes sexuelles sur sa fille, alors âgée de huit ans.

En 2015, Hervé, intérimaire et peintre en bâtiment, divorce de sa compagne.

Une séparation conflictuelle.

Il emménage seul à Bruges, près de Bordeaux, où il reçoit les visites régulières de sa fille.

Léa ressentait de la « tristesse »

Au moment des faits, Léa*, huit ans, est en garde partagée.

C’est au centre aéré qu’elle se serait confiée pour la première fois.

Elle explique à son animatrice « ressentir de la tristesse ».

Quelques semaines plus tard, l’enfant indiquera un geste de « va-et-vient », tout en désignant son « entrejambe ».

Un week-end, Léa aurait surpris une discussion entre sa mère et son oncle.

Il y est question d’un père qui aurait « léché son enfant ».

Suite à cette conversation, qu’elle n’aurait pas dû entendre, la jeune fille fait des révélations.

Son papa lui aurait « fait des bisous sur le sexe » et l’aurait « touchée », mais elle craint qu’il « ne finisse en prison ».

« Elle a tiré sur mon jogging »

Placée en foyer depuis deux ans, l’adolescente âgée désormais de 15 ans ne vit plus avec aucun de ses parents depuis 2020.

Sur le long banc en bois des victimes, Léa et sa mère sont assises côte-à-côte.

Elles font face à Hervé.

C’est d’abord à sa mère que Léa a dépeint une terrible scène :c’était pendant les vacances scolaires, elle jouait à La bonne paye avec son père.

Le prévenu donne sa propre version des faits :

« Lorsque la case du dimanche est arrivée pour la deuxième fois, Léa a redit « Papa, il faut faire l’amour ». Elle est venue, a tiré sur mon jogging qui a craqué et elle est alors montée sur moi, puis a enlevé son bas de pyjama. »

Dans ses déclarations, Hervé s’emmêle.

Les magistrats le questionnent : est-il sûr de lui ?

Pourquoi n’avoir averti personne du comportement de sa fille ?

Le prévenu n’a pas la réponse.

Léa se ronge un ongle et secoue la tête en signe de désaccord.

« Je vois les enfants en bas de ma résidence »

La magistrate assène:

« Vous avez retrouvé un mot dans les affaires de Léa, qu’est ce qui était écrit ? »

Le prévenu déclare:

« Il était écrit « Je veux baiser avec toi ». J’ai compris un « baiser », comme un bisou, mais ont peut aussi le comprendre comme avoir un rapport sexuel. Vous savez les jeunes maintenant, ils sont plus avancés sur ces choses, je le vois bien, avec les enfants en bas de ma résidence… »

Avant d’être coupé net par la procureure.

En plus des accusations d’attouchements sexuels, ce sont 1 459 fichiers à caractère pornographique et pédopornographique qui sont retrouvés dans l’ordinateur d’Hervé.

Il se justifie, évoque ces « deux ou quatre » (il ne « sai[t] plus vraiment ») tentatives d’installation d’un logiciel de géolocalisation.

Selon lui, le logiciel aurait ainsi téléchargé les fichiers compromettants.

« Je l’aime toujours »

Durant l’audience, le prévenu insiste :

« J’ai toujours été là pour ma fille, je l’aime toujours ! »

Au moment de se rassoir, Hervé lance en direction de sa fille un regard presque attendri, et esquisse un léger sourire.

Figée, Léa n’y répond pas.

L’avocat du prévenu plaide la relaxe.

La procureure, elle, réclame trois ans d’emprisonnement, dont deux ans avec sursis.

Cette fois-ci, ce n’est pas sur la case dimanche qu’Hervé est tombé, mais bien sur la case prison.

Il a été condamné à deux ans d’emprisonnement, dont un an avec bracelet électronique et une année de sursis.

*Les prénoms ont été modifiés.

Source(s):