Cherbourg-en-Cotentin | Un pervers sexuel piégé par les gendarmes

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Déjà condamné auparavent, il commet les faits durant son sursis probatoire
Jugé ce 13 mars 2023 en comparution immédiate à Cherbourg, un homme a écopé de 14 mois de prison. Il s’était connecté à un faux profil d’adolescente créé par les gendarmes.

Ce n’est pas nouveau.

Face à la recrudescence des actes pédophiles sur Internet, les gendarmes partent en guerre contre les pervers sexuels qui agissent sur les réseaux sociaux.

Ils les traquent sur la toile et n’hésitent pas à se faire passer pour de jeunes adolescents.

Pseudo, photo, langage… Tout est faux pour ces spécialistes de la cyberpédophilie qui fréquentent les forums et autres tchats sur lesquels rôdent les pédophiles.

Un seul mot d’ordre : ne pas provoquer et attendre d’être accosté virtuellement.

« Le lampiste »

Il y a quelques semaines, en janvier 2023, les gendarmes de la région caennaise ont créé le profil d’une adolescente de 12 ans, prénommée Flavie, sous le pseudo de « Miss du 14 ».

Ce faux profil de jeune fille, servant d’appât, rencontre très rapidement un énorme succès.

Un profil, celui du « lampiste », mord à l’hameçon et se connecte.

L’homme engage la conversation en connaissance de la minorité de son interlocutrice.

Il la flatte pour sa beauté, lui demande une photo du visage, puis en maillot de bain.

L’homme ne cache pas son envie de la voir nue. Les gendarmes lui adressent alors une photo de sein, puis de fesses.

Très vite, les discussions de l’internaute dérivent vers le sexe.

« Cela ne te choque pas si je te montre mon kiki ? Tu veux me montrer tes fesses ? Quand je pense à toi, mon kiki est tout dur. Cela te dirait qu’on se frotte l’un contre l’autre ? Qu’on fasse l’amour ? »

Le pervers va même jusqu’à envoyer une photo de son sexe.  « Tu me montreras ta chatte avec les doigts », ajoute-t-il.

Les gendarmes ont assez d’éléments pour engager une procédure.

Pulsion

Le pédophile identifié par son adresse IP, le déguisement de jeune adolescente disparaît.

Les gendarmes peuvent alors procéder le 18 janvier à l’interpellation et au placement en garde à vue de l’individu âgé de 63 ans, ancien professeur d’électro-technique en collège à la retraite et domicilié à Digosville.

Lors de son audition, le sexagénaire a reconnu les discussions sur la toile.

Poursuivi dans la matinée de ce lundi 13 mars 2023 pour corruption de mineurs, détention et diffusion d’images à caractère pédopornographique, il a tenté d’expliquer son addiction et son écœurement.

« J’ai eu une pulsion, un relâchement »,

précise celui qui a déjà été condamné il y a deux ans pour des faits similaires.

« C’est comme un jeu de rôle.

Je recherche du blabla, une forme d’excitation amoureuse.

J’ai une attirance pour les mineurs, mais cela reste du virtuel. »

Un sentiment non partagé par le parquet de Cherbourg.

On est face à un individu qui veut nous faire croire qu’il s’est laissé emporter par une pulsion mais il avait prémédité son geste.

Une rencontre était prévue avec un passage à l’acte inévitable.

De plus, il a reconnu avoir utilisé d’autres pseudos avec des profils féminins entre 14 et 15 ans.

Il commet les faits durant son sursis probatoire.

Le parquet de Cherbourg

Le prévenu dit souhaiter « être soigné efficacement », précise son avocat.Après délibérations, il a finalement été condamné à 14 mois de prison.

Une peine à laquelle le tribunal a ajouté la révocation totale d’un sursis à hauteur de douze mois ainsi qu’un suivi socio-judiciaire durant cinq ans avec une injonction de soins (avec un psychiatre) et l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.

En peine complémentaire, il lui est également interdit d’avoir une activité professionnelle avec des mineurs durant dix ans.

Son nom a enfin été inscrit au Fijais, le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

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