Petit-Caux | Condamné à 6 mois de prison pour détention et diffusion d’un millier d’images pédopornographiques

Un millier d’images pédopornographiques téléchargées

Marié et père de deux jeunes filles, âgées de 4 et 9 ans, le prévenu admet avoir besoin de visionner les photos de mineurs qu’il a télécharger par millier. Un rapport d’expertise parle d’un risque de récidive.

Un habitant de Petit-Caux, âgé de 37 ans, a été condamné lundi 9 mars 2020 à 6 mois de prison par le tribunal judiciaire de Dieppe. Il détenait plus d’un millier d’images de mineurs à caractère pornographique sur ses disques durs.

Les gendarmes étaient intervenus au domicile du trentenaire le 20 janvier 2020. (Photo PN d’illustration)

« Je n’arrive pas à comprendre pourquoi j’ai fait ça… »

À la barre du tribunal judiciaire de Dieppe, un homme âgé de 37 ans, comparaissait, lundi 9 mars, pour détention et diffusion d’images de mineurs présentant un caractère pornographique.

La présidente calcule :

« Plus d’un millier d’images téléchargées ont été retrouvées sur vos disques durs, vous savez que c’est interdit ?»

Elle souligne que sur bon nombre de ces images :

« Il n’y a pas de doute, il s’agit de mineures sans équivoque possible ».

Cet habitant de Petit-Caux a été interpellé à son domicile le 20 janvier. Il avait été repéré par les gendarmes, grâce à un logiciel de veille sur Internet.

« Au début j’avais des discussions sur un site, puis quelqu’un m’a proposé des images, et même d’avoir une relation avec une mineure, mais j’ai refusé », dit-il.

L’homme l’admet :

« Je savais ce que j’allais y trouver. C’était surtout dans la tête, j’avais besoin de voir ces images, sans pour autant avoir envie de passer à l’acte, ça ne m’intéresse pas… Sur certaines photos, je n’avais pas l’impression qu’il y avait une contrainte ou de la violence ».

La présidente insiste :

« Ce sont des mineurs, 12 ans pour certaines, il ne peut pas y avoir de consentement pour ce genre de chose.»

Marié et père de deux jeunes filles, âgées de 4 et 9 ans, le prévenu l’admet :

« Le sexe, j’y pense tout le temps. J’avais honte de parler de mon problème. Quand j’ai fini de regarder ces images, je ne suis pas bien dans ma tête, mais j’ai besoin de les revoir.»

L’enquête a permis de démontrer que l’épouse n’avait pas accès aux ordinateurs et ignorait tout de leurs contenus. La possibilité d’une atteinte d’ordre sexuelle sur les fillettes a également été écartée.

Deux rapports d’expertise contradictoires ont été produits à l’audience, l’un évoquant « une conduite addictive et un trouble psychique conduisant à une altération du discernement », l’autre soulignant « un risque de récidive ».

La procureure attaque :

« Les faits sont écœurants. Ils ont cependant été tout de suite reconnus. Ces images ont été consultées et téléchargées à de multiples reprises, sur différents supports, et il n’y a aucun doute sur la minorité des personnes ».

Elle constate que le prévenu n’a pas d’antécédent judiciaire, qu’il travaille, mais regrette qu’il n’ait pas donné beaucoup d’explication :

« Je ne vois pas comment on peut maîtriser ce qu’on ne comprend pas…»

Elle réclame une peine de 8 mois de prison, sans maintien en détention.

Son avocate intervient :

«Pourquoi n’est-il pas allé voir un médecin plus tôt ? Il avait honte, peur d’être rejeté, abandonné. Il répond sur son ressenti, sans rien occulter, il ne cherche pas à biaiser…»

Me Rose-Marie Capitaine évoque l’interpellation de son client par les gendarmes, « un matin alors qu’il était seul à la maison avec l’une de ses filles… »

Elle déduit de l’un des rapports d’expertise « que son client est en mesure de respecter les règles, qu’il peut être pris en charge, qu’il est curable, réadaptable…»

Le tribunal a prononcé une peine de six mois de prison, sans mandat de dépôt, assortie d’une injonction de soins, d’une interdiction d’exercer une profession impliquant un contact avec les mineurs.

La peine encourue en cas d’inobservation de ces injonctions est de 2 ans. L’inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais) a été ordonnée.

 

Source : paris-normandie.fr

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